Effacement : Voltalis certifié par RTE pour contribuer à l'équilibre du réseau électrique

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Un nouveau système va permettre en France de baisser automatiquement le chauffage chez des particuliers volontaires afin d'assurer l'équilibre du système électrique, ont annoncé mardi RTE (Réseau de Transport d'Electricité) et la société Voltalis.

RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, qui est chargé d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande électrique, a ainsi certifié pour la première fois en France "un agrégateur d'effacement de consommation d'électricité chez les particuliers, Voltalis".

L'"effacement" correspond à la réduction ponctuelle de la consommation électrique d'un consommateur. "En pilotant le chauffage électrique de 10 729 logements, Voltalis peut moduler leur consommation d'électricité pour assurer l'équilibre entre la production et la consommation d'électricité en quelques secondes", expliquent les deux entreprises dans un communiqué commun.

Concrètement, Voltalis installe gratuitement chez les particuliers chauffés à l’électricité un boitier connecté leur permettant de réaliser des économies d’énergie et de suivre leur consommation électrique. Voltalis peut ensuite baisser le niveau de leur chauffage en quelques secondes si besoin.

Cette mesure de réduction de la consommation permet de participer à l'équilibrage du système électrique sans avoir forcément à mettre en route rapidement des moyens de production qui sont souvent émetteurs de gaz à effet de serre (charbon, fioul, gaz). "C'est une première européenne", assure-t-on chez RTE. Ces mesures d'effacement représentent au total 1 MW - ce qui est très peu à l'échelle de la France mais peut s'avérer utile car la mesure est "activable en quelques secondes", souligne l'opérateur.

Jusqu'ici seuls les industriels étaient sollicités pour baisser leur consommation, ponctuellement et dans des délais de quelques secondes, contre dédommagement financier, notamment lors de pics de demande électrique dans le pays.

Commentaires

Rochain

Je croyais le nucléaire pilotable ? J'en veux plus j'appuie sur l'accélérateur, j'en veux moins je freine !
Non ? alors on organise la pénurie !

DOMISSE

Rien n'à voir avec le suivi de charge des centrales nucléaires, il ne s'agit pas de moduler la puissance produite mais la consommation instantanée. Il ne s'agit pas d'organiser la pénurie mais plutôt de revenir à des mesures de sauvegarde du réseau. 1 MW c'est 3% de la marge de réglage instantanée (réglage primaire) d'un groupe nucléaire de 1300 MW.... Alors garder vos commentaires déplacés et hors de propos.

Rochain

C'est bien ce que je dis…. le suivi de charge est une illusion. Comme on ne sait pas répondre à la demande …. alors on modifie la demande. Le seul suivi de charge est aujourd'hui assumé par l'hydraulique. Et arrêtez de me faire rire avec votre réglage primaire d'un réacteur de 1300 MW.
C'est vous qui êtes hors de propos, vous ne vous êtes même pas aperçu que depuis 50 ans avec le nucléaire on modifie la consommation faute de savoir réguler la production.
Vous prenez souvent des bains à 3 heures du matin ? Non, alors pourquoi chauffer les ballons d'eau sanitaire la nuit ? Parce que sinon la production du ronron toujours égal à lui-même du parc nucléaire, aux variation d'indisponibilité pour cause de panne, d'entretien et autre, près est incapable de fournir ce dont on a besoin quand on en a besoin, alors on change le besoin, on change le mode de vie des français et même de l'industrie

DOMISSE

Les incohérences et le ton de vos propos en disent beaucoup sur votre manque de compétence et de connaissance dans la réalité du système électrique Renseignez vous simplement sur les réelles capacités de modulation de notre parc nucléaire pour pallier à la fatalité électrique des moulins à vent (ou leur insuffisance 80% du temps). Et prenez le temps de lire soigneusement les fiches pédagogiques de la quotidienne qui vous occupe ici.

