Des agents EDF et des députés manifestent contre le projet Hercule devant l'Assemblée nationale

  • AFP
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Une centaine d'agents EDF ainsi que quelques députés se sont rassemblés jeudi devant l'Assemblée nationale pour protester contre le plan controversé "Hercule" de réorganisation de l'électricien, durant une audition de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, a constaté un journaliste de l'AFP.

Alors que 80 députés issus d'horizons divers ont cosigné une lettre de protestation à l'attention du gouvernement et lui ont demandé mardi de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF, les participants ont été rejoints notamment par l'ancienne ministre Delphine Batho et le député LFI Adrien Quatennens.

"Je soutiens la demande de retrait du projet qui menace un fleuron du service public dans l'énergie. Pour accomplir la transition énergétique, on doit faire exactement l'inverse. Nous avons besoin d'un EDF intégré et pas soumis aux logiques de marché", a déclaré la députée écologiste (non-inscrite), invitée par l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC) du secteur énergétique.

"On a obtenu l'audition de ministres, on demande aussi celle de l'intersyndicale. Tous les élus sont d'accord pour qu'on ne démantèle pas EDF. Hercule est un projet du siècle dernier", a-t-elle ajouté derrière une banderole proclamant "Non au projet Hercule, l'énergie est un bien commun".

"J'ai travaillé comme agent EDF sur un plateau", a rappelé Adrien Quatennens en estimant que le gouvernement est "gêné" par l'agitation autour du projet. "Hercule est l'aboutissement d'un processus de démantèlement qui ne date pas d'aujourd'hui. La Commission européenne a une vision purement idéologique".

Pensé par le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, le plan "Hercule" pourrait aboutir à la scission du groupe en trois entités: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.

Les syndicats, qui ont intensifié leur mobilisation ces derniers mois, redoutent un "démantèlement" du groupe, dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.

Il n'y a aucune "certitude de parvenir à un accord" avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF, a indiqué jeudi Mme Pompili lors de son audition, tout en estimant que le statu quo n'est "pas tenable" alors que les négociations avec Bruxelles se poursuivent.

M. Lévy et le ministre des Finances, Bruno Le Maire, doivent également être entendus par l'Assemblée nationale, respectivement les 10 et 11 février.

Commentaires

BEE

Assez d'accord avec la démarche d'arrêter le projet Hercule, qui ne correspond à aucun bénéfice pour la France.
L'argumentation de la Commission est de l'ordre de la mauvaise foi manipulatrice.
C'est à la France de s'assurer qu'il n'y aura jamais de black out en France, et la Commission n'a aucune raison de se mêler de ces affaires qui la dépassent.

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