France : une consommation électrique plus basse que prévu et un approvisionnement sans problème vendredi matin

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L'approvisionnement électrique de la France a été assuré sans problème vendredi matin, a indiqué le gestionnaire du réseau RTE, qui avait demandé aux Français de réduire leur consommation en raison des températures froides. "La consommation a été plus basse que prévu", a expliqué à l'AFP une porte-parole de RTE.

Le gestionnaire du réseau à haute tension avait prévu pour vendredi matin une consommation atteignant 88 000 MW, ce qui aurait fortement réduit la marge de sécurité pour l'approvisionnement. Finalement, la pointe n'a été que de 87 000 MW vers 09h30. Ce décalage s'explique par la mobilisation des offres d'effacement (des baisses volontaires de la consommation d'entreprises rémunérées) pour 620 MW.

La France a aussi bénéficié d'une luminosité meilleure que prévu, limitant l'utilisation des ampoules (pour 200 MW). Enfin, 330 MW sont attribuables à la fois à l'activité économique plus faible et aux "éco-gestes" des Français qui ont réduit leur consommation.

La production d'électricité a de son côté été assurée essentiellement par le parc nucléaire (51 900 MW de capacités), suivi par les renouvelables (19 100 MW) et les moyens thermiques (12 200 MW), dont le charbon. Enfin, la France a importé de l'électricité (pour 4 100 MW) produite par ses voisins, notamment l'Allemagne.

RTE avait appelé jeudi soir les Français à réduire leur consommation vendredi matin en raison de la baisse des températures (entre - 4 et - 4,5°C sous les normales de saison). La pointe de consommation hivernale est traditionnellement vers 19h00 en France mais le développement massif du télétravail a quelque peu changé les habitudes.

Le gestionnaire du réseau avait prévenu l'an dernier que l'approvisionnement électrique de la France cet hiver devrait faire l'objet d'une "vigilance particulière", notamment en février en cas de grand froid. La crise sanitaire a en effet bousculé la maintenance des réacteurs nucléaires qui seront plus nombreux à être à l'arrêt. Plusieurs moyens peuvent être mobilisés pour assurer l'approvisionnement et éviter une panne généralisée (blackout), comme par exemple une légère baisse de la tension sur le réseau. Des coupures localisées et temporaires peuvent être organisées "en tout dernier recours".

Commentaires

Christian Méda…

Plusieurs remarques sur cet exposé dicté par RTE (filiale de EdF) à l'AFP (aux ordres).
Les effacements des entreprises sont rémunérés, certes, mais pas ceux des petits consommateurs corvéables ou terrorisés par le risque de ce retrouver sans électricité. Le petit consommateur que je suis aussi a compris le risque de se retrouver sans électricité pour la PAC et a conservé des dispositifs ponctuels totalement indépendant de la tension aléatoire de Enedis. Il va falloir que ça change et nous attendons les tarifs fondés sur le vrai prix de l'électricité, le prix spot.
Il faudrait aussi arrêter de vendre les grilles pains (à l'électricité non stockable) comme mode de chauffage, débat renouvelé par la loi qui interdit maintenant les nouvelles constructions avec un chauffage gaz (qui se stocke, lui). Dois je rappeler que la demande en Allemagne croit en hiver de 10% quand celle de la France croît de 50%) comparé aux demi-saisons. Mais EdF est un état dans l'état qui dicte sa loi à notre gouvernement, quelle que soit sa compétence.
Quand on ne peut pas garantir la continuité de la tension en hiver, on réduit les facteurs conduisant à la rupture (quand on sait gérer).
Et avant la rupture, RTE devrait indiquer quelles énergies il a mis en œuvre pour que les radiateurs électriques français puissent tous fonctionner : du charbon !
Bravo ! Dans quelques décennies on en pendra pour moins que ça.

Michel

La communication de ces derniers jours frise la désinformation...

RTE diffuse le message aux français qu'ils consomment "trop d'électricité"... avec 88 GW de prévision soit 15 % de moins que le maximum historique nous consommerions "trop d'électricité". Avec le démantèlement d'EDF, RTE n'est plus en charge que du réseau. Ils arrivent de plus en plus mal à équilibrer production et puissance. Mais le problème n'est pas le comportement des français, c'est d'abord et avant tout la politique qui est menée.

Deuxième étage de la fusée de désinformation, la mise en cause de la disponibilité de l'énergie nucléaire. C'est vrai, du fait de la COVID et de l'indisponibilité des personnels pendant les confinements les programmes de maintenance ont été décalés et donc la disponibilité des centrales cet hiver n'est pas celle qu'EDF organise habituellement. Mais il faut quand même raison garder. A la pointe d'aujourd'hui, sur 61,4 GW d'installés le nucléaire a répondu "présent" pour 51,9 % soit 84,5 % de disponibilité...