Rochain

Mon pauvre petit bonhomme, Il est clair que vous n'avez rien compris d'une part au fonctionnement d'un réseau électrique et que vous ne savez manifestement pas ce qui cause son éventuelle stabilité en ignorant que c'est la différence entre la fourniture et la consommation. Vous parlez comme un sachant (ne sachant d'ailleurs que faire le perroquet) quant aux capacités de régulation d'un réacteur nucléaire alors que vous n'avez probablement pas la moindre idée de la façon dont on peut modifier leur puissance…. d'ailleurs je vous écoute à ce propos. Quant à l'insuffisance des production éoliennes, celle du parc nucléaire s'en approche dangereusement avec par exemple des réacteurs à l'arrêt depuis plus d'un an pour Flamanville et le second en panne depuis septembre avec des redémarrages repoussés de mois en mois, mêmes problèmes à Golfech…..
Quant à juger de mes compétences, quelles sont les vôtres pour porter un jugement sur quelqu'un que vous ne connaissez même pas. Vous débordez de prétention vaniteuses jeune homme planqué derrière un pseudo méprisable.
Serge Rochain

Houyo

Le pilotage de la demande se développe en France. C'est une excellente nouvelle pour la transition énergétique : bravo RTE et Voltalis !

DIDIER CHAZELAS

Voltalis ....+ d informations nécessaires sur cette entreprise .. merci d avance .

dédé29

J imagine qu'il faut recâbler une bonne partie du tableau de distribution interne du logement avant d'installer le boitier miracle ;

Houyo

Si votre installation a été réalisée correctement, les radiateurs sont regroupés sur le tableau électrique (souvent par étage). Donc non, je suppose que l'installation du boitier connecté est simple.

Rochain

De toutes les façons le miracle se solde à vous couper le chauffage au prétexte d'économie car le parc fournisseur d'électricité est insuffisant déjà aujourd'hui pour assurer le besoin à la reprise de l'activité économique chaque jours travaillé de la semaine comme on peut le voir chaque jour à partir de 6h30 du matin lorsque les trains de banlieue démarrent et que les premiers TGV de la journée quittent les gares parisiennes vers la province. Le ronronnement du nucléaire incapable de réagir est remplacé par l'hydraulique qui monte en flèche faisant plus que doubler sa fourniture nominale de garde des niveau dans les barrages, pour commencer à se reposer en fermant les vannes au fur et à mesure que le solaire monte en puissance. On retrouve le même sursaut de besoin vers 18h30 lorsque le bon peuple regagne ses pénates pour un repos bien mérité en retrouvant sa maison froide avec un chauffage coupé par la boite miraculeuse (aujourd'hui c'est vous même qui baissez le chauffage en partant au boulot le matin sur les bons conseils d'EDF)
Alors le boitier miracle vous coupera le chauffage le matin sur le coup de 6h30 pour attribuer toute sa puissance à l'activité économique.
Le suivi de charge aujourd'hui est entièrement assuré par l'hydraulique et quelquefois avec le soutien du gaz. comme chacun peut suivre ces transfert de production par source de production sur le merveilleux graphe de RTE tenu en temps réel : https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
Vous noterez que la très souple possibilité de suivi de charge du nucléaire semble plutôt être boudée, les deux limites de sa zone de production en jaune restant immuablement parallèle. Mesurez à leurs juste valeur les messages d'EDF sur la souplesse légendaire (au sens propre du terme) des réacteurs nucléaires dont les 3/4 ne sont même pas équipés pour pouvoir assurer le moindre suivi et le quart restant une telle galère de manœuvre que cela ne se démontre que devant un parterre de journalistes venus assister à une démonstration durant environ une heure pour qu'il fasse un papier élogieux sur les possibilités des réacteurs (sur un petit nombre de ces réacteurs) nucléaires. Mais au jour le jour, ça ronronne de façon linéaire sauf lorsqu'ils tombent en carafe, ce qui devient de plus en plus fréquent… voyez Flamanville avec ses deux réacteurs à l'arrêt en ce moment et même depuis un bout de temps…. un des deux est à l'arrêt depuis plus d'un an (janvier 2019).

