Les émissions de CO2 au Royaume-Uni ont été divisées par 2 depuis 1990

  • AFP
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Les émissions de CO2 ont été divisées par deux au Royaume-Uni par rapport à leur niveau de 1990, ce qui signifie que le pays est à présent à mi-chemin de ses engagements pour atteindre la neutralité carbone en 2050, affirme l'ONG Carbon Brief.

Cette chute de 51%, permise largement par la sortie du charbon pour la production électrique, a été accélérée par une chute record de 11% des émissions de gaz à effet de serre l'an dernier à cause de la pandémie et des mesures de confinement, qui ont fait s'écrouler la consommation d'hydrocarbures, explique Carbon Brief dans une étude.

L'organisation environnementale avertit toutefois que les émissions devraient rebondir avec la reprise économique. "La nature du déclin en 2020 montre à quel point il sera difficile pour le Royaume-Uni d'éliminer le reste des émissions (de CO2) mais aussi les progrès réalisés avant la tenue en novembre de la conférence de l'Onu sur le climat COP26" à Glasgow, commente Carbon Brief.

L'étude rappelle qu'en 1990, "l'année pendant laquelle Margaret Thatcher a démissionné après plus d'une décennie comme Premier Ministre britannique, les émissions au Royaume-Uni s'élevaient à 794 millions de tonnes d'équivalent CO2". Un niveau pris en compte comme base pour les objectifs climat du pays, y compris celui d'atteindre la neutralité carbone dans la Loi sur le changement climatique et les engagements pris dans le cadre des accords de Paris.

L'étude souligne qu'en dépit "du conflit de Thatcher avec les syndicats de mineurs dans les années 80, le charbon représentait encore deux tiers de l'électricité en 1990, ce qui donnait au secteur de l'énergie la plus grosse part d'émissions de CO2 à l'époque".

La "ruée vers le gaz" n'avait pas encore transformé le marché de l'électricité national et les énergies renouvelables ne pesaient que 2% du mix énergétique, essentiellement l'hydraulique. En outre, les procédés industriels rejetaient de puissants gaz à effets de serre comme l'oxyde de nitrate, ou le méthane.

En 2019, les émissions de CO2 avaient plongé de 45% sous leur niveau de 1990 alors même que l'activité économique avait progressé de près de 80%. Une chute due essentiellement à trois facteurs : la réduction du charbon dans la production électrique, des procédés industriels plus propres réduisant les émissions toxiques et notamment celles de méthane, et une industrie des hydrocarbures également moins polluante.

En revanche, les progrès ont été beaucoup plus lents sur le gaz de chauffage qui représentait en 2019 un cinquième des émissions de gaz à effet de serre au Royaume-Uni, malgré une meilleure isolation et des chauffe-eau plus performants, et dans les transports, qui pèsent plus d'un quart des émissions de CO2 dans le pays, la plus grosse part pour un secteur.

Commentaires

olivier DE BOISSEZON

je pense que les britanniques ont fait comme a fait le reste de l'Europe, ils ont "mis le pot d'échappement" en Chine. Car sur la même période de référence, la production industrielle de l'Angleterre à diminué très fortement et leurs importations industrielles ont largement supplanté ce déficit de production locale. Et en plus la croissance.
Le résultat est indéniable : peu d'industrie polluante en terme de CO2 émis sur le territoire, mais ont achète à bas coûts à des pays que l'on traite de pollueurs ...

Albatros

Annoncer être à "mi-chemin" quand on a réduit les émissions de 50% est un trompe-l'oeil car on a réduit en supprimant les émissions les plus faciles à éviter, et elles incluent les émissions délocalisées. Le reste jusque zéro sera un très long chemin, même s'il est aujourd'hui très mal vu de le dire.

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