« Bus 2025 » : correspondance vers l'électricité et le biogaz

Minibus électrique de la RATP

Minibus électrique de la ligne Montmartrobus sur son site de recharge (©RATP- Bruno Marguerite)

D’ici à 2025, la RATP souhaite renouveler l’ensemble de sa flotte de près de 4 500 bus en Île-de-France afin que celle-ci soit plus respectueuse de l’environnement. Ella annonce un futur bilan de zéro émission de gaz à effet de serre, zéro bruit et zéro poussière sur la route(1). Explications.

La conversion « écologique » de la flotte de bus

La RATP dispose aujourd’hui de 4 490 bus assurant près de 1,1 milliard de voyages de passagers par an(2) sur 347 lignes en Ile-de-France. Au sein de cette flotte, 90 bus roulent au GNV (gaz naturel pour véhicule), 46 ont des motorisations hybrides électricité-gazole et 16 sont des minibus 100% électriques (Montmartrobus et Traverse Batignolles-Bichat). La très grande majorité des bus reste donc encore équipée de motorisations Diesel.

Avec son plan « Bus 2025 » lancé en mars 2014, la RATP souhaite disposer à l’horizon 2025 d’une flotte à la répartition bien différente : 80% de bus tout électriques et 20% de bus au biogaz. Le groupe francilien entend effectuer un certain nombre d’expérimentations dès cette année et lancer ses premiers appels d’offres en 2017. Les premiers autobus électriques et au biogaz de cette nouvelle flotte devraient être livrés à partir de 2018/2019.

Un défi économique et d’infrastructures

La conversion envisagée par la RATP a un coût : selon les estimations actuelles, un bus hybride coûterait 60% plus cher qu’un bus diesel tel que ceux en circulation, un bus électrique près de deux fois plus cher. Le groupe envisage une réduction des coûts en matière de consommation de carburants, voire en entretien, mais la rentabilité à court terme de l’opération n’est pas garantie. La durée de vie moyenne d’un bus de la RATP est d'approximativement 15 ans.

Un autre défi majeur est celui de la mise à disposition d’infrastructures distribuant l’électricité et le biogaz. A ce jour, 25 sites industriels distribuent du gazole et ils vont devoir eux-aussi subir une mutation en étant raccordés aux réseaux de gaz et d’électricité. La RATP travaille également avec les industriels sur la question de l’autonomie avec un objectif de 250 km (sachant qu’un bus de la RATP effectue un parcours de 200 km par jour en moyenne).

Aucune recharge sur le trajet des lignes n’est envisagée. Elle serait opérée en charge lente au niveau des dépôts la nuit. Un centre de 200 bus nécessiterait, selon les premières estimations, de mobiliser une capacité électrique de 15 MW. La plupart des essais restent toutefois à réaliser et les caractéristiques de cette flotte devraient être précisées à l’horizon 2017.

Une ambition énergétique plus globale

Le plan «  Bus 2025 » de la RATP ne comporte pas seulement un objectif de conversion de sa flotte mais aussi de meilleure service (information en temps réel, renforcement de l’intermodalité, etc.) A l’heure des engagements nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la RATP entend se mettre au diapason de la COP21. Elle s’est engagée à réduire ses émissions ainsi que sa consommation d’énergie par voyageur-km de 15% d’ici à 2020 par rapport à 2004.

Plusieurs actions ont déjà permis au groupe de réduire sa consommation d’énergie et son empreinte environnementale : automatisation des lignes 1 et 14 du métro (plus de 15% de réduction de consommation par rapport à une ligne classique), déploiement d’éclairages à LED dans les gares et stations (50% de réduction de consommation par rapport à l’éclairage traditionnel), réduction des consommations sur le parc de bâtiments tertiaires du groupe, etc.

Notons que la RATP exploite également plus de 1 000 bus à Londres via sa filiale RATP Dev, dont plus de 130 à motorisation hybride et 4 tout électriques.

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