Arctique: un méthanier franchit sans assistance le passage du Nord-Est

  • AFP
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Un méthanier de 300 mètres de long vient de franchir sans escorte et sans encombre le passage du Nord-Est dans l'océan Arctique, un raccourci maritime rendu accessible par le réchauffement climatique, a-t-on appris jeudi auprès du groupe Total qui affrète le navire.

Il s'agit du "premier navire commercial à emprunter seul cette route du Nord qui permet de rejoindre en 15 jours l'Asie par le détroit de Béring", a indiqué à l'AFP le groupe français, à propos du méthanier brise-glace.

Cette route, qui longe les côtes septentrionales de la Sibérie, permet aux navires de gagner 15 jours par rapport à la voie classique qui passe par le canal de Suez, a précisé le groupe.

Le "Christophe de Margerie" --du nom de l'ancien PDG de Total décédé dans un accident d'avion en 2014 en Russie-- est parti fin juillet de l'usine de liquéfaction de gaz de Snovhit en Norvège avec comme destination le port de Boryeong en Corée du Sud.

Cette route maritime reste impraticable une bonne partie de l'année, mais le récent réchauffement climatique et la débâcle de la banquise l'a rendue plus accessible. Jusqu'à présent les navires étaient escortés de brise-glaces.

Le méthanier opéré par le groupe public russe de transport maritime Sovcomflot pour le compte de Total et de trois autres compagnies --le numéro deux russe du gaz Novatek, le chinois CNPC et le fond contrôlé par l'Etat chinois Silk Road Fund-- peut transporter jusqu'à 172.600 m3 de GNL.

Il transportera le GNL produit sur la péninsule russe de Yamal, où doit voir le jour une gigantesque usine de gaz naturel liquéfié, vers l'Europe toute l'année et vers l'Asie, sans escorte de brise-glace, entre mai et novembre, assure Total.

Quinze autres méthaniers de ce type vont progressivement entrer en opération entre Yamal, l'Europe et l'Asie, précise le groupe. L'usine de Yamal doit produire quelque 16,5 millions de tonnes de GNL à partir de 2019, dans une région située au-delà du cercle polaire.

La Russie mise beaucoup sur le développement du trafic maritime par le passage du Nord-Est, qui à la différence de la voie maritime slalomant à travers le nord désertique du Canada, est ponctué de ports et de bases militaires pouvant secourir les navires en détresse.

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