Eaux contestées avec Israël: le Liban va donner sa réponse dans les 24 heures (officiel)

  • AFP
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Le Liban va donner dans les prochaines 24 heures sa réponse à une proposition américaine de démarcation de la frontière maritime avec Israël, comportant certaines "remarques", a annoncé lundi un responsable chargé des négociations.

Les deux pays voisins, officiellement en état de guerre, négocient depuis plus de deux ans par l'intermédiaire des Etats-Unis, la délimitation de leur frontière maritime afin de lever des obstacles à la prospection et l'exploitation gazières.

L'ambassade des Etats-Unis au Liban avait indiqué avoir remis la semaine dernière aux dirigeants libanais une proposition américaine sur un accord définitif délimitant la frontière maritime.

Le Liban va donner "une réponse à la dernière proposition" du médiateur américain Amos Hochstein "dans les prochaines 24 heures", comportant certaines "remarques" et des "amendements", a déclaré le vice-président du parlement Elias Bou Saab.

"Nous espérons une réponse définitive avant la fin de la semaine", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion avec le chef de l'Etat Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Najib Mikati.

Pour sa part, le Premier ministre a annoncé à la presse que l'accord était "sur la bonne voie", assurant que la position des responsables était "unifiée dans l'intérêt du Liban".

Les détails de la proposition américaine n'ont pas été révélés mais l'ensemble des responsables libanais ont fait part de leur optimisme quant à un accord ouvrant la voie à l'exploitation d'hydrocarbures, qui donnerait une lueur d'espoir au pays en proie à une effroyable crise économique.

Le chef du puissant Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, qui avait menacé à plusieurs reprises d'attaquer Israël s'il entame l'extraction du gaz avant un accord sur la zone contestée, avait estimé samedi que "les jours à venir seraient cruciaux", laissant entendre un règlement imminent.

Et dans un tweet lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid qui avait salué la proposition américaine la veille, a déclaré qu'"Israël obtient 100% de ses besoins sécuritaires et même une partie des bénéfices du réservoir libanais" de Qana.

Mais Elias Bou Saab a assuré que "le Liban obtient en vertu de cet accord tous ses droits sur le champ gazier de Qana".

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun a assuré de son côté dans un tweet qu'il "n'y aura aucun partenariat avec la partie israélienne".

Les autorités israéliennes ont indiqué vouloir lancer dès que possible la production de gaz à Karish, gisement offshore exploité par le groupe britannique Energean.

Israël compte sur l'entrée en production de ce gisement afin de doper les livraisons de gaz israélien à l'Europe qui cherche à diversifier ses approvisionnements

Les négociations entre le Liban et Israël avaient été suspendues en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée.

Les tensions ont été exacerbées avec l'arrivée en juin au champ de Karish d'un navire affrété par l'Etat hébreu, poussant la partie libanaise à demander auprès des Etats-unis une reprise des pourparlers.

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