Maxime Duhaut

Bonjour
Je propose simplement des hypothèses alternatives qui me paraissent tout aussi plausible que les vôtres.
1. La production nucléaire étant la plus décarbonée à disposition et pilotable (au sens de disponible quand on le veut) et relativement à bas coût (Lazard), il parait logique de favoriser cette production pour la baseload (d'où une part variant peu sur le graphe de RTE).
2. De ce que je vois sur le site de la CRE, la production nucléaire est variable mais c'est un mécanisme qui prend du temps alors, plutôt que d'allumer des réserves rapides mais coûteuses (en pognon ou CO2 comme le gaz) dans le cas où l'hydro ne soit pas disponible, si on peut gagner quelques minutes avec de l'effacement le temps que les centrales montent en puissance, pourquoi pas ?
3. Il y a une tendance à l'électrification (chauffage, transport) mais avec les gains d'efficacité énergétique, les avis divergent : Elia en Belgique table sur une augmentation, RTE sur une baisse à court terme (bilan prévisionnel).Bref, dans tous les cas, avec une production nucléaire (baseload) en baisse, l'hydroélectrique quasi saturé (en terme de puissance installée), les marges de manoeuvre me paraissent réduite : plus de stockage (coûts financiers et écologiques), plus d'interconnexion avec les voisins (idem) ou effacement (et ça coûte quand même pas grand chose).

Disclaimer : je ne cite pas de sources, j'en ai en tête mais pas envie de copier des liens qui ne seront probablement pas ouvert

Rochain

Sauf que votre hypothèse repose sur une grosse erreur : Pilotable
Le nucléaire n’est pilotable que sur une légende rependue par EDF pour crédibiliser son utilisation. Vous dite disponible quand on en a besoin, mais un réacteur de 900 MW n’en fournira jamais 1000, et pas plus que 800 concernant les 34 réacteurs de 900 MW car il ne sont même pas équipés pour diminuer leur puissance. Seuls les derniers réacteurs construits en France sont « pilotables » en diminution de puissance. En fait la seule façon de piloter en augmentation de puissance consiste à avoir de la puissance que l’on n’utilise pas en fonctionnement normal et à laquelle on fait appel en cas de demande dépassant le besoin ordinaire (ce qui satisfait dans la presque totalité des situations). Aujourd’hui seuls l’hydraulique permet d’assurer ce pilotage avec un délai de réaction à la hauteur du besoin.
Mais lorsque le parc d’ENR notamment éolien sera suffisamment étoffé, il pourra également assurer cette mission de pilotage, non pas que les moulins tourneront quand il n’y a pas de vent, mais précisément à cause de cette lacune on va être contraint de stocker, et c’est le stockage qui permettra de réguler le besoin, aussi bien en diminution qu’en accroissement en augmentant ou en diminuant le stock.
Lors de tempêtes comme nous en connaissons depuis plus d’un mois maintenant on s’aperçoit que la production de l’éolien se multiplie pas un facteur de 4 à 5 par rapport à sa production moyenne. Lorsque le parc sera à la hauteur du besoin pour la production nécessaire en moyenne, c’est-à-dire fournissant le besoin ordinaire, c’est donc 3 à 4 fois le besoin quotidien qui pourra être stocké avec de l’énergie gratuite puisqu’excédentaire dont le prix pourra être transféré sur les dispositifs de stockage, et en masse il s’agira essentiellement de moyens que nous savons mettre en œuvre déjà aujourd'hui (électrochimique et hydrogène d'électrolyse par exemple).

Vous parlez de bas coût à propos du nucléaire ? Mais il est question de la solution de demain, celle d’aujourd’hui avec le nucléaire amorti on l’a déjà. Alors le nucléaire de demain c’est actualisé à 110 € le MWh contre environ 45 € pour l’éolien et le solaire et même bien moins selon les lieux d’implantation.

Par ailleurs, le nucléaire n’est pas plus décarbonée que l’éolien, (autre allégation erronée de votre message), ce qui fait que vos deux piliers justifiant votre position s’effondrent. Alors maintenant ajoutez les inconvénients que vous avez passé sous silence, déchets millénaires et risques accidentels à fortes conséquences, et j’oublie un chapelet d’autres inconvénients et on enterre votre solution. Comme vous voyez…. Il ne paraissait que logique de choisir votre solution. Ce n’est pas la première désillusion après analyse….

