Sans visibilité sur les prix de l'énergie, l'industrie aérospatiale craint que les usines fuient l'Europe

  • AFP
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Le secteur aérospatial français doit "retrouver rapidement de la visibilité" à terme sur les prix de l'énergie au risque de voir des industriels s'implanter ailleurs qu'en Europe, a jugé jeudi le président de la filière, qui doit encore embaucher plus de 15.000 personnes cette année.

"Il est très important de retrouver rapidement de la visibilité sur le prix à moyen et long terme de l'énergie", a appelé Guillaume Faury, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), à l'occasion de la présentation des voeux de l'organisation.

"On peut absorber les surcoûts à court terme, ça évite d'avoir à faire des réindustrialisations et des investissements à l'étranger", mais les entreprises doivent savoir si le différentiel de prix de l'énergie en défaveur de l'Europe --notamment face aux Etats-Unis-- restera élevé à terme pour décider de leurs investissements, selon lui.

"Pour l'instant, on n'a pas encore de grand mouvement d'empreinte industrielle mais on a ces forces qui sont en jeu", a-t-il ajouté, mettant en garde contre le danger d'implantation d'usines hors d'Europe.

Autre déséquilibre, l'"Inflation Reduction Act" (IRA) mis en place par les États-Unis et qui accorde de généreuses subventions à certaines filières industrielles stratégiques.

"C'est une très bonne nouvelle pour l'aviation" car d'importantes subventions aux énergies vont accélérer la décarbonation selon lui, "mais en même temps, ça crée un déséquilibre en faveur des États-Unis et en défaveur de l'Europe".

Malgré ces "vents contraires", les pénuries de matières premières, de certains composants et une chaîne de fournisseurs qui "s'est retrouvée en très grande difficulté à répondre à la croissance de production et de livraison dans à peu près tous les secteurs de notre industrie", 2023 se présente "sous le sceau de la continuation de la reprise", a estimé M. Faury, par ailleurs patron d'Airbus.

Le Gifas, qui représente quelque 400 entreprises totalisant près de 200.000 salariés, table donc sur "15.000, voire 16.000 embauches" en 2023 pour répondre "à la reprise et aux grands programmes de l'avion de demain", selon Clémentine Gallet, présidente de son comité Aéro-PME.

Après le coup d'arrêt dû au Covid (- 8 000 salariés en 2020, - 3 000 en 2021), le secteur avait déjà embauché 15 000 personnes l'an passé malgré quelques difficultés de recrutement.

Commentaires

Vlady

Le prix de l ' énergie est élevé ? A qui la faute ? A l ' UE et ses dogmes stupides ! Qu ' on sorte du "marché" électrique et gazier" , il n ' est pas normal qu 'on paie une électricité nucléaire au prix de celle du gaz !!!
Le MARCHE , c ' est le royaume de la SPÉCULATION , c ' est un VOL institutionnalisé ....

Rblase

J’ai fait le calcul du prix de revient en France, en pondérant les volumes produits par les différents moyens de production, le prix de revient moyen serait de 60 à 70€ le MWh. Cette histoire de gaz date de 2010 avec la loi NOME et la création d'un marché libéral qui est une invention des Allemands pour couler EDF.

Il faut instituer un marché national ( en supprimant tous ces intermédiaires qui commercialisent au prix de marché une électricité achetée à 42€ le MWh à EDF)) et un marché européen libéral, chaque état mettant sur le marché libéral ses excédents ou ses demandes de capacité. L’Allemagne n’en veut pas, car le prix du carbone la défavoriserait.
Par ailleurs les ENR en France vont augmenter considérablement ce prix de 60/70€, 1) le cout des réseaux sont considérables, au lieu de récupérer l’électricité sur 56 sites nucléaires et 450 site hydro il faudra mailler un réseau avec en plus au moins 20000 éoliennes (terrestre) 2) l'intermittence des ENR oblige par ailleurs si l'on veut garder son indépendance énergétique à doubler leur puissance installée avec des centrales à énergie fossiles, essentiellement GAZ.
Le gouvernement n'a aucune politique énergétique à long et même moyen terme. La loi de "libéralisation" des ENR n'a aucun sens sans une vision globale et sans renégociation de la loi NOME

Francois Kneider

Bonjour, la meilleure énergie verte mise à jour est que les océans, les mers, les lacs, les rivières et l'air ambiant deviendront les principaux fournisseurs mondiaux d'énergie
L'énergie verte est propre, régulière, contrôlable et permanente ; il tire son énergie des eaux chaudes de surface. Dans les régions avec des températures supérieures à 32° F. (zéro° C).
Dans les zones plus froides, il faut composer avec la transmission électrique et l'hydrogène vert.
L'électricité deviendra verte, abondante, régulière et bon marché. < https://lnkd.in/e9u-SjQk

Albatros

Abolir la stupide loi NOME serait un acte de bon sens...
Mais n'est-elle pas un "marché" entre la France et l'Allemagne, la France ayant "vendu" ses intérêts industriels et énergétiques à la faveur d'une "tolérance" de l'Allemagne envers ses dérives budgétaires ?
C'est ça ou la stupidité de nos gouvernants, cette dernière option n'étant pas à exclure, étant donné notre génie Bruno Le Maire.

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