EDF: accord compromis sur les salaires, ultime proposition en deçà des demandes syndicales

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les négociations salariales annuelles chez EDF ont débouché mardi soir sur une ultime proposition de la direction, nettement en deçà des revendications syndicales, compromettant la signature d'un accord majoritaire, a-t-on appris de sources syndicales.

La direction de l'énergéticien a proposé à l'intersyndicale des mesures d'augmentations individuelles des salaires de 1,7%, lors de la troisième et dernière séance de négociations, sur fond de climat social dégradé, ont indiqué à l'AFP la CFE-CGC et la CGT, les deux premiers syndicats de l'entreprise. Ils réclamaient respectivement 1,9% et 2,5% d'augmentation.

"C'est une fin de négociation en demi-teinte", a commenté Amélie Henri, déléguée syndicale centrale CFE-CGC.

Si les organisations syndicales doivent encore consulter leurs élus avant de se positionner, la direction a manqué, selon Mme Henri, "l'occasion d'avoir la garantie d'un accord valide", son syndicat et la CFDT ayant conditionné cette garantie à 1,8% d'augmentation, dernière concession de leur part.

"On n'est pas du tout à la hauteur du travail des agents", a estimé Thomas Plancot, de la CGT, pour qui la direction se livre à un "chantage à la signature".

Selon les deux organisations, la proposition de 1,7% n'est en effet valide qu'en cas d'accord majoritaire, la direction se réservant dans le cas contraire, la possibilité d'appliquer un taux inférieur.

En cas d'accord, la proposition de la direction, complétée par une mesure d'augmentation générale de 0,5%, au niveau de la branche, et une progression à l'ancienneté de 0,6% en moyenne, représenterait une progression globale moyenne des salaires de 2,8%.

Ce pourcentage global est largement au-dessus de l'inflation, attendue par le gouvernement autour de 1,3% en 2026, mais insuffisant pour récompenser "le professionnalisme, l'engagement et les prises de responsabilité" des agents, selon les syndicats.

Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaires.

Par rapport à l'ensemble des entreprises de l'énergie, contrairement à l'année précédente, EDF se situe "dans la fourchette basse" des augmentations salariales, a indiqué Mme Henri, alors que l'énergéticien est engagé dans une chasse aux économies qui, conjuguée à un management jugé autoritaire du nouveau PDG Bernard Fontana, a tendu le climat social.

Alors que les rumeurs bruissaient depuis quelques temps, la direction a confirmé lundi envisager "d'éventuelles cessions" d'actifs, en parallèle de son plan d'économies de 5 milliards d'euros sur cinq ans. Le groupe espère ainsi réduire une dette abyssale de 54,3 milliards d'euros à fin 2024.

Le projet d'accord salarial devrait être soumis à signature d'ici fin décembre.

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