Centrale de stockage de Madinina en Martinique. La future centrale en Nouvelle-Calédonie prendra également forme avec des containers, précise Akuo. (©Akuo-MADI)
Le groupe français Akuo a annoncé ce 23 août avoir été retenu par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie pour construire et exploiter la « plus grande installation de stockage par batterie de France »(1).
50 MW disponibles chaque jour pendant 3 heures
Située sur la commune de Boulouparis (côte ouest de la Grande Terre), la future centrale de stockage d’électricité d'Akuo devra être « capable de délivrer 50 MW chaque jour pendant 3 heures », conformément au cahier des charges de l'appel d'offres du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
Pour ce faire, Akuo va installer plus de 200 MWh de capacités de stockage, afin de garantir cette disponibilité tout au long de la durée d'exploitation prévue de la centrale (12 ans).
La centrale stockera de l'électricité pendant la journée, produite notamment par les parcs photovoltaïques (Akuo exploite entre autres à proximité 3 centrales en agrivoltaïsme), et la réinjectera sur le réseau lors des pics de demande en soirée. « À pleine puissance, elle peut couvrir un tiers du record de consommation électrique des ménages de l’île », selon l'exploitant.
La mise en service de cette centrale est prévue « dans 18 mois », toujours selon les termes de l'appel d'offres.
Un mix électrique très carboné et une forte dépendance énergétique
En 2022, près de 74% de la production d'électricité en Nouvelle-Calédonie provenait des énergies fossiles(1). Plus globalement, la Nouvelle-Calédonie rappelle qu'elle est « dépendante à plus de 97% au niveau énergétique. C’est-à-dire que les besoins de l’île sont couverts à 97% par des importations de charbon et de produits pétroliers : essence, gazole, gaz (GPL), kérosène et fioul lourd »(2).
Les émissions calédoniennes de CO2 par habitant sont ainsi particulièrement élevées : elles s'élevaient à 27 tonnes en 2022 (la Nouvelle-Calédonie comptait alors près de 270 000 habitants), contre 4,6 tonnes par habitant en France hexagonale, ce qui faisait alors de la Nouvelle-Calédonie « le second territoire le plus émetteur de CO2 par habitant après le Qatar » selon l'IEOM (Institut d'émission d'outre-mer)(2).
La Nouvelle-Calédonie a précisé sa stratégie énergétique dans un Schéma pour la transition énergétique (STENC) qui a été adopté en 2016 par son Congrès et révisé durant l'été 2023 (vote du Congrès le 16 août(3)). Ce « STENC 2.0 »(4) fixe comme objectif global de réduire d'au moins 70% les émissions de gaz à effet de serre de Nouvelle-Calédonie d'ici à 2035 par rapport à 2019 et de « verdir l'industrie minière et métallurgique », avec un taux de pénétration des énergies renouvelables d'au moins 50% dans le mix énergétique de la métallurgie à l'horizon 2035.