Deux sénateurs PS contestent l'ouverture à la concurrence des barrages

  • AFP
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Deux sénateurs socialistes ont jugé vendredi prématurée l'ouverture à la concurrence des centrales hydroélectriques françaises, actuellement gérées par EDF et GDF Suez, à laquelle le gouvernement s'est finalement plié après un rappel à l'ordre de la Cour des comptes.

L'ouverture à la concurrence des barrages "cède à la précipitation et n'est pas appropriée au regard des enjeux que constituent non seulement la répartition de la « rente hydroélectrique » mais également de l'urgente nécessité de modernisation du parc hydroélectrique", plaident Roland Courteau, sénateur de l'Aude, et son collègue de Haute-Garonne Jean-Jacques Mirassou, dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Tout nous indique que cette ouverture à la concurrence se traduirait par des hausses des prix, surtout au détriment des ménages", plaident-ils.

En outre, ils soulignent que "la réciprocité est loin d'être acquise" au niveau européen, "seule la France, à l'initiative du gouvernement Fillon, (ayant) décidé en 2010 de lancer cette mise en concurrence qui constitue une perte de souveraineté sur notre patrimoine hydroélectrique national".

Au contraire, les deux sénateurs estiment que "la solution optimale serait de prolonger de 24 ans la durée des concessions de 75 à 99 ans", comme ils l'avaient recommandé dans une proposition de loi déposée en février.

Selon eux cette prolongation s'accompagnerait en contrepartie d'exigences accrues vis-à-vis des exploitants, notamment des investissements pour moderniser le parc de barrages et renforcer sa production d'électricité.

Le gouvernement Ayrault, après avoir vainement cherché des alternatives à l'ouverture à la concurrence des barrages, à laquelle l'ancienne ministre de l'Energie Delphine Batho s'opposait, a fini par s'y plier au début du mois.

Le gouvernement a en effet laissé entrevoir un lancement de la mise en concurrence des concessions des barrages français à partir du premier semestre 2014, après un rappel à l'ordre de la Cour des Comptes qui estimait que retarder le processus privait l'Etat de recettes conséquentes.

Un rapport sur cette question, confié à la députée socialiste de l'Isère Marie-Noëlle Battistel, sera remis mardi à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

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