L'énergie en France en 2012 : les faits et chiffres clés

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Lignes électriques dans le brouillard

(©EDF-Philippe Eranian)

La composition du mix électrique évolue légèrement sous l’effet du développement du parc renouvelable. Revue des principaux enseignements de cette publication.

Le bouquet énergétique primaire de la France est relativement stable depuis le milieu des années 200 selon le rapport du Commissariat général au développement durable qui dépend du ministère. (©Connaissance des Énergies)

La production électrique : - 0,3%

La production française d’électricité a atteint 541,4 TWh en 2012, en baisse de 0,3% par rapport à 2011.

Elle a été fournie à près de 74,8% par le parc nucléaire, à 16,4% par des sources renouvelables et à 8,8% par des sources thermiques à combustible fossile (principalement du gaz et du charbon). La puissance installée totale du parc électrique a augmenté de 1 865 MW sur l’année écoulée et atteint 128 680 MW au 31 décembre 2012. Cette augmentation de capacité provient principalement de nouvelles unités de production photovoltaïques, éoliennes mais aussi de centrales à gaz (alors que la puissance totale installée des centrales au fioul diminue fortement).

En 2012, les centrales hydrauliques ont généré 72% de l'électricité d'origine renouvelable. ©2013

En 2012, les centrales hydrauliques ont généré près de 72% de l'électricité d'origine renouvelable. ©2013

Le niveau de production des centrales nucléaires a baissé en 2012 en raison d’un taux de disponibilité plus faible qu’en 2011 (prolongation des arrêts pour maintenance durant l’été). Celui des centrales hydrauliques a retrouvé son niveau « normal » et augmenté de 26,8% par rapport à 2011, année très sèche. Les productions éolienne et photovoltaïque ont poursuivi leur croissance (respectivement + 23% et +66,7%). La vitesse de développement de ces capacités renouvelables a toutefois diminué par rapport à l’année précédente. Enfin, les centrales thermiques à combustible fossile ont produit 7% d’électricité en moins qu’en 2011, principalement sous l’effet de la baisse de la production des centrales à gaz. La production d’électricité à partir de charbon lui a été préférée durant les pics hivernaux de consommation en raison du prix en baisse de ce combustible (due à la réduction de la demande mondiale, elle-même liée au développement des gaz de schiste aux États-Unis).

En France, deux tiers de la production d’énergie renouvelable sont fournis par le bois énergie et l’hydraulique en 2012 (en énergie primaire). L’hydraulique compte à lui seul pour 70% de la production électrique renouvelable. En dehors de ces énergies, la contribution des renouvelables au mix de production national reste encore assez modeste.

Chiffres clés des énergies renouvelables ©CDE

Au niveau européen, la France est le 2e producteur d’énergie renouvelable derrière l’Allemagne. Dans le domaine de l’hydraulique et des énergies marines, seule la Suède a une production plus importante.

Dans le cadre du Paquet Energie-Climat, la France a pour objectif de porter la part des EnR dans la consommation finale d’énergie à 23% d’ici à 2020. Pour atteindre cet objectif, il est rappelé que la cible fixée en 2012 est de 14%, soit légèrement plus que la part réelle des EnR atteinte dans le pays cette année-là (13,7%).

La consommation électrique : + 2,1%

La consommation brute d’électricité en France s’est élevée à 489,5 TWh en 2012, soit une augmentation de 2,1% par rapport à 2011. Cette hausse s’explique en particulier par des températures plus faibles que l’année précédente, la France étant très « thermosensible » : la puissance électrique appelée augmente de 2 300 MW par degré Celsius en baisse en hiver. Durant le mois de février 2012, près de 40% de la consommation électrique est d’ailleurs imputée par RTE à la vague de froid et au chauffage électrique activé pour y faire face. Un pic de consommation historique a en particulier été atteint le 8 février, jour durant lequel 2,26 TWh ont été consommés. Corrigée de « l’aléa météorologique » et du fait que 2012 était une année bissextile, la consommation électrique française aurait baissé l’an dernier de 1% par rapport à 2011. Les écarts entre la pointe de consommation de l’hiver et le creux de consommation de l’été n’ont par ailleurs jamais été aussi importants.

Notons qu’il existe des disparités sectorielles et géographiques au sein de cette consommation globale. La consommation des grands industriels (hors énergie) a par exemple baissé de près de 4% en 2011 et 2012, principalement sous l’effet de la crise économique. La consommation des particuliers a pour sa part poursuivi sa croissance et atteint une hausse de 2,4% en 2012. Cette hausse est plus marquée encore dans les régions connaissant un fort taux de croissance du nombre de logements. Le développement de nouveaux usages pèse également sur la consommation nationale.

Le solde exportateur : 44,2 TWh

La France a exporté 44 TWh électriques en 2012, ce qui en fait toujours le pays le plus exportateur d'électricité en Europe de l’Ouest. Ce niveau est toutefois plus faible qu’en 2011 (55,7 TWh) et la France redevient, comme en 2009 et 2010, majoritairement importatrice vis-à-vis de l’Allemagne sur l’ensemble de l’année écoulée.

Malgré l’arrêt de 8 réacteurs nucléaires en 2011, la production électrique outre-Rhin a été notamment marquée par une très forte augmentation de la production photovoltaïque (27,8 TWh en 2012). La baisse du prix du charbon et le faible prix du CO2 a également permis à l’Allemagne d’exporter une partie de son électricité (la production nationale brute atteint 617 TWh), en particulier lorsque la demande française était forte durant le mois « électrique » de février 2012.

Échanges contractuels transfrontaliers d'électricité en 2012 (©2013)

Échanges contractuels transfrontaliers d'électricité en 2012

La facture énergétique de la France qui a atteint un montant record de 68,7 milliards d’euros en 2012, soit 7 milliards de plus que l’année précédente.

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