Climat: attachée au charbon, la Bulgarie s'oppose à une hausse des engagements

  • AFP
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La Bulgarie, dépendante des centrales à charbon, s'opposera à toute révision à la hausse des engagements pour la réduction des gaz à effet de serre lors de la COP24, a déclaré jeudi son président Roumen Radev.

"Les mesures doivent rester dans le cadre des engagements pris, sans augmentation des exigences", a déclaré le chef de l'État qui se rendra ce week-end à Katowice, en Pologne, où débute la 24e Conférence de l'ONU sur le climat (COP24).

Les centrales à charbon bulgares produisent 46% de l'électricité nationale. Un millier de mineurs et ouvriers de ces centrales thermiques ont défilé jeudi dans le centre de Sofia pour défendre cette industrie, source majeure d'émissions de CO2 mais aussi poids-lourd économique dans de nombreux pays européens.

Ils portaient notamment des banderoles dénonçant "les exigences européennes impossibles à réaliser" en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Nous demandons que l'industrie des centrales à charbon reste telle qu'elle est", a déclaré à l'AFP le leader du syndicat national Podkrepa, Dimitar Manolov.

Au cours de la COP24, la communauté internationale doit finaliser l'accord de Paris de 2015 sur le climat visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, voire à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. L'accord incite les pays à revoir à la hausse leurs engagements.

La Bulgarie a été condamnée en 2017 par la Cour de la Justice de l'UE pour ses dépassements fréquents des seuils limites de pollution. La région du complexe minier et thermique de Maritza-East (sud-est) est une des plus polluées du pays.

La plus grande centrale à charbon de ce complexe, Maritza-East 2, figure au 11e rang des centrales les plus polluantes d'Europe, nombreuses en Allemagne et Pologne, selon un rapport de l'ONG de défense de l'environnement Europe Beyond Coal (L'Europe au-delà du charbon).

Gravement endettée, Maritza-East 2 a encaissé des pertes de 116 millions de leva (59 M EUR) au premier semestre, alors qu'elle devra payer pour 2018 150 millions d'euros, selon l'hebdomadaire économique Capital, dans le cadre du marché européen de quotas de CO2 destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

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