Et l'éolien alors ? Pour 17,4 GW installés (soit l'équivalent de 17 réacteurs nucléaires), 1,1 GW étaient disponibles à la pointe.... Sur 17 "réacteurs éoliens"... 1 seul est disponible... Mais cela vous n'en entendez pas parler. Par contre tout le monde, RTE et ADEME en tête puisqu'ils sont "aux ordres", jouera du tam-tam quand le prochain record de production éolienne sera battu...

Michel

51,9 GW, pas %
C'est bien une disponibilité de 84,5 % des réacteurs nucléaires.
Voir les pages Eco2mix de RTE

Keke

Très jolie et très juste la formule de réacteur éolien, je la garde de côté pour de futurs débats!

Point

Cette situation de risque de délestage de clients va se renouveler puique la France a fait le choix de développer des moyens de production intermittents (éoliennes et panneaux photovoltaiques) et de fermer des moyens de production pilotable (par exemple -- 1800 MW avec la fermeture de Fessenheim, une usine en parfait état de marche).
On se demande à quoi servent les prévisions de RTE si le Gouvernement continue sur cette... mauvaise... voie !

Mandron

Pour info l’éolien n’a représenté que 1% du total et le renouvelable que l’on nous indique comprend l’hydrologue qui a représenté plus de 95% du renouvelable; les barrages sont au maxi de leur production, enfin l’Allemagne qui nous fournit sa production pour nous vient essentiellement de la mega centrale au lignite qui est proche de la France avec ses tonnes de CO2 et de soufre dont ne parle pas.
Merci les écolos au fait on parle d’écocides?

jean-jacques l…

L'hiver c'est souvent un anticyclone, donc peu de vent et comme ces derniers jours pas de soleil, je me demande comment nous réglerons le problème de l'énergie électrique l'hiver à l'horizon très proche de 2030 alors que la consommation ne peut que croître avec le développement du parc des véhicules électriques soutenu par les aides publiques et l'arrêt à moyen terme de l'utilisation du gaz naturel pour le chauffage.
Si quelqu'un peu m'expliquer, je suis preneur!

Régis de Nimes

Le 13 janvier, ce sera le jour du 75ème anniversaire du dépôt de loi des nationalisations d'EDF et de GDF (13 janvier 1946) par le ministre communiste Marcel PAUL.
Merci à la droite, aux sociaux-démocrates, aux "verts" et à leurs électeurs pour l'application méthodique de la règle de la concurrence libre et non faussée européenne :(démantèlement -privatisation - vente à la découpe - ouverture aux "marchés"...)

Charles Amblard

Merci à Michel et autres intervenants de souligner, une fois de plus, l'escroquerie à l'information concernant les renouvelables. Pour une grande majorité quand on parle de renouvelable elle comprend "solaire et éolien". Alors que, toujours et cette fois plus encore, la totalité du renouvelable, hors des miettes, est l'hydraulique.
Les milliards investis dans l'éolien n'ont absolument rien apporté ni le solaire. Surtout il ne faut pas le dire.

Jean-Pierre MANIN

les unités de puissance et d'énergie.
Il serait bon que l'auteur de cet article utilise correctement les unités: Une consommation ou une production ne peut être comptabilisée qu'en W.h, en kW.h en MW.h etc... ou en Joules, mais certainement pas en W ou en MW. C'est la traditionnelle confusion entre puissance et énergie . Alors il faut dire : la consommation a été de tant de MW.h entre telle heure et telle heure , ou dire la puissance disponible a été de tant de MW alors que la demande n'excédait pas tant de MW. Un peu de rigueur et tout le monde peut se comprendre et comprendre.
L'apport de l'Allemagne a donc été de 4100MW.h , durant une intervalle de temps qui n'est pas précisé ici. Rappelons : 1000MW fournis pendant une heure correspondent à une consommation ou une énergie de 1000MW.h. C'est simple pourtant .

Stéphane

Article comme souligné précédemment trés orienté de la part de RTE qui est devenu un maître en la matière.

Ainsi, pour ma part, il convient de distinguer les énergies renouvables dites anciennes (principalement hydrauliques) des énergies renouvelables modernes ou contemporaines (au choix) pour être plus réaliste et pour bien entendu éviter de tromper sur la marchandise.

De même, sur la production dite thermique, ils ne se privent pas d'ajouter le charbon comme si ce dernier représentait une grande partie de la production alors qu'il est très fortement réduit de part la politique liée à la transition énergétique.

Et si RTE pense un instant que les consommateurs ont écouté leur message d'alerte, alors ils se mettent un doigt dans l'oeil, c'est pas encore aujourd'hui que Linky apportera sa pierre à l'édifice, dommage qu'on ait pas un bon -10° pendant une bonne semaine :)

Une bonne communication politicienne qui ne leur fait pas honneur

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