Quant à la suite de votre message où vous voyez la production nucléaire variable vous voyez mal, regardez aujourd’hui comme les autres jours le graphique donnant en continue les productions par sources et vous y verrez que la largeur de bande du nucléaire reste constante tout au long de la journée avec une forme qui change en fonction des sources situées en dessous, éolien et solaire qui elles sont variables durant le cycle diurne. En revanche vous constaterez que l’hydraulique assure la peine charge du suivi de la demande. Regardez c’est très instructif, même si cela ruine vos conclusions : https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
S’il n’y a qu’un seul site à regarder, c’est celui là, et vous pouvez y consulté les jours passés jusqu'à il y a plusieurs années.
C'est sur des réalités statistiques que l'on peut se faire une opinion objective, pas sur des hypothèses arrangeantes.
Bonne journée
Serge Rochain

Maxime Duhaut

Rebonjour,
Bien, je vais tâcher d'éviter le procès d'intention et essayer de reformuler plus clairement mon analyse de la situation.

"Vous dite disponible quand on en a besoin, mais un réacteur de 900 MW n’en fournira jamais 1000, et pas plus que 800 concernant les 34 réacteurs de 900 MW car il ne sont même pas équipés pour diminuer leur puissance." --> je n'ai jamais prétendu le contraire mais j'utilise cet élément pour appuyer l'usage continu à presque pleine puissance que vous notez à raison sur les graphiques de RTE. Que le suivi de charge soit possible ou non ne m'intéresse même pas sur ce point précis.

"Aujourd’hui seuls l’hydraulique permet d’assurer ce pilotage avec un délai de réaction à la hauteur du besoin." --> on est d'accord c'est très pratique mais j'aperçois également quelques centaines de MW de charbon et de fioul, dommage que nous ne puissions pas décaler la demande pour éviter le recours à cette énergie.

" c’est le stockage qui permettra de réguler le besoin, aussi bien en diminution qu’en accroissement en augmentant ou en diminuant le stock." --> j'aimerais partager votre optimisme mais comment est-ce qu'on stocke maintenant ? L'hydroélectrique est à fond et les autres systèmes, même avec un potentiel énorme, n'ont pas encore de vrai poids sur le réseau. D'après https://www.nortonrosefulbright.com/en/knowledge/publications/8b5285f4/…, 5.81 GW sur 5.82 de stockage opérationnel.

"Lorsque le parc sera à la hauteur du besoin pour la production nécessaire en moyenne, c’est-à-dire fournissant le besoin ordinaire, c’est donc 3 à 4 fois le besoin quotidien qui pourra être stocké avec de l’énergie gratuite puisque excédentaire dont le prix pourra être transféré sur les dispositifs de stockage, et en masse il s’agira essentiellement de moyens que nous savons mettre en œuvre déjà aujourd'hui (électrochimique et hydrogène d'électrolyse par exemple)." --> avec la baseload actuelle, on a besoin de 5.82 GW de stockage, ok. Mais si on veut reposer uniquement sur du renouvelable + stockage, il faut quand même prévoir une réponse à la puissance maximale (60 GW d'après le mensuel de RTE en juin 2019). Ca implique de construire de quelques dizaines de GW de stockage (j'en vois un total de 40GW sur le scénario 100% renouvelables de l'Ademe de 2016) ou je rate quelque chose.

Sur le coût et l'impact nucléaire vs éolien, je ne reviens pas dessus puisque ça ne parait pas capital pour les questions de stabilité du réseau mais mes sources restent classiques : Lazard, IEA, Irena, GIEC, Cour des Comptes.

"Quant à la suite de votre message où vous voyez la production nucléaire variable vous voyez mal" --> mauvaise expression de ma part mais cf mon premier point, il me parait logique de maintenir le nucléaire à un niveau aussi haut que possible pour bénéficier de ses avantages, on a donc une courbe quasiment constante.

" hypothèses arrangeantes" --> c'est pour cela que je ne compte pas sur le stockage massif avec des technologies qui ne sont pas encore largement disponible. On s'en rapproche avec des TRL vers 6-7 sur de nombreux projets en Belgique pour l'hydrogène. Dans le cas de l'H2 cependant, il faudrait voir ce que donne le compétition avec le transport.

