En défaut de paiement, le Sri Lanka impose des restrictions sur le carburant

  • AFP
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Le Sri Lanka, en défaut de paiement, a annoncé vendredi imposer des restrictions sur le carburant, au moment où son président est confronté à une vive contestation populaire dûe à la pire crise économique de l'histoire de l'île.

L'entreprise publique Ceylon Petroleum Corporation (CPC), qui représente les deux tiers du marché de détail du carburant au Sri Lanka, a annoncé qu'elle allait limiter les quantités que les automobilistes peuvent acheter et interdire aux particuliers le remplissage de bidons à des fins de stockage.

Le remplissage maximum autorisé a été fixé à quatre litres d'essence pour les deux roues, et cinq litres pour les trois roues. En ce qui concerne les voitures individuelles ou les camionnettes, la limite a été fixée à 19,5 litres d'essence ou de gazole, a détaillé CPC.

Le ministère de l'Énergie a déclaré s'attendre à une décision similaire de la part de Lanka IOC, l'autre grand distributeur de carburant qui représente un tiers du marché sri-lankais.

Vendredi, la plupart des stations service étaient de toute façon déjà à court d'essence, tandis que les rares stations encore ouvertes voyaient se présenter de longues files d'attente.

Le principal fournisseur de gaz de cuisine du pays, Litro Gas, a pour sa part fait savoir qu'il était complètement en rupture de stock, mais espérait obtenir de nouveaux approvisionnements d'ici à lundi pour reprendre la distribution.

Le Sri Lanka en proie depuis plusieurs semaines à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948 a fait défaut mardi sur sa dette extérieure.

Cette crise est due à la pandémie de Covid-19 qui a privé cette île d'Asie du Sud de sa manne touristique, mais elle a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon les économistes.

Et les 22 millions d'habitants du pays subissent désormais des pénuries de biens essentiels (aliments, carburant, médicaments), de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record.

Pour redresser la situation, le gouvernement a imposé une large interdiction des importations afin de préserver ses réserves de devises étrangères et de les utiliser pour le service de la dette.

Mais depuis fin mars, la frustration de la population à l'égard du gouvernement s'est largement répandue et le pays est secoué depuis fin mars par des manifestations exigeant le départ du président Gotabaya Rajapaksa.

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