Énergie et climat: l'innovation au cœur du Salon international de l'élevage à Rennes mi-septembre

  • AFP
  • parue le

L'impact de l'élevage sur le climat et l'adaptation des pratiques au réchauffement climatique seront au coeur de la 33e édition du Salon international de l'élevage (Space) de Rennes, vitrine de l'élevage français, qui se tient du 10 au 13 septembre, ont annoncé mardi les organisateurs.

Près de 1 400 exposants déployant leurs dernières innovations seront présents, dont près du tiers venus de l'étranger, avec en tête les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie, mais aussi la Chine, en quête de sécurité sanitaire, dont la délégation progresse significativement cette année avec 26 exposants.

"L'impact de l'élevage sur le climat est encore assez éloigné des préoccupations des agriculteurs, c'est pourquoi nous voulons le vulgariser afin de répondre aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre car nous en sommes capables", a déclaré André Sergent, président de la chambre d'agriculture de Bretagne, lors d'une conférence de presse. "La grande idée est de voir comment on peut faire pour produire avec moins d'énergie et il y a une multitude de solutions", a-t-il ajouté.

"La canicule, la sécheresse, cela parle à tous les éleveurs. Aujourd'hui, il faut arriver à lier efficacité climatique et efficacité économique en utilisant moins d'intrants, moins de carburant, et on s'aperçoit que les systèmes autonomes, circulaires, peuvent amener à cette cohérence", a renchéri Marcel Denieul, président du Space.

Réagissant à la suspension mardi par la justice de l'arrêté du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) interdisant l'usage des pesticides près des habitations, André Sergent a établi une comparaison avec l'usage des antibiotiques dans l'élevage. "On a cherché il y a plus de 10 ans des solutions de démédication et aujourd'hui, le rapport 2018 de l'Anses dit que les antibiotiques ont été réduits de 43% pour les porcs, ce qui veut dire qu'on a des solutions de réduction", a-t-il estimé, ajoutant que "pour les pesticides, il faut trouver le plus possible de solutions alternatives".

Marcel Denieul a lui dénoncé des "oukases contre-productifs de la part de certains élus". "Il existe des techniques de réduction des risques, avec des haies, des pulvérisateurs sans dérive, mais il ne faudrait pas qu'en réduisant les pesticides, on se mette à importer des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations", a-t-il ajouté.

La présentation de l'événement a débuté dans un élevage de 150 vaches laitières à Liffré (Ille-et-Vilaine), dont les trois exploitants ont investi 2,5 millions d'euros en 2015 dans une unité de méthanisation, alimentant directement 700 foyers en gaz. Une nouvelle activité qui représente aujourd'hui un tiers de leur chiffre d'affaires.

"La méthanisation est très complémentaire de l'élevage, on valorise nos effluents, des déchets industriels comme ici le marc de pomme, et on réduit notre consommation d'engrais chimiques qui acidifient les sols, ce qui compte dans le bilan carbone", résume Jean-Christophe Gilbert, pour qui "cela redonne du sens au métier".

Parmi les délégations étrangères, la commissaire générale Anne-Marie Quéméner a mis l'accent sur la visite d'une délégation russe spécialisée dans l'agriculture biologique "qui vient s'inspirer de nos méthodes et présenter ses ambitions". L'Afrique sera également à l'honneur, avec huit délégations.

Des innovations, telles que la logette rafraîchissante, un brumisateur pour bovins, ou encore un bâtiment équipé de panneaux photovoltaïques et de systèmes de ventilation, seront présentées. Une centaine de conférences sont prévues. Plus de 14 000 visiteurs étrangers venus de 120 pays sont attendus à ce salon dont la fréquentation dépasse chaque année les 100 000 entrées.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture