CNP Assurances met fin au financement de nouveaux projets d'exploration ou de production de pétrole et de gaz fossile

  • AFP
  • parue le

L'assureur français CNP Assurances a annoncé mercredi l'arrêt immédiat du financement de tout nouveau projet d'exploration ou de production de pétrole et de gaz fossile, qu'il soit conventionnel ou non conventionnel, dans la lignée de ses engagements sur le charbon en 2020.

"Pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, il est nécessaire de réduire progressivement le recours aux énergies fossiles", explique Olivier Guigné, directeur des investissements de CNP, cité dans un communiqué. "Les mesures adoptées aujourd'hui (mercredi) par CNP Assurances visent à y contribuer."

L'assureur public, désormais dans le giron de la Banque Postale, se présente comme un "actionnaire exigeant vis-à-vis des entreprises du secteur" dont elle est toujours actionnaire, comme le gestionnaire du réseau GRTgaz. La société appelle aussi "les gouvernements à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles et à étendre le marché du carbone aux différents secteurs de l'économie", reprend M. Guigné.

"CNP Assurances se dote d'une politique presque parfaite sur la production pétrolière et gazière", a salué Lucie Pinson, directrice de l'ONG Reclaim Finance interrogée par l'AFP, ajoutant qu'il restait à définir "l'opérationnalisation de sa politique d'engagement" et à "pousser les sociétés de gestions extérieures à appliquer la même politique".

"Contrairement aux AXA et Amundi qui peinent à aligner leurs pratiques avec leur engagement à baisser de 50% leurs émissions d'ici 2030 pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, CNP Assurances montre une parfaite cohérence entre ses engagements climat et sa politique sur la production pétrolière et gazière", a-t-elle ajouté.

Banquiers et assureurs sont régulièrement épinglés par les ONG pour leur rôle de soutien financier, via des crédits ou de l'investissement en capital, à des sociétés du secteur de l'énergie fossile.

Mardi, c'est la banque Crédit Agricole qui a été accusée de ne pas respecter ses engagements sur le charbon.

Sur ce segment-là, CNP Assurances exclut désormais "tout nouvel investissement direct dans une entreprise n'ayant pas adopté un plan de sortie du charbon thermique d'ici 2030 dans les pays de l'Union européenne et de l'OCDE, et d'ici 2040 dans le reste du monde".

L'assureur coté français, qui présentera ses résultats jeudi, gère 400 milliards d'euros. Il est présent dans 19 pays.

Commentaires

APO

Ce serait bien qu'ils aident à financer une vrai filière française intégrée pour les pompes à chaleur et aussi un secteur industriel pour les éoliennes terrestres (ça finit par peser sur la balance commerciale française...) !
Une autre idée pour eux (sachant qu'à une époque les assureurs finançaient beaucoup le temps long sur de gros projets d'infrastructures : canal de Suez et autres...) serait de financer des STEP (stockage d'électricité) en France. Le tout en prenant du recul sur l'utilisation potentiellement combinable de ces ouvrages avec d'autres usages : Stockage d'eau additionnel sur certaines périodes (les générations futures auront de moins en moins de glaciers et autres congères de neige l'été dans les montagnes), Lieu de Loisirs divers sur des plages horaires et/ou périodes de l'année - les Allemands ont beaucoup de téléski nautique à câble et donc sans bateau, activités d'aquaculture (on a une perte de 6 milliards d'euros sur les poissons et autres produits de la mer et d'eau douce ! Faudrait quand même faire quelquechose là aussi et cela créerait des emplois et moins de transport longue distance...).

LANCIEN Pierre

C'est délirant, être actionnaire de distribution de gaz et refuser d'en prospecter, l'absurdité à son comble !

Ajouter un commentaire