En 2050, moins de 5% de déchets en France iront en décharges selon les professionnels

  • AFP
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La quantité de déchets éliminés en décharges va fortement diminuer en France dans les 25 prochaines années, avec un tonnage divisé au moins par quatre d'ici 2050, selon un scénario présenté jeudi par la fédération des entreprises du secteur (Fnade).

Cette analyse prospective prend pour hypothèse une diminution de l'ensemble des déchets ramenés au nombre d'habitants (-6,6% entre 2020 et 2050, à 1,23 tonne par an et par habitant) et surtout la forte augmentation attendue de la part de déchets valorisés pour produire de l'énergie, des matières recyclées et des fertilisants.

À l'horizon 2050, il ne resterait ainsi que 4,2 millions de tonnes de déchets non dangereux non inertes qui seraient encore enfouis en décharges, appelés "centres de stockage" par les professionnels, soit moins de 5% du total contre encore 33% en 2010. Plutôt lucrative, l'activité de mise en décharge est soumise à une pression fiscale croissante, via la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).

"On n'a aucune certitude, mais c'est une vision sincère et un avis le plus pesé possible", a souligné devant la presse Antoine Bousseau, président de la Fédération des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade), qui compte 252 entreprise adhérentes. "On est persuadés d'être à un tournant et convaincus qu'on va vers une baisse du volume des déchets par habitant", dit M. Bousseau, par ailleurs directeur général au sein de Suez.

Le pronostic retenu est celui d'une évolution des comportements individuels de tri, d'un essor des filières de recyclage, de la collecte des biodéchets, de l'achat en vrac ou de seconde main, ainsi qu'un effort accru des industriels pour prévenir la production de déchets.

La crise énergétique actuelle est un élément moteur supplémentaire. "À horizon 2028, ce sont plus de 30 TWh d'énergie thermique et de gaz qui pourront être produits à partir de déchets non recyclables, soit plus du double d'aujourd'hui", estime la Fnade. Au total, la Fnade table sur un tonnage de déchets des ménages et entreprises identique en 2050 à celui de 2010 (soit 85 millions de tonnes), mais pour un nombre d'habitants en hausse, passant de 65 à 69,2 millions.

"Il y a une poubelle qu'on va diviser par deux : celle des ordures ménagères habituelles, que les habitants vont voir fondre", prédit M. Bousseau. Ces ordures jetées aujourd'hui dans les bacs gris disparaîtront au profit des compostages individuels, de la collecte séparée des biodéchets, obligatoire en France à partir de 2024, et de la collecte des plastiques et cartons amenée à s'améliorer.

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