L'énergie au coeur des stratégies des sucriers français

  • AFP
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L'énergie est doublement au coeur de la stratégie des sucriers français: part non négligeable des coûts de fonctionnement des sucreries, elle devient aussi un débouché important via les biocarburants, d'autant plus qu'en 2017 la production de sucre ne sera plus limitée par des quotas.

Cristal Union, propriétaire de la marque Daddy, a ainsi annoncé vendredi un investissement de 40 millions d'euros pour remplacer les six chaudières au fioul qui alimentent le site de la sucrerie de Sainte-Emilie dans la Somme par une centrale de cogénération (électricité/chaleur) au gaz.

Toutes les sucreries du groupe, pour qui l'énergie représente 9% des coûts de production, fonctionnent donc désormais au gaz, moins cher que le fioul. Cristal Union a déjà réduit de 25% sa consommation d'énergie en dix ans et vise encore une baisse de 10% d'ici 2020.

Pour réduire ses dépenses d'énergie, le mieux est aussi d'en produire. Cristal Union et son principal concurrent Tereos se diversifient donc dans la méthanisation, c'est-à-dire la production de biogaz à partir des pulpes ou vinasses issues du traitement des betteraves. Cristal Union a déjà installé trois chaudières biomasse à base de bois en France et une unité de méthanisation sur sa distillerie de Cristanol (Champagne-Ardennes).

Tereos, propriétaire de la marque Begin Say, a de son côté démarré des unités de production de biogaz en France et en République tchèque. Ce système permet au premier sucrier français de produire "près de 50% de l'énergie nécessaire à son activité industrielle", selon son rapport annuel.

Dans un contexte de prix du sucre bas sur les marchés mondiaux, les groupes utilisent aussi la betterave pour produire de l'éthanol, qui entre dans la composition de biocarburants. L'an dernier, Cristal Union a ainsi produit dans ses dix usines françaises 600 000 tonnes d'alcool de sucre pour faire de l'éthanol, pour 1,4 million de tonnes de sucre. Chez Tereos, la production d'éthanol représente près de 20% de l'activité, avec une forte croissance en 2014.

Alors que l'utilisation de matières agricoles à vocation alimentaire pour produire du carburant fait débat, les deux groupes travaillent aussi sur des projets d'éthanol de deuxième génération, c'est-à-dire issu de matière végétale non alimentaire (bois, paille, etc.).

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