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Le constructeur automobile américain Ford a annoncé lundi la suspension des travaux de construction d'une usine de batteries dans le Michigan (nord des Etats-Unis), du fait d'interrogations sur la rentabilité du site une fois opérationnel.
"Nous suspendons les travaux et limitons les dépenses liées au projet Marshall jusqu'à ce que nous soyons confiants en notre capacité à opérer l'usine de façon compétitive", a indiqué le groupe de Dearborn (Michigan) dans une déclaration transmise à l'AFP par un porte-parole. "Nous n'avons pas arrêté notre décision finale quant à cet investissement", a-t-on ajouté de même source.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole a assuré qu'il n'y avait pas de lien entre cette décision et la grève actuellement en cours au sein du constructeur, faute d'un accord avec le syndicat automobile UAW (United Auto Workers) sur une nouvelle convention collective. C'est un revers pour l'Etat du Michigan et les autorités locales, qui ont alloué au projet des centaines de millions de dollars de budget pour des travaux d'aménagement et d'accès au site, mais aussi des abattements fiscaux colossaux. Au total, les incitations atteignent plus d'un milliard de dollars.
De son côté, Ford a promis de consacrer 3,5 milliards de dollars au projet, mis en place en partenariat avec l'un des fleurons chinois des batteries électriques, Contemporary Amperex Technology (CATL), dont la technologie va être utilisée sous licence. Présenté mi-février, le projet, appelé BlueOval Battery Park Michigan, est situé dans la ville de Marshall, et doit théoriquement être opérationnel en 2026, avec 2.500 emplois à la clef.
Plusieurs élus républicains se sont opposés à ce partenariat, refusant de voir Ford s'allier à une société chinoise. Pour les mêmes raisons, le gouverneur républicain de Virginie Glenn Youngkin avait indiqué, en janvier, qu'il ne souhaitait pas que son Etat accueille l'usine.
Le site doit fabriquer des batteries à base de lithium, fer et phosphate (LFP), différente des batteries utilisées actuellement par le groupe à base de nickel, cobalt et manganèse (NCM). Le groupe avait annoncé en mars 2022 vouloir consacrer, au total, 50 milliards de dollars entre 2022 et 2026 à l'électrification de sa gamme de véhicules.