Centrale à charbon de Gardanne : l'État financera une étude sur les propositions de reconversion de la CGT

  • AFP
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La secrétaire d'État Emmanuelle Wargon a annoncé jeudi à Marseille sa volonté de financer "en totalité" l'étude de faisabilité des propositions de reconversion de la CGT de la centrale à charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône).

Alors que le gouvernement a engagé la fermeture des dernières centrales à charbon françaises d'ici 2022, les syndicats de celle de Gardanne s'inquiètent pour l'avenir des 250 salariés du site.

Depuis le 7 décembre 2018, un mouvement de grève a interrompu l'activité de l'usine pendant 195 jours, selon la directeur de GazelEnergie (ex-Uniper), qui assure dans un communiqué que le site "n'a quasiment pas produit d'électricité depuis un an".

En visite à Marseille jeudi pour rencontrer les élus sur ce dossier épineux, Emmanuelle Wargon a indiqué à la presse avoir voulu faire "un geste de bonne volonté et d'apaisement" en annonçant le financement en totalité par l'État et la Caisse des dépôts de l'étude de faisabilité -d'un coût de 120.000 euros- demandée par la CGT, qui aurait dû être aussi en partie financée par l'entreprise.

Le syndicat avait décidé de ne pas participer à la réunion, mais la ministre a reçu une délégation CGT en marge de l'événement. "J'espère que c'est le début d'un dialogue constructif", a indiqué la secrétaire d'État.

Avec les élus et les entreprises, la secrétaire d'État a signé jeudi matin un "document intermédiaire qui symbolise [leur] avancée sur des projets précis". Elle a évoqué, pour accompagner la fermeture de la centrale de Gardanne, le développement d'une filière bois, de l'hydrogène, ou encore d'entreprises autour de "la mobilité douce".

Le projet d'extension de la partie "biomasse" de la centrale de Gardanne pourrait être une voie d'avenir, "mais on doit continuer à travailler sur l'approvisionnement", a nuancé la secrétaire d'État, "car on ne peut pas accepter de fonctionner avec des entreprises qui participent à la déforestation" pour alimenter la centrale en bois.

Outre Gardanne, trois autres centrales à charbon encore en activité doivent fermer: Le Havre en 2021, Saint-Avold (Moselle) en 2022. La centrale de Cordemais (Loire-Atlantique) tournera quant à elle à bas régime à partir de 2022, jusqu'en 2024 voire 2026.

Commentaires

Médard de Char…

...des entreprises qui participent à la déforestation" pour alimenter la centrale en bois. ça dépend de l'activité de ces entreprises. Si elles utilisent la capacité de travail de 250 personnes à récolter le bois et les petits végétaux des milliers de km de travées coupe-feux qui devraient sillonner nos forêts du Sud de la France, je pense que ces 250 personnes participeraient à la protection de nos forêts. mais ça, c'est du travail ! Or, c'est tout de même moins fatigant d'être salarié à attendre l'hiver pour se mettre en grève quand la centrale charbon doit enfin se mettre à produire quelques semaines dans l'année.

Denis Margot

J'ai eu un peu la même réaction. 250 employés qui ne produisent rien pendant près d'un an, on comprend que la CGT soit inquiète de perdre de si beaux emplois.

choppin

On ne peut pas s'offusquer que travailleurs se battent pour leur emploi, car ce genre d'attitude, on sait ou ça mène. ceci étant, en tant que professionnel de la conversion énergétique de la biomasse, je suis tres inquiet de la surexploitation des forêts qui existe déja et je n'ai donc jamais vu d'un bon oeil cette conversion de la centrale de Gardanne à la biomasse. La biomasse s'accommode assez mal avec les énormes puissances qu'elles soient électriques ou thermiques. En petite et moyenne puissance,par contre on peut faire de tres belles installations de cogénération si on les installent dans des endroits judicieux c'est à dire là où il y a à la fois le combustible bois à proximité (pas des forêts, des déchets de bois) et où il y a des besoins de chaleur à satisfaire. Et là, ainsi on peut créer beaucoup plus que 250 emplois, une partie d'emplois qualifiés et d'autre moins.Et sans conflits d'usage de la biomasse. La biodiversité et le respect de la filière, tout ça est parfaitement compatible. Small is beautiful, et ce n'est pas une nouveauté.

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