- Connaissance des Énergies avec AFP
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La part des diagnostics de performance énergétique (DPE) frauduleux a augmenté depuis 2021 et concerne particulièrement les logements qui risquent de perdre de leur valeur à cause d'une mauvaise note, estime vendredi la start-up d'analyse de la fiabilité des DPE KRNO.
« La tentation de gagner une lettre explose »
KRNO analyse semestre après semestre les DPE (qui donnent une note de A à G) déposés sur la base de données de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), pour estimer la part de "DPE de complaisance": les surclassements d'un logement qui est proche de passer le pallier supérieur.
KRNO estime que 3,4% des DPE présentent une note erronée, en particulier des logements classés E, F ou G, dont la mise en location est progressivement interdite d'ici 2034. "10,9% des DPE notés F sont en réalité des G, 16,1 % des notes E sont en réalité des F et 7,9% des classes D sont en réalité des logements E", détaille la deuxième édition de l'observatoire KRNO de la fraude au DPE, publiée vendredi.
La start-up voit de plus une nette augmentation des DPE frauduleux depuis 2021, dont la part serait passée de 2,6% à 4,3% parmi les nouveaux DPE réalisés au cours du premier semestre 2025.
Selon l'étude, le DPE "ne résiste pas à la pression économique": "plus une lettre coûte cher, plus la tentation de gagner une lettre explose".
Immobilier ancien : 15% de logements F et G dans les transactions
Ruben Arnold, dirigeant de KRNO, craint que le passage des logements F dans la catégorie des logements indécents et interdits à la location en 2028 se révèle "terrible pour le système", qui doit être amélioré selon lui.
La décote à la vente d'un logement énergivore peut être très importante : par rapport à une maison à l'étiquette énergétique D (note médiane), une maison classée G s'est vendue en moyenne 25% moins cher en 2024, et une maison F en moyenne 18% moins cher, selon le Conseil supérieur du notariat (CSN). Pour les appartements, ceux classés G se vendent 12% moins chers que les logements D, et ceux à l'étiquette F en moyenne 8% moins cher.
"L'étiquetage joue véritablement un rôle au même titre que les charges de copropriété dans le choix" des acquéreurs, a souligné lundi Élodie Frémont, notaire chargée des statistiques immobilières de Paris et d'Île-de-France.
Les ventes de logements F et G avaient nettement augmenté entre 2021 et 2023, mais le nombre de transactions recule légèrement depuis. En 2024, les ventes de F et G représentaient 15% des transactions dans l'immobilier ancien selon le CSN.
