Transition énergétique : TotalEnergies n'a « pas changé d'avis »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le patron de TotalEnergies a affirmé mardi qu'il conservera son "ambition" sur la transition énergétique, à la veille d'une annonce stratégique de son concurrent britannique BP pour laquelle le marché anticipe largement un nouveau rétropédalage sur ses objectifs climatiques.

Une transition reposant à la fois sur les renouvelables... et les hydrocarbures

"Je n'ai pas changé d'avis sur la nécessité de conserver l'ambition" sur la transition énergétique, a assuré Patrick Pouyanné, le directeur général du groupe français, qui s'exprimait à Londres à l'occasion de l'International Energy Week.

Le dirigeant a défendu, au cours de cet événement réunissant de nombreux dirigeants du secteur de l'énergie, sa vision d'une transition reposant à la fois sur le pétrole et le gaz et sur les renouvelables. Par comparaison, BP s'était montré initialement ambitieux sur son plan de neutralité carbone mais a depuis rétropédalé à plusieurs reprises. Il doit dévoiler mercredi une remise à zéro de sa stratégie.

"Je ne renoncerai pas au pétrole et au gaz (...) parce que la seule façon que j'ai de financer mes investissements dans l'électricité, 4 milliards (de dollars, ndlr) par an, c'est en prenant les liquidités du pétrole et du gaz", a affirmé M. Pouyanné mardi.

"Je ne suis pas sûr que nous puissions atteindre la neutralité carbone, mais nous pouvons nous approcher de zéro" émissions de gaz à effet de serre, a-t-il insisté.

Un objectif de 100 GW de capacités renouvelables en 2030

Le directeur général de TotalEnergies a aussi appelé à ce que les entreprises du secteur de l'énergie ayant adopté la "Charte de décarbonation du pétrole et du gaz" poursuivent leur coopération malgré le retrait des États-Unis des accords de Paris.

Cette charte avait été lancée à la COP28 par les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite et adoptée par une cinquantaine de compagnies dont TotalEnergies.

Le groupe français a annoncé au début du mois la réduction de 500 millions de dollars, de 5 à 4,5 milliards de dollars, de ses investissements dans les "énergies bas carbone" en 2025.

Le groupe avait toutefois déjà assuré que sa stratégie sur les énergies bas carbone "ne change pas": il prévoit toujours d'atteindre, en 2030, 100 GW de capacités d'énergies renouvelables et 100 TWh de production électrique (à 70% renouvelable et à 30% à partir de centrales à gaz, une énergie fossile).

Parallèlement, le groupe a rehaussé en octobre sa prévision de croissance de sa production de pétrole et gaz à environ 3% par an jusqu'en 2030 (contre +2% à 3% jusqu'en 2028 auparavant).

Commentaires

Serge Rochain
Rien ne se fait effectivement en un temps nul.
ant
Je pense qu'actuellement TotalEnergies a la meilleure stratégie parmi les grandes majors énergétiques. Ils se diversifient et ré-emploient leurs compétences de développement de projet et de financement dans les différents pays où ils opèrent. On voit bien que la rupture des liens avec la Russie les a affecté, mais pas trop. Ca sera idem pour Trump, les mutations de l'Afrique ou d'éventuelles perturbations en Asie de l'Est. Etre diversifié est la clé du succès. Ne leur manque que le nucléaire. Ils n'ont pas de compétences pour gérer des centrales, mais l'exploration production pourrait miser sur l'amont de la chaîne de valeur de l'uranium, ils ont des compétences transverses avec les hydrocarbures.

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