Le développement durable désigne « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »(1). (©Pixabay)
La semaine européenne du développement durable a débuté le 30 mai, alors que l’attention générale se focalise sur l’accord de Paris et les conséquences du retrait américain annoncé hier par Donald Trump. Jusqu’au 5 juin, des activités ont lieu partout en Europe pour sensibiliser aux objectifs prioritaires de développement durable fixés par les Nations Unies.
Une édition dédiée aux 17 objectifs de développement durable de l’ONU
La Semaine européenne du développement durable a cette année pour thème les 17 Objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations Unies. Ces derniers prévoient entre autres d’éradiquer l’extrême pauvreté et la faim dans le monde d’ici à 2030 et de garantir à tous « l’accès à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » à cet horizon.
L’ONU rappelle que l’énergie joue un rôle fondamental dans le développement, la sécurité et la production de nourriture et qu’elle a une responsabilité majeure en matière de changement climatique, la combustion d’énergie étant à l’origine de 60% des émissions mondiales de gaz à effet de serre(2).
Selon l’ONU, la transition vers un système énergétique mondial « durable » nécessiterait de tripler les investissements annuels dans les infrastructures énergétiques, soit de près de 400 milliards par an à 1 200 milliards de dollars par an. Des aides devraient en priorité être apportées en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où se concentre la grande majorité des 1,2 milliard d’humains dépourvus d’accès à l’électricité.
Une semaine mêlant activités ludiques et réflexion en Europe
En Europe, les « semaines du développement durable » ont été initiées en France, en Allemagne et en Autriche afin de sensibiliser aux problématiques très larges du développement durable à travers de nombreux événements. Cette initiative est aujourd’hui déclinée dans la quasi-totalité des États membres, avec un volume d’activités toutefois très variable(3). Après l’Allemagne, c’est en France que le plus grand nombre d’événements (1 276) sont proposés lors de cette semaine. Une plateforme internet permet de consulter lesdits événements par zone géographique, thématique et type de public.
Dans la catégorie « Énergie propre et d’un coût abordable », 144 projets sont notamment référencés. Des visites d’installations de production d’énergie ont déjà été organisées depuis le 30 mai : chaufferie biomasse, réseau de chaleur, parcs éoliens et photovoltaïques, maison basse énergie, etc. Parmi les événements figurent aussi bien des activités ludiques (par exemple, la fabrication de smoothies en pédalant sur un vélo équipé d’un blender pour sensibiliser aux économies d’énergie) que des conférences visant à réfléchir aux modes de production et de consommation de demain.
De nombreux événements sont encore organisés ce week-end. A Paris, SolarSoundSystem présente par exemple samedi après-midi un support mobile de sonorisation alimenté par des énergies renouvelables (panneau photovoltaïque et vélos équipés de génératrices »)(4). En Flandre, territoire labellisé « à énergie positive pour la croissance verte » (TEPCV) depuis mars 2017, une visite d’un nouveau méthaniseur agricole est organisée samedi à Volckerinchove, principalement à l’intention des professionnels(5). A Brive-la Gaillarde, le film « Power to change », qui présente les initiatives de particuliers et d’entreprises développant des installations renouvelables décentralisées en Allemagne, est projeté gratuitement ce soir(6). Des initiatives locales qui veulent contribuer au mouvement de « transition énergétique » en cours et qui contrastent avec l'actualité et l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris.