Bruno Le Maire annonce qu'il « se battra » contre une cotation boursière principale à New York de TotalEnergies

  • AFP
  • parue le

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré jeudi qu'il comptait se battre pour que le transfert envisagé de la cotation principale du géant français TotalEnergies de Paris à New York "n'ait pas lieu".

Une décision « grave »

"Je suis là pour faire en sorte que ça n'ait pas lieu, parce que je pense que c'est une décision qui est grave", a déclaré M. Le Maire sur BFMTV/RMC. "Est-ce que l'intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France ? Oui, et donc je me battrai pour ça", a-t-il ajouté.

"Nous avons besoin de Total. J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de dire à quel point c'était un atout pour la France d'avoir une grande compagnie pétrolière comme Total", a-t-il souligné, mentionnant le plafonnement à moins de 2 euros par le groupe du litre du carburant à la pompe lors de l'envolée des prix de l'énergie.

Fin avril, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York, en évoquant dans un entretien à Bloomberg la montée en puissance de son actionnariat nord-américain institutionnel, devenu presque majoritaire.

Une « question d'affaires » pour Patrick Pouyanné

"Ce n'est pas une question d'émotion. C'est une question d'affaires", avait ajouté le dirigeant, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait à Paris.

M. Pouyanné avait notamment évoqué la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles pour continuer de rémunérer ses actionnaires et de financer sa transition vers les énergies bas carbone.

M. Le Maire a estimé jeudi que "la meilleure façon" de répondre aux besoins de financements de TotalEnergies était de mettre en place une union des marchés de capitaux (UMC) dans l'Union européenne, que la France appelle de ses vœux pour flécher l'épargne des Européens vers le financement de la transition énergétique et numérique.

Aujourd'hui, TotalEnergies a déjà des titres inscrits à Londres et à New York, mais de manière secondaire. Depuis 2012, la part de l'actionnariat institutionnel nord-américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les États-Unis) en 2023 tandis que celle de l'Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34% sur la même période. L'actionnariat institutionnel représente 78% de l'actionnariat total de l'entreprise.

Commentaires

Zamur

Cette année, l'accès à l'assemblée générale ne sera peut être pas bloqué par des jeunes "activistes écologistes" qui n'aiment pas Total.

Philippe Charles

Total devrait être jugée pour crime contre l'humanité, de même que les majors pétrolières états-uniennes d'ailleurs qui ont aussi nié leurs responsabilité dans le changement climatique et pratiqué la désinformation pour engranger toujours plus de profit.

Davi

Selon votre logique il faudrait donc dénoncer les producteurs de vin français (et de cognac et de pastis etc.) comme responsables de personnes alcooliques , et aussi les producteurs de sucre et aussi la société Lu et les pâtissiers comme responsables des personnes obèses ....soyons sérieux , si les gens n'achetaient pas ces produits, TOTAL aurait arrêté la recherche, la production et la vente des produits pétroliers.

Philippe Charles

Les viticulteurs et les producteurs de sucre n'ont jamais tenté d'étouffer et de désinformer comme l'ont fait les géants pétroliers pour que les actionnaires puissent ajouter une 5ème roue à leurs 4x4.
Si je bois du vin, je ne vous saoule pas (en principe...). Si je brûle du carburant en me déplaçant en véhicule thermique, j'émets du CO2 préjudiciable à toute l'humanité sur terre, vous saisissez la nuance ? Soyons sérieux comme vous dites !

Ajouter un commentaire