Le prix du pétrole grimpe avec le risque géopolitique malgré les stocks américains en hausse

  • AFP
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Les prix du pétrole progressaient jeudi, les investisseurs ayant les yeux rivés sur les possibles perturbations de l'approvisionnement en raison de la montée des tensions géopolitiques, davantage que sur des facteurs baissiers, comme la forte hausse des stocks hebdomadaires américains.

Vers 09H35 GMT (11H35 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, montait de 0,33% à 90,78 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,30%, à 86,47 dollars.

"L'inquiétude face à la propagation du conflit depuis Gaza/Israël est telle que les prix du pétrole ont non seulement pu ignorer certaines informations" qui auraient en temps normal lesté les cours, "mais se sont également redressés", remarque John Evans, analyste chez PVM Energy.

Des menaces de représailles de l'Iran ont de nouveau fait monter jeudi la tension au Proche-Orient, au moment où Israël et le Hamas semblent maintenir leurs exigences face à une proposition des médiateurs pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.

Des bombardements israéliens ont visé jeudi le territoire palestinien, notamment le sud, selon des témoins, pendant que les pays médiateurs attendent une réponse des deux camps à leur dernière proposition de trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Mercredi, le président américain Joe Biden a également rappelé que l'Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", après la frappe qui a détruit une annexe de l'ambassade d'Iran à Damas en Syrie, début avril.

"L'Iran n'a sans doute pas la capacité militaire de lancer une offensive directe", mais pourrait s'appuyer sur "ses alliés mandataires tels que le Hezbollah" pour mettre en oeuvre des représailles, estime John Evans, de PVM Energy.

Les craintes quant à de possibles perturbations de l'approvisionnement ont pris le pas sur une série de facteurs baissiers.

L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a en effet indiqué mercredi une offre de pétrole en forte hausse, les stocks américains de brut ayant gonflé de 5,8 millions de barils durant la semaine achevée le 5 avril, bien plus que la hausse plus modeste attendue par les analystes.

Les cambistes ont également peu pris en compte l'inflation aux Etats-Unis, plus élevée qu'anticipé par les économistes. L'indice de prix CPI, publié mercredi, a progressé de 3,5% sur un an en mars, contre 3,2% le mois précédent.

L'accélération de l'inflation américaine a entraîné un retardement des prévisions de baisses de taux de la banque centrale américaine, et donc un renforcement du dollar, devise d'achat de l'or noir.

Or un billet vert fort est normalement susceptible de plomber les cours du pétrole.

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