Bruno Le Maire plaide pour une « préférence européenne » pour les marchés publics

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Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a soulevé lundi l'idée d'une "préférence européenne" dans l'attribution des marchés publics, visant ainsi les produits chinois, tout en reconnaissant que l'idée est un sujet de "débat" avec les autres pays, notamment l'Allemagne.

Le ministre tenait ces propos à Meudon (Hauts-de-Seine, ouest de Paris) à l'issue d'une troisième réunion trilatérale depuis juin avec ses homologues allemand Robert Habeck et italien Adolfo Urso.

Un déficit commercial entre Chine et Europe « multiplié par 3 en 10 ans »

"Un sujet sur lequel nous continuons de débattre et nous voulons faire progresser nos discussions, même s'il n'y a pas encore d'accord entre nous trois, c'est la préférence européenne", a expliqué M. Le Maire lors de la conférence de presse finale.

"Le déficit commercial entre la Chine et l'Europe a été multiplié par 3 en 10 ans, en passant de 100 à 300 milliards d'euros, il faut donc, à mon sens, savoir s'il ne faut pas réserver les marchés publics à des produits made in Europe, ou avoir un contenu européen dans les appels d'offres, de 40, 50 ou 60%, ou imposer des normes de qualité ou des normes environnementales les plus strictes sur les produits dans les marchés publics", a-t-il lancé.

L'Allemagne semble plus réticente à de telles mesures, en raison du risque de rétorsion sur ses propres produits.

Panneaux photovoltaïques, véhicules électriques, batteries

"L'Europe doit comprendre que dans certains domaines économiques, comme les panneaux photovoltaïques, les véhicules électriques et les batteries, elle est devenue une économie de rattrapage", a lancé M. Le Maire.

Pour lui, dans un monde où "la Chine et les Etats-Unis ne nous feront aucun cadeau", "il n'y a pas une seconde à perdre pour développer nos atouts économiques", dans la transition climatique et l'intelligence artificielle notamment.

M. Le Maire et ses homologues ont aussi évoqué la nécessité de simplifier les normes et règles européennes. Il s'est à nouveau dit favorable à la mise en place d'une directive omnibus dès le lendemain des élections européennes pour éliminer les normes inutiles.

Harmoniser l'achat commun de matières premières

En ce qui concerne les normes pesant sur les entreprises les trois pays, dont le PIB cumulé représente plus de la moitié de celui de l'UE, sont également "prêts à réfléchir" à augmenter de 250 à 500 le nombre-seuil de salariés au-delà duquel elles s'appliquent.

Enfin, selon M. Le Maire, ils souhaitent "harmoniser l'achat commun de matières premières", comme le nickel, "et le statut de déchet, absolument essentiel pour le recyclage et pour renforcer notre autonomie".

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