En Birmanie, la capitale économique paralysée par une pénurie d'essence

  • AFP
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La capitale économique de la Birmanie, Rangoun, et ses alentours sont frappés par une pénurie d'essence, ont indiqué mercredi des habitants et un média d'Etat, qui a décrit de longues files d'attente de voitures aux stations-service.

Le Global New Light of Myanmar a évoqué des "problèmes de circulation en raison de retards prolongés" à la pompe. Le quotidien contrôlé par la junte a évoqué des "retards dans l'approvisionnement" à partir "du port de Thilawa" jusqu'aux stations-service, entraînant "une offre insuffisante d'essence".

La plupart de l'essence consommée dans la métropole d'environ cinq millions d'habitants transite par le port voisin de Thilawa, mais la faiblesse du kyat, la monnaie nationale qui a plongé depuis le coup d'Etat de 2021, a fait exploser le prix des importations. Des journalistes de l'AFP ont observé mercredi matin des files de dizaines de voitures et de motos à Rangoun, attendant de pouvoir remplir leur réservoir.

Au-delà de la capitale, dans la région de Bago, au nord de Rangoun, certaines stations limitaient les ventes à 20 litres par client, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Nous avons fermé une semaine en raison de pénuries, et nous avons rouvert ce matin", a déclaré un employé d'une station de Phayargyi, à environ 75 kilomètres au nord de Rangoun. "Même si nous avons de l'essence maintenant, nous allons bientôt en manquer parce qu'il y a beaucoup de voitures et de motos, et que les autres stations autour sont fermées", a poursuivi cet employé qui a souhaité rester anonyme.

L'économie birmane s'est effondrée à la suite du coup d'Etat de 2021, qui a mis fin à une décennie d'ouverture sous Aung San Suu Kyi. Depuis, un violent conflit entre la junte et ses opposants politiques et ethniques a essaimé dans différentes régions.

Le PIB a chuté d'environ 10% en quatre ans, malgré une croissance anticipée de 3% sur les trois premiers trimestres de 2023, avait indiqué la Banque mondiale (BM) en juin dernier. La dégradation du conflit, l'inflation ou les coupures de courant continuent de limiter le redressement de la Birmanie, selon la BM.

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