Prix des carburants: des annonces positives mais insuffisantes selon des associations

  • AFP
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Des associations de lutte contre la pauvreté et de défense de l'environnement ont salué mercredi le maintien de la taxe sur les carburants, estimant les mesures d'accompagnement bienvenues mais insuffisantes et à trop court terme.

"Le WWF France salue le maintien de la fiscalité anti-pollution mais regrette que les mesures ne soient pas plus ciblées sur la réduction de notre dépendance et de notre vulnérabilité au pétrole qui enferme les Français, et notamment les plus vulnérables, dans un cercle vicieux", a déclaré le directeur général de l'ONG Pascal Canfin.

Les mesures annoncées par le Premier ministre "démontrent que le gouvernement commence à comprendre la nécessité d'une redistribution et d'un accompagnement des classes populaires et des classes moyennes dans la transition écologique", a ajouté Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH).

"Elles doivent cependant être complétées par un réel effort de développement et de modernisation des infrastructures liées à la mobilité et à la rénovation énergétique du bâtiment", a-t-elle ajouté, réclamant des "annonces fortes" dans le cadre de la future loi sur la mobilité et de la programmation pluriannuelle de l'énergie qui doit être présentée prochainement.

Les mesures d'aide annoncées par Édouard Philippe prévoient un élargissement du chèque énergie, une super prime à la conversion des véhicules. Alors qu'elles incluent aussi une prime pour aider les ménages à se débarrasser des chaudières au fioul, plusieurs associations ont insisté sur la nécessité d'aller plus loin, réclamant plus de moyens pour la rénovation énergétique des bâtiments.

"La taxe carbone est une occasion historique pour financer un grand plan d'éradication des 7 millions de passoires énergétiques. Si elle sert à cela, elle sera populaire. Si elle sert à financer la suppression de l'ISF, elle sera balayée", a commenté Manuel Domergue, de la Fondation Abbé-Pierre.

Le WWF, la FNH et la Fondation Abbé-Pierre font partie des signataires, avec le Secours catholique, l'Union nationale des associations familiales (UNAF), la CFDT ou encore la Fédération des associations des usagers des transports (FNAUT), d'un manifeste publié mercredi qui appelle à "concilier transition écologique et justice sociale".

Il ne faut pas que des "réponses d'urgence" servent à "acheter la paix sociale pour que tout recommence comme avant", "il est temps de s'attaquer aux racines du problèmes qui nous enferment dans le piège du pétrole", écrivent-ils.

Commentaires

Pierre-Ernest …

Les responsable de l'augmentation de la taxe sur les carburants savent bien que le prix payé à la pompe ne possède que peu ou pas d'élasticité. Cela signifie qu'une variation du prix n'entraine aucun mouvement du volume vendu : les utilisateurs continueront à acheter le même volume de carburant car il n'ont pas d'alternative (cas d'une augmentation) et ils n'achètent que le volume dont ils ont besoin pour se déplacer (cas d'une diminution). Ce qui est la preuve indiscutable que l'augmentation de la taxe n'a qu'un but : faire rentrer plus d'argent dans les caisses.
Le prétexte écologique est pitoyable.

Alang

Si, il y a un peu (un tout petit peu) d'élasticité au prix des carburants mais c'est bien marginal. Le problème est ailleurs:
1. D'abord un raz le bol fiscal de la plupart des français devant l'importance des prélèvements obligatoires dans le pays et c'est là un sujet qui mériterait d'amples réflexions - elles restent superficielles. Le consentement à l'impôt s'effrite sérieusement, et pourtant les demandes faites aux Pouvoirs publics d'augmenter les dépenses (publiques) et de renoncer aux économies (publiques) continuent à animer les débats de partis politiques dépassés … Au moins les Insoumis sont clairs: ils veulent encore plus de prélèvements obligatoires.

2. Lâcheté des écologistes dans leur ensemble devant une mesure indispensable (pas la seule) mais dont ils refusent d'endosser la paternité morale pourtant ancienne, en se réfugiant dans l'intellectualisme (oui certes mais ... bla bla bla) comme le font les Canfin, Pulvar, EELV et autres lobbyistes qui nous confirme que si, à cause de l'intellectualisme rhétorique, nous avons eu droit à la "gauche la plus bête du monde", force est de constater que nous avons aussi maintenant les "écolos" les plus bêtes du monde … Madre de dios, avec 1 et 2, nous avons beaucoup de travail collectif devant nous.

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