Le pétrole recule face à la perspective d'un trop-plein

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont perdu de la vitesse mardi, alors que la prudence affichée de l'Opep+ à l'issue de sa dernière réunion renforce les craintes d'une offre excédentaire sur le marché.

Le marché "recentre (son) attention sur la dynamique de l'offre" après la réunion dimanche de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), explique à l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.

Huit membres de l'Opep+ ont décidé de mettre en oeuvre un ajustement de la production de 137.000 barils par jour en décembre, une hausse largement anticipée par les analystes.

Mais "en raison de la saisonnalité", les pays "ont également décidé de suspendre les augmentations de production en janvier, février et mars 2026", précise le cartel.

"Leur action vise à empêcher" une chute importante des prix, mais en annonçant une pause, "ils ont en quelque sorte confirmé" que le marché pourrait connaître un surplus, remarque M. Kilduff.

Dans ce contexte, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a perdu 0,69% à 64,44 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en décembre, a lâché 0,80% à 60,56 dollars.

Dans le même temps, la paralysie budgétaire aux Etats-Unis n'est plus qu'à quelques heures mardi d'un record de longévité, et bon nombre de données économiques officielles manquent à l'appel depuis le 1er octobre.

Le blocage a aussi entraîné la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires et les aides sociales sont également fortement perturbées.

Les opérateurs "avancent à l'aveuglette, ils s'inquiètent de la vigueur de l'économie américaine et veulent savoir si cela se traduira par un ralentissement de la demande", commente John Kilduff.

"Le non-versement de certaines prestations (...) va avoir des répercussions en termes de PIB et sur la capacité des gens à dépenser leur argent", détaille M. Kilduff.

Selon l'analyste, "le seul élément qui soutient le marché est les attaques ukrainiennes persistantes contre les infrastructures pétrolières russes", qui font craindre une perturbation de l'approvisionnement.

Le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs promulgué mardi une loi autorisant le recours à des réservistes pour protéger les raffineries de pétrole et autres infrastructures énergétiques en Russie.

"Le manque de clarté" concernant les sanctions américaines sur deux géants d'hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, limite par ailleurs les grands mouvements sur le marché, note John Kilduff.

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