Pour conclure, on doit répondre à la question de répondre à la demande avec comme entrées:
1. une baseload de nucléaire en baisse
2. une consommation électrique variable
3. des technologies limitées pour le suivi de charge : majoritairement de l'hydraulique plus du fossile et quelques autres pour de la réponse rapide...
Pour cela, je suis d'accord avec vous que le stockage fera partie de la réponse et que, en effet, si les capacités de suivi de charge du nucléaire ne sont pas au rendez-vous, le problème est encore plus grand mais je ne pense pas que ce soit la seule réponse. Maîtriser la consommation que ce soit en la réduisant (efficacité énergétique) ou en la déplaçant (effacement) me paraissent être des solutions viables et plus faciles à mettre en place avec des technos éprouvées.
Bref, soit, le nucléaire c'est de la daube mais est-ce que vraiment c'est gênant de couper le chauffage 2 min tous les 15 min si le confort reste garanti et que ça permet de ne pas augmenter la production ?

A+ sur ce site
Maxime Duhaut

Rochain

Puisque les tares du nucléaire, incapable d’assurer le suivi, cher, dangereux, générateur de déchets millénaires ne vous dérangent pas, je ne comprends pas très bien votre position car vous les présentiez comme les avantages qui justifiaient son choix pour l’avenir.
Vous êtes obsédés à la foi par la puissance maximale et par le stockage.
Votre puissance maximale de 60 GW n’est qu’une vue de l’esprit dans la mesure où notre parc nucléaire n’en produit de façon routinière que 45, on ne voit pas très bien pourquoi un dispositif de remplacement devrait en fournir 60 ? Mais même cela n’est pas un problème. Le petit parc éolien de 8000 mats actuel fourni en régime normal environ 4 GW, et bien il suffit de le multiplier par 11 pour en avoir 44.
Vous noterez au passage qu’en ce moment et depuis plus d’un mois (mais cela je l’ai déjà dit) ce petit parc éolien fourni entre deux et trois fois ce qu’il produit en régime «normal». Souvenez-vous en quand on parlera de stockage, car chaque jour depuis un mois, il y a surproduction entre le double et quatre fois plus que le nominal. Cela signifie que si le parc actuel était 11 fois plus puissant il y aurait depuis un mois au moins 30 jour à 90 jours de production à stocker…… de quoi tenir toutes les périodes d’anticyclone de l’année.

