Argentine : appel d'offres pour un gazoduc depuis le mégagisement d'hydrocarbures de Vaca Muerta

  • AFP
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L'Argentine s'apprête à lancer un appel d'offres pour la construction d'un gazoduc depuis le mégagisement d'hydrocarbures non conventionnel de Vaca Muerta (sud-ouest), a annoncé jeudi le gouvernement.

L'appel d'offres pour le chantier, dont la première phase coûtera 1,5 milliard de dollars et devrait être achevée en 2024, sera lancé en mai et le marché sera attribué en juillet, les travaux devant commencer en août, selon un communiqué officiel. Les tubes ont déjà fait l'objet d'un appel d'offres.

Il s'agit du chantier d'infrastructure énergétique le plus important dans le pays depuis 40 ans.

Le président Alberto Fernandez, qui s'est rendu jeudi à Loma Campana, non loin du gisement, a salué le lancement du projet "pour la création du gazoduc Nestor Kirchner", du nom d'un ancien président argentin (2003-2007).

Le gisement de Vaca Muerta est exploité par la compagnie pétrolière publique argentine YPF en partenariat avec le groupe américain Chevron.

Le premier tronçon comptera 558 km entre Tratayén, dans la province de Neuquén, et Salliqueló, dans la province de Buenos Aires, et permettra d'augmenter l'approvisionnement en gaz de 22 millions de mètres cubes par jour, selon le gouvernement.

Le deuxième tronçon, de 467 km, permettra l'acheminement du gaz à San Jeronimo (à 400 km au nord de Buenos Aires) pour 17 millions de mètres cubes par jour supplémentaires, ce qui permettra d'"approvisionner des centres urbains et industriels dans le centre et le nord du pays et donnera la possibilité d'exporter vers le Brésil et le Chili", selon le communiqué.

Le gisement de Vaca Muerta, qui s'étend sur 30.000 kilomètres carré en Patagonie, est considéré par le département américain à l'Energie comme la deuxième réserve mondiale de gaz de schiste, et la quatrième mondiale pour le pétrole de schiste.

L'exploration et la production d'hydrocarbures dans ce gisement prometteur ont été ralenties ces dernières années par la baisse du cours du baril de pétrole, car le coût d'extraction, par fracturation hydraulique, reste élevé.

En 2021, YPF a cependant augmenté de 100% sa production de gaz non conventionnel de 9 à 18 millions de mètres cubes, a indiqué Pablo Gonzalez, président de YPF, groupe privatisé en 1990 avant d'être à nouveau nationalisé en 2012.

"Il y a aujourd'hui une conjoncture géopolitique qui rend possible le fait que l'Argentine accelère dans le secteur énergétique. Nous avons une opportunité qui requiert d'augmenter la capacité d'infrastructure, comme ce gasoduc, et d'augmenter l'investissement", a déclaré le ministre de l'Economie, Martin Guzman, dans un message enregistré depuis Washington, en référence à la flambée des cours de pétrole en raison de la guerre en Ukraine.

Outre YPF et Chevron, Shell, TotalEnergies et Statoil opèrent à Vaca Muerta.

Commentaires

Daphné

Un investissement dans les hydrocarbures non conventionnels est imprudent. Les prix varient et pourront être à la baisse suite aux investissements et aux progrès technologiques majeurs dans l'hydrogène. Les E.U. se sont lancé à fonds dans les HC non conventionnels pendant plusieurs années, une ruée vers l'or noir , mais les baissent brutales et imprévisibles du brut à cause de la surexploitation ont ruiné beaucoup d'entreprises. Maintenant que les prix remontent l'extraction par fracturation reprend et les EU veulent fourguer à l'Europe leur gaz de schiste. Je pense que ce n'est pas une bonne idée économique mais une idée purement politique qui n'arrange que les E.U. Si des flots d'HC non conventionnels inondent le marché, les prix vont baisser et l'affaire ne sera plus guère rentable sauf si elle est nationalisée et assure la conso nationale et des pays proches.

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