Baisse des cours et dépréciations plongent Equinor dans le rouge au 3e trimestre

  • AFP
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Le géant norvégien de l'énergie Equinor est tombé dans le rouge au troisième trimestre, pénalisé par la faiblesse du prix des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel, et des dépréciations d'actifs non-conventionnels en Amérique du Nord.

La perte nette s'établit à 1,1 milliard de dollars contre un bénéfice de 1,66 milliard à la même période de l'an dernier. Elle inclut 2,79 milliards de dépréciations d'actifs, dont 2,24 milliards dans les hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord, pour tenir compte de la baisse des cours.

Référence sur le marché, le résultat d'exploitation ajusté, qui exclut ces éléments comptables, reste quant à lui solidement dans le vert, à 2,59 milliards de dollars, mais loin des hauteurs atteintes au troisième trimestre 2018 (4,84 milliards). C'est aussi en deçà de ce qu'attendaient les analystes (2,69 milliards).

Ces chiffres reflètent une baisse de 22% du prix de chaque baril de pétrole vendu par le groupe au cours du trimestre et d'une chute encore plus prononcée du prix du gaz. "Nous maintenons une discipline rigoureuse en matière de coûts et de capital, mais nos résultats sont influencés par la baisse des prix des matières premières au cours du trimestre", a expliqué le directeur général, Eldar Saetre, cité dans le rapport.

La production recule également de 8% sur un an, à 1,9 million de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j). Face à la faiblesse des cours du gaz, Equinor a suspendu la production sur certains gisements en attendant des jours meilleurs. Le chiffre d'affaires se contracte de 18,4%, à 15,61 milliards.

Le 5 octobre, après la clôture du trimestre, le groupe a démarré l'exploitation du gisement géant de Johan Sverdrup en mer du Nord. Ce projet très juteux, dans lequel le français Total et le suédois Lundin sont des partenaires minoritaires, devrait représenter à terme un tiers de la production pétrolière totale de la Norvège, selon la compagnie.

Quelques semaines après sa mise en service, le champ produit déjà quotidiennement plus de 200 000 barils, un chiffre qui devrait dépasser 300.000 barils fin novembre et qui devrait plus que tripler, à 660 000 barils, lorsque le pic de production sera atteint en 2022.

"Les actions Equinor ont suivi de près les prix européens du gaz dans leur chute ces derniers mois", a commenté Biraj Borkhataria, analyste chez RBC. "La poursuite de la montée en puissance de Johan Sverdrup devrait être un catalyseur pour inverser cette sous-performance dans les mois à venir et est de bon augure pour la trésorerie".

Sur fond de transition verte, Equinor met par ailleurs les gaz dans les nouvelles solutions énergétiques, un secteur auquel il veut consacrer entre 15 et 20% de ses investissements d'ici 2030.

Le groupe, détenu à 67% par l'État norvégien, a été retenu pour le développement au large de la Grande-Bretagne du plus grand champ d'éoliennes en mer au monde - Dogger Bank d'une capacité totale de 3,6 GW - et pour la construction d'un parc éolien offshore (816 MW) au large de New York. Début octobre, il a en revanche réduit de moitié, à 25%, sa participation dans le champ d'éoliennes Arkona, dans les eaux allemandes de la mer Baltique, empochant au passage quelque 500 millions d'euros.

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