Le stockage. Aujourd’hui on sait stocker sous différentes formes et je ne m’attendrais pas sur les steps déjà largement utilisés, ce sont d’ailleurs les seuls dispositifs de suivi de charge qui soient utilisés.
Mais nous savons aussi stocker dans les batteries électrochimiques notamment LI-Ion. Vous croyez cela trop couteux ? Le KWh de stockage Li-Ion est de l’ordre de 150€ aujourd’hui et peut être utilisée durant 4000 à 6000 cycles. Comptons une moyenne de 5000, cela ajoute au prix de production du KWh un prix de stockage de 0,03 € pour en disposer à la demande. (Pour votre information la batterie de ma voiture qui a presque 6 ans d’âge et avoisine les 2000 cycles de charge/décharge à perdu environ 13% d’autonomie sur cette période.
Une autre solution qui devient crédible avec une surabondance d’électricité relativement régulière et au moins cyclique, c’est le stockage et restitution dihydrogène (H2). Le rendement « Power-to-H2-to-Power » est de 30% aujourd’hui. Cela veut dire que pour 3watt/heures à l’origine lors de l’abondance vous récupérez 1 watt/heure lors de l’utilisation. Les électrolyseurs d’aujourd’hui sont en adéquation avec les productions éoliennes, allant de 1,5 MW chez le constructeur E.ON par exemple, à 20MW chez Air Liquide. Pour des coûts d’investissement bien inférieurs à ceux nécessaires au stockage sur batteries, au prix en revanche, d’un rendement de l’ordre du tiers à 30%, alors que le rendu en électrochimique est de 98%. Un Electrolyseur de 3 MW alimenté den continu peut produire 1350 Kg d’hydrogène par jour et pour vous fixer les idées :
Densité énergétique (MJ/kg)
Hydrogène 120
Essence 42,7
Diesel 41,9
Gaz Naturel 50,4
Méthanol 19,9
Maintenant il s’agit de savoir combien stocker et pour combien de temps. Et là encore vous avez des idées totalement faussées par l’emploi du nucléaire qui ne sachant pas produire quand on en a besoin au lieu d’adapter sa production au besoin nous a fait adapter notre besoin à la linéarité de sa production par exemple vous chauffez votre eau sanitaire de nuit alors que vous pourriez la chauffer le jour lorsque le Soleil est généreux puisque vous ne pre,nez jamais de bains à trois heures du matin. Pour faire court, les besoins réels c’est ¾ dans la partie diurne du cycle et ¼ en période nocturne en été et en hiver c’est 2/3 de jour et 1/3 de nuit. Vous pouvez vérifier vous-même cette statistique en coupant le ballon d’eau chaude pour voir son incidence.
Il résulte de ce constat qu’il faut surtout accélérer l’implantation du solaire car c’est l’activité économique qui a lieu essentiellement de jour qu’il faut de l’énergie disponible. En fait l’éolien doit surtout servir à constituer les stocks de réserves d’énergie à bon marché pour les périodes anticycloniques.
Encore un mot sur le solaire : Si l’ensemble du bâtie de France était couvert de PPV c’est entre deux et trois fois la production du nucléaire que nous récupérerions sous forme électrique. Il n’y a aucun obstacle au 100% renouvelable, ni même aux 200%.
Le problème n’est donc qu’une affaire d’investissement dans les équipements.
Aujourd’hui nous avons à faire le choix de l’outil de production pour les 50 à 60 ans à venir et dans la situation où nous sommes pour les 10 ans à venir nous n’avons aucun choix, car nous ne multiplierons pas les surface PPV et les éoliennes par 10 d’ici une semaine. Il nous faut donc procéder au grand carénage du parc nucléaire existant pour lui permettre de nous alimenter durant les 10 ans à venir. Donc nous allons devoir payer le coût de cette opération quoi qu’il arrive.
Dans le même temps, durant ces 10 ans nous avons le véritable choix à faire, soit nous maintenons le cap nucléaire, soit nous abandonnons cette piste au profite du solaire et de l’éolien.
Dans le cas nucléaire, seule l’EDF peut engager la construction de 6 à 10 EPR que nous devrons payer simultanément au grand carénage pour nous retrouver au mieux avec un MWH à 110€ (valeur actuelle et déjà négocié pour les deux anglais) dans 10 à 15 ans (l’expérience a parlé, aucun des 6 EPR construits ou en construction n’a respecté ses délais de réalisation et son enveloppe budgétaire, avec pour 1/3 de ces EPR de véritables catastrophes, 1/3 avec encore aucune visibilité dans leur état d’avancement, et 1/3qui n’ont que doublé leur délai de réalisation et majoré de 40% le budget origine, les deux chinois).
Dans le cas des ENR, les constructeurs ce sont des entreprises privées qui vendent leur production sur appel d’offre. Les français n’ont rien à payer que le prix du grand carénage durant ces 10 années, et par ailleurs ils achètent leur électricité qui peut venir soit des réacteurs d’aujourd’hui soit des ENR avec un volume qui décroitra régulièrement pour les premiers au fur et à mesure que les investissements seront faits par les seconds. Je pense que cela est réalisable en 10 ans et au pire en 20. Dans ce dernier cas les derniers construits, ceux de Civaux et Chooz auront alors à peine plus de 40 ans.
Nous sommes à la croisée des chemins, il faut choisir votre avenir. Moi je n’en n’ai aucun à cette portée.

Maxime Duhaut

Allez hope rebonjour !

