Engrais: Yara largement dans le vert en 2022 malgré la guerre en Ukraine

  • AFP
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Le norvégien Yara International, numéro un européen des engrais azotés, a annoncé mercredi une amélioration sensible de ses résultats en 2022 malgré la guerre en Ukraine qui a compliqué ses approvisionnements et propulsé le prix du gaz à des niveaux record.

Le bénéfice net est ressorti à 2,78 milliards de dollars l'an dernier contre 449 millions en 2021.

"Yara a enregistré de solides résultats tout au long d'une année marquée par la guerre et la volatilité des marchés", s'est félicité le directeur général, Svein Tore Holsether, dans un communiqué