EDF voit un "risque" de fermeture anticipée de 2 autres centrales au Royaume-Uni

  • AFP
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Le groupe énergétique français EDF admet qu'il y a un "risque" que deux autres centrales nucléaires au Royaume-Uni ferment plus tôt que prévu à cause de problèmes de sûreté, ce qui compliquerait plus encore les efforts du pays pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.

Les centrales de Torness en Ecosse et Heysham 2 dans le nord-ouest de l'Angleterre doivent normalement fermer en 2030 mais "cela pourrait se produire plus tôt" à cause de la probabilité que des brèches apparaissent dans les réacteurs, affirme Richard Bradfield, directeur technique chez EDF, cité par le quotidien Times lundi.

"Il y a un risque pour (l'échéance) de 2030 mais rien n'a changé pour l'instant", a expliqué à l'AFP une porte-parole du groupe pour le Royaume-Uni.

M. Bradfield s'attend à ce que des brèches apparaissent rapidement dans deux autres centrales plus anciennes du pays, Heysham 1 et Hartlepool, qui doivent normalement fermer en 2024.

Il y a une semaine, EDF avait annoncé qu'il allait fermer sa centrale nucléaire de Dungeness B, dans le sud de l'Angleterre, à l'arrêt depuis 2018 en raison de problèmes techniques.

Le Royaume-Uni s'est engagé à parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050 et ces difficultés vont compliquer largement sa transition énergétique.

D'après le Times, ces problèmes du parc nucléaire d'EDF au Royaume-Uni illustrent "la santé défaillante du parc nucléaire" britannique et "posent des questions sur la capacité de la Grande-Bretagne à décarboner son approvisionnement en électricité" tout en ajoutant de l'eau au moulin des détracteurs de l'énergie nucléaire.

Quand au projet de réacteur nucléaire pressurisé européen EPR qui a été retenu pour une centrale en construction à Hinkley en Angleterre, il accumule les retards et surcoûts.

Le début de production d'électricité par le premier de deux réacteurs prévus sur ce site est à présent attendu en juin 2026 au lieu de fin 2025 comme annoncé initialement. Les coûts du projet ont été rehaussés: entre 22 et 23 milliards de livres désormais, contre 21,5-22,5 milliards auparavant.

Il reste par ailleurs toujours un "risque" de retard de 15 et 9 mois sur les deux réacteurs, qui se traduirait par un nouveau surcoût.

Le gouvernement britannique a par ailleurs engagé des discussions pour la construction d'une nouvelle centrale, Sizewell C, dans le Suffolk. Ce doit être une quasi réplique de Hinkley Point C.

Lundi, la centrale nucléaire EPR de Taishan, inaugurée il y a deux ans dans le sud de la Chine, était sous surveillance pour un problème d'étanchéité au coeur d'un réacteur construit en partenariat avec EDF. Les rejets de gaz dans l'air générés sont dans les limites autorisées, ont affirmé EDF et l'opérateur chinois China General Nuclear Power Group (CGN).

ved/gmo/esp

Commentaires

Thomas

Les pro-nucléaires radicaux ne réagissent pas?
Je croyais que le nucleaire - et lui seul- pouvait nous sortir de la crise climatique.
Cette succession d'infos nous montre qu'il faut rester humble...

Schricke

Bravo ! Les antinucléaires "primaires", idéologiques et viscéraux vont se régaler ! Pas moins de 6 articles (sur 11 !) pour étaler un dysfonctionnement sur un EPR Chinois (avec ses "retombées" inévitables sur l'EPR de Flamanville !), "Hosannah" ! Dysfonctionnement dont personne ne connait vraiment ni l'origine, ni la gravité, ni les risques... Mais, quand on ne sait pas, on "invente" ! Il faut "nourrir la bête" !...
J'aurais aimé qu'on parle autant des nombreux autres dysfonctionnement enregistrés, ces dernières années, dans l'industrie chimique, par exemple ! (qui se souvient encore de la "catastrophe" d'AZF à Toulouse, qui a tué beaucoup plus de monde en dix minutes que l'ensemble des 58 réacteurs nucléaires Français en 40 ans ?)
Antinucléaires de tous pays, unissez-vous !

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