Confusion à l'Assemblée : les députés rejettent en commission un article prévoyant une relance massive du nucléaire

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les députés ont rejeté mardi soir l'article consacrant une relance massive du nucléaire lors de l'examen en commission d'un texte fixant les objectifs énergétiques de la France, après l'adoption dans la confusion d'un amendement socialiste.

Des objectifs intermédiaires aux horizons 2026 et 2030

L'article proposait le maintien du parc nucléaire existant et de tendre, à l'horizon 2050, vers 27 gigawatts de nouvelles capacités installées de production d'électricité d'origine nucléaire. Soit une relance massive de l'atome en France.

La version initiale de la proposition de loi Gremillet, adoptée mi-octobre au Sénat et qui sera débattue à partir du 16 juin dans l'hémicycle, fixait également des objectifs intermédiaires d'ici à 2026 et 2030. 

Ces derniers prévoyaient la construction d'au moins 10 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires installées, soit 6 nouveaux EPR2, d'ici à 2026.

Mais aussi, la construction supplémentaire d'au moins 13 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires installées, soit 8 nouveaux EPR2 et un petit réacteur modulaire, d'ici à 2030.

Amendement d'une député socialiste

Mais un amendement de la députée Marie-Noëlle Battistel adopté en commission des Affaires économiques mardi dans une certaine confusion a supprimé ces objectifs intermédiaires. L'élue socialiste s'est visiblement trompée lors de l'écriture de son amendement, défendant lors des débats la suppression d'une autre mesure.

Le rapporteur du texte, le député macroniste et ancien ministre Antoine Armand, lui a signifié son erreur, l'invitant à retirer son amendement, mais celle-ci a finalement décidé de le maintenir. Il a été adopté, supprimant donc les objectifs de relance pour les cinq prochaines années.

À l'inverse des écologistes ou des Insoumis, farouchement opposés au nucléaire, les socialistes avaient pourtant défendu lors des discussions plusieurs amendements consacrant une relance "raisonnée" de la filière, se justifiant selon eux face au retard pris dans le développement des énergies renouvelables. Mais aucun n'a été adopté, ni soutenu par le rapporteur.

Rejet de l'ensemble de l'article 3

"Vous avez refusé les amendements intermédiaires que nous avons proposés. Nous ne sommes pas favorables à ces objectifs et donc, en cohérence, nous les avons supprimés", a lancé le député socialiste Karim Benbrahim au rapporteur.

L'adoption de l'amendement de Mme Battistel "montre que le PS fait un grand pas en arrière et retrouve son idéologie anti-nucléaire", a déclaré après le vote M. Armand à l'AFP.

Au moment du vote sur l'ensemble de l'article 3, qui ne prévoyait donc plus qu'une relance du nucléaire à horizon 2050, la commission a préféré le rejeter.

Les élus du Rassemblement national, fervents partisans du nucléaire, qui avaient même proposé de nouvelles capacités d'au moins 70 gigawatts pour 2050, ont préféré voté contre.

Commentaires

Serge Rochain
La raison reviendrait-elle ? Ils abandonneraient finalement le cul de sac nucléaire ???
Serge Rochain
Confusions ???? confirmée après réflexion....ce qui devient raison
Pierre Locher
Tout le monse sait qu'aucune consctruction d'EPR2 n'aboutira avnat 2040. Alors pourquoi ces dates fantaisistes de 2026 et 2030 ?
GV
Sans doute pour faire croire que le nucléaire est une solution qui se déploie rapidement pour répondre aux enjeux de baisse des émissions de GES.

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