Mais en fait, on est plutôt d'accord malgré ce qu'on pourrait penser. On n'était sans doute pas d'accord sur les échelles de temps que l'on considère.
Si je vous comprends bien, à court terme (10 ans), il faut bien faire avec les moyens dont on dispose maintenant. C'est pour cela que je disais que les avantages et inconvénients du nucléaire ne m'intéresse pas, pas que j'ai une fascination pour le nuke, mais simplement que c'est là, il faut faire avec. Mais je ne comprends pas ce que vous proposez comme alternative à l'effacement pour régler les problèmes de réseau d'ici à ce qu'on puisse faire appel à un stockage plus massif.
A titre d'exemple, le scénario de l'Ademe recommande 8 GW de stockage court-terme (<6h) pour un mix 80% EnR mais qu'il faudrait doubler si aucune mesure de contrôle de la demande n'est mise en place. Un rythme de construction assez radical auquel il faut ajouter la production renouvelable qui va avec.

Je ne partage donc votre enthousiasme d'un développement rapide du renouvelable et du stockage, je le souhaite mais je doute que ça arrive aussi tôt que d'ici 2030. Actuellement, le power-to-gas-to-power n'est juste pas là même s'il semble en lisant d'autres papiers que l'absence de stockage intersaisonnier n'empêcherai pas d'atteindre 80% de renouvelable sur le réseau donc il semblerait que la technologie ait un peu de temps pour arriver.

Avec moi, vous tomberez aussi sur un convaincu qu'un mix couplant renouvelable et stockage serait magnifique mais je ne vois pas de raison de se priver de certaines solutions comme l'effacement si on peut garantir le confort de tout le monde.

Belle journée
Maxime

Petite note : je vous prie de ne pas partir du principe que je suis fanatiquement pro-nucléaire. Il est là, je fais avec à court terme. J'ai le sentiment que cette question vous occupe l'esprit encore plus que chez Greenpeace ^^.

Rochain

Le réseau est un héritage de l’hyper concentration de puissance des réacteurs nucléaire, alors, comme pour le parc existant il va falloir faire avec sa structure hiérarchique de répartition de cette puissance. Ce n’est que petit à petit que les lignes THT et leurs pylônes qui ornes la France d’enchevêtrement de poutrelles pourra être démonté rapprochant donc petit à petit cette morphologie pyramidale de réseaux maillés locaux interconnectés à de faible puissance… une affaire de 10 à 20 ans.
Pour « power-to-gas-to-power n'est juste pas là » :
Vous cumulez deux confusions, d’une part vous confondez besoin et savoir-faire et d’autre part le présent et le futur. Les installations permettant le stockage contrairement à ce que vous dites sont bel et bien là, je peux vous citer une demi-douzaine de constructeurs d’électrolyseurs. Pourquoi voulez-vous qu’ils fabriquent leur produit en masse puisqu’il n’y a pas encore de clients, lesquels n’apparaitront qu’au fur et à mesure que la surabondance de production apparaitra elle-même. On n’installait aucune pompe à essence avant l’invention de la voiture… croyez-vous que c’est parce que nous ne savions pas faire de pompes à essence ?
Votre seconde confusion c’est celle des moyens du passé projetés dans le futur. C’est une constante type du réactionnaire viscéral d’imaginer les besoin du futur réalisés avec les moyen dont il dispose aujourd’hui. Dans les années 60, mes collègues informaticiens imaginaient comme impossible que le pékin moyen puisse se servir un jour d’un ordinateur même si le prix de ce dernier chutait au point de devenir accessible à tous. A l’époque la mise en œuvre de ces machines était d’une grande complexité au point que cela était à l’origine de plusieurs métiers différents autour de l’ordinateur. Mais l’accroissement de puissance exponentielle que l’on a connu a permis de rendre automatique et totalement transparent toutes ces interventions de spécialistes pour l’utilisateur que vous êtes aujourd’hui. Et les exemples de ce genre sont pléthores, Un téléphoniste des années 70 considérait comme invraisemblable l’idée qu’une communication puisse être autre chose qu’une ligne de bout en bout entre deux interlocuteur établie pour toute la durée de communication et tous deux seuls sur le conducteur assurant la transmission de la modulation électrique traduisant les variations de son qu’ils émettent. La notion de codage binaire de la parole ou de l’image avec multiplexage des paquets sur des circuits point-à-point virtuels empruntant des segments de circuits réels en fonction de leur disponibilité instantané lui passait à 100 lieu au-dessus de la tête, il n’aurait même pas compris les mots de votre explication.
Avec cet état d’esprit il est évident que vous ne pouvez pas non plus considérer comme possible que le déploiement des moyens qui permettront l’accès à la surabondance de la production électrique puisse se faire en moins de 20 ans, car avec les réacteurs nucléaires nous avons une idée du temps de développement de moyen totalement faussé, notamment avec les EPR dont le minimum est justement de 10 années si tout va bien car même les plus récents d’avant les EPR ont mis ce temps pour la construction. N’importe quel parc PPV ou éolien peut se concrétiser en moins de 4 ans et on peut en mener de front autant que l’on en veut, alors qu’il ne sert à rien de doubler ou tripler les effectifs dans la construction d’un EPR, dans tous les cas c’est au moins 10 ans. Et c’est pour cela que nous sommes devant deux routes et qu’il faut choisir celle que nous allons prendre…. Aujourd’hui.

Maxime

Ce sera mon dernier commentaire pour ce sujet puisque votre habitude de plaquer des préjugés couplées aux insultes même plus dissimulées me fatigue.

Vous êtes optimistes pour le futur et c'est chouette. Je ne prends personnellement pas le risque et je préfère (suivant l'avis des experts globalement chez Carbone 4, Irena, Ademe et autres) de faire reposer mes plans sur des technologies connues et dont le déploiement reste accessible. Techniquement le besoin existe pour le stockage, si certains avec déjà des business model rentables, il y aurait plus d'acteurs. Une vraie volonté publique et des financements pourraient aider certes et ça bouge mais bon, je vois mal les TSO et DSO investir dans des technos avec peu de retours d'expériences.
De même, les exemples pullulent de technos qui fonctionnement depuis des dizaines d'années mais ne décollent pas ou lentement : PAC, cogénération (micro spécialement). C'est regrettable mais c'est la vie, parfois ça ne va pas aussi bien que prévu donc si le P2G met plutôt 20 ans à décoller, autant ne pas compter dessus tout de suite.
PV et éolien en 4 ans, c'est vrai en Europe même si la France traine derrière avec plutôt 6-8 ans mais c'est un problème législatif et non pas technique donc je suis d'accord.

Bref, en soi on est d'accord à ceci près que vous tenez à avoir raison et à étaler vos connaissances (globalement juste je l'accorde) même quand le sujet n'y est pas lié (cf.tous les passages sur le nucléaire). J'apprécie votre enthousiasme pour le futur.
A une prochaine ici ou ailleurs.

JEAN

Voltalis expérimente le concept Smart Grid (en français : réseau intelligent). Il ne s'agit pas d'une aide au contrôle de la production nucléaire, laquelle se module très vite (30' par modulation de la vapeur).
Le smart grid autorise l'opérateur (privé comme public) à moduler la consommation locale en fonction de la production, c'est très utile pour les énergies intermittentes non pilotables comme l'éolien à la production erratique (ou le photovoltaïque de grand champ plus prévisible) particulièrement pour les centrales éoliennes qui voudraient proposer des raccordements directs à des clients proches sans passer par le réseau existant.
Je cite : Le client "en circuit court" dont la "consommation sera synchronisée" devra accepter "l'effacement diffus" par la "mise en place d'objets connectés … permettra de reporter l'utilisation d'équipements indispensable pour le confort : (pompes à chaleur, radiateurs) … dans le but d'éviter les pertes, de réduire les coûts et de se passer du recours à des fournitures de pointe souvent polluantes (fossiles)" (citations entre guillemets d'une société d'éoliennes interviewée par le site https://les cahiers-environnement.info du 12 décembre 2017)

Maxime Duhaut

Hello
Sur le principe, je suis d'accord mais la production éolienne n'est pas non plus binaire (c'est le sentiment que me donne le "erratique"). On doit quand même avoir le temps de voir venir la baisse de production pour augmenter ailleurs... ou effacer.

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