EDF optimiste pour 2018 grâce au nucléaire et à l'hydraulique

  • AFP
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EDF se montre un peu plus optimiste pour 2018 après une hausse de sa performance opérationnelle au premier semestre, portée par le nucléaire et l'hydraulique en France.

L'électricien a certes annoncé mardi que son bénéfice net avait baissé de 13,9% à 1,7 milliard d'euros. Mais il a souffert d'une base de comparaison défavorable, une plus-value de cession exceptionnelle ayant été enregistrée au premier semestre de l'an dernier. Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a pour sa part progressé de 17,7% à 8,2 milliards d'euros.

En France, la production électrique nucléaire a notamment progressé de 2,7% grâce à une meilleure disponibilité du parc par rapport à l'année dernière, quand plusieurs réacteurs avaient été arrêtés pour des questions de sûreté.

Pour l'ensemble de l'année, EDF table d'ailleurs toujours une production nucléaire française supérieure à 395 térawattheures (TWh), en hausse par rapport à 2017.

La production hydraulique a aussi bondi de 37,6% au premier semestre, à son plus haut niveau depuis 15 ans, bénéficiant du niveau important des neiges et des pluies.

EDF a enfin profité de "l'amélioration des conditions de prix sur les marchés de gros".

Les résultats sont cependant en déclin au Royaume-Uni, où ils ont souffert d'un recul de la production et des prix du nucléaire.

La bonne performance globale du premier semestre a amené le groupe à se montrer un petit peu plus optimiste pour l'année 2018, avec un objectif d'Ebitda désormais compris entre 14,8 et 15,3 milliards contre entre 14,6 et 15,3 milliards auparavant. L'objectif de ratio d'endettement a aussi été revu.

Rebond

"Les résultats semestriels confirment le rebond annoncé pour 2018, grâce à une solide performance opérationnelle et à la poursuite de l'effort de réduction des coûts", a commenté le PDG Jean-Bernard Lévy. "2018 est l'année du rebond", a-t-il insisté, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

A la Bourse de Paris, l'action EDF progressait de 2,74% à 12,755 euros mardi matin vers 11H10, dans un marché proche de l'équilibre.

Les analystes de Bryan Garnier ont salué des résultats "solides" et "bien au-dessus des attentes, essentiellement grâce aux bons chiffres de l'hydro".

EDF, dont l'Etat possède 83,7%, fait l'objet de spéculations récurrentes sur une possible restructuration, qui verrait notamment les activités dans le nucléaire et les renouvelables séparées.

"A ce stade nous ne sommes pas au courant d'une demande de l'Etat pour que nous regardions des scénarios particuliers", a indiqué Jean-Bernard Lévy. "EDF travaillera bien sûr avec l'Etat le moment venu", si jamais l'occasion devait se présenter, a-t-il répété.

L'entreprise fait face à des échéances politiques importantes au moment où la France élabore sa programmation politique de l'énergie (PPE) pour les années 2019-2023 et 2024-2028.

La question du nucléaire sera au coeur de cette feuille de route, dont la présentation par le gouvernement a été décalée à après l'été, alors que le pays veut à l'avenir réduire la part de l'atome dans sa production d'électricité.

EDF ne construit pour l'instant qu'un réacteur nucléaire de nouvelle génération en France, l'EPR de Flamanville. EDF a annoncé récemment un an de retard supplémentaire sur ce chantier et un nouveau surcoût à la suite de problèmes de soudures.

Cela devrait repousser d'autant la fermeture programmée de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille du pays. EDF a ainsi confirmé mardi se mettre "en situation de poursuivre l'exploitation des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim jusqu'en novembre 2019".

Commentaires

Pierre-Ernest
"La bonne performance globale du premier semestre a amené le groupe à se montrer un petit peu plus optimiste pour l'année 2018, avec un objectif d'Ebitda désormais compris entre 14,8 et 15,3 milliards contre entre 14,6 et 15,3 milliards auparavant". Il est difficile de voir la différence entre un objectif primitif de 14,8 à 15,3 milliards et un nouvel objectif de 14,8 à 15,3 milliards, qui amènerait le groupe EDF à se montrer plus optimiste…?

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