Enel a plus que doublé son bénéfice net en 2023, malgré la baisse des cours de l'énergie

  • AFP
  • parue le

Le géant italien de l'énergie Enel a vu son bénéfice net plus que doubler à 3,43 milliards d'euros en 2023, malgré la baisse des prix de l'électricité et du gaz.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 6,5 milliards d'euros, en hausse de 20,7%, selon un communiqué publié jeudi.

Ce résultat est conforme aux objectifs d'Enel, qui avait visé une fourchette comprise entre 6,4 et 6,7 milliards d'euros, et au consensus des analystes de Factset.

"Nous avons atteint tous les objectifs pour 2023 que nous avions déjà revus à la hausse en novembre", a commenté le PDG du groupe Flavio Cattaneo.

Le chiffre d'affaires a cependant chuté de 32% à 95,56 milliards d'euros, sous l'effet de "la baisse des prix de vente moyens" de l'électricité et du gaz, dans un contexte de "normalisation progressive du secteur de l'énergie".

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) hors exceptionnels s'est accru de 11,6% à 21,96 milliards d'euros, un montant conforme à l'objectif du groupe (entre 21,5 et 22,5 milliards).

La dette nette d'Enel, détenu à 23,6% par l'État italien, n'a baissé qu'à la marge, de 0,8% à 60,16 milliards d'euros.

Si l'on tient compte des cessions d'actifs toujours en cours ou finalisées en 2024, la dette pro forma se réduit à 53,5 milliards d'euros, selon le groupe.

Afin de réduire son endettement, Enel avait annoncé fin 2022 prévoir des cessions d'actifs de 21 milliards d'euros, dont environ la moitié a déjà été finalisée ou annoncée.

Sous l'égide de M. Cattaneo, qui avait pris en mai 2023 la relève de Francesco Starace, Enel a revu à la baisse ses ambitions en matière d'énergies renouvelables dans son nouveau plan stratégique publié en novembre.

Sur la période 2024-2026, le groupe compte désormais investir 12,1 milliards dans les énergies renouvelables, contre 17 milliards prévus par le précédent plan 2023-2025.

"Les investissements dans les énergies renouvelables ne seront retenus que s'ils créent de la valeur", avait alors fait valoir M. Cattaneo.

Ce virage amorcé par Enel survient dans le sillage de décisions similaires prises par les géants pétroliers Shell et BP qui sont revenus en partie sur des engagements pris en matière de développement durable.

A l'inverse, le géant italien des hydrocarbures Eni juge "irréversible" la transition énergétique, et a annoncé jeudi dernier maintenir tous ses objectifs.

M. Cattaneo s'est également montré ouvert à un rôle croissant du groupe dans le développement de l'énergie nucléaire de nouvelle génération.

Sous l'impulsion de M. Starace, Enel a figuré parmi les premiers grands groupes énergétiques à s'engager sur la voie du développement durable.

Sa production d'énergies renouvelables représente désormais 61,2% du total, contre 26,8% d'origine thermique et 12% d'origine nucléaire.

Ajouter un commentaire