• Source : IFP Énergies nouvelles

Près de 3 mois après la COP21, la concentration de CO2 dans l’atmosphère suscite une attention croissante et fait également l’objet de nombreux travaux de recherche, ce gaz pouvant être transformé en d’autres substances valorisables. La valorisation « chimique » du CO2 fait ainsi partie des voies envisagées pour contribuer à la baisse des émissions de ce gaz à effet de serre. A l’échelle mondiale, près de 12% du CO2 émis pourrait être « pratiquement utilisable » selon IFP Énergies nouvelles.

Dans une note « Panorama 2016 » publiée par l’organisme de recherche, Laurent Forti et Florian Fosse présentent les différentes voies de valorisation du CO2 actuellement à l’étude : synthèse organique pour obtenir des polycarbonates et des polyuréthanes en vue de la production de mousses isolantes, minéralisation pour durcir du béton, hydrogénation pour produire du méthanol et des carburants, etc.

Il est rappelé que le CO2 est d’ores et déjà utilisé depuis longtemps pour ses propriétés physiques, notamment dans le cadre de la récupération assistée des hydrocarbures ou, dans un tout autre domaine, pour produire des boissons gazeuses. Les filières de valorisation chimique se trouvent pour leur part à des niveaux de maturité très différents : au stade de démonstration pour certaines (par exemple, la minéralisation avec une commercialisation prévue dans moins de 5 ans) ou encore au stade de recherche ou de « pilote peu avancé » pour d’autres voies.

Les auteurs soulignent que le CO2 provenant directement de fumées industrielles devra faire l’objet d’un traitement visant à sa concentration et à sa purification dans la grande majorité des filières de valorisation chimique, ce qui peut constituer un verrou économique au développement commercial de certaines d’entre elles.

Pour évaluer l’intérêt environnemental de ces filières, il est par ailleurs nécessaire de réaliser une analyse sur l’ensemble de leurs cycles de vie et de les comparer aux voies conventionnelles. D’un point de vue économique, cette note souligne enfin que de nouveaux modèles avec des produits rendant plusieurs services complémentaires pourraient être imaginés afin de renforcer la compétitivité de ces filières de valorisation. Le cas du « power to gas » est pris pour exemple : le méthane de synthèse produit à partir de CO2 et d’hydrogène (H2) peut notamment être utilisé comme combustible ou servir à stocker de l’électricité.

Lire l'étude :
Valorisation chimique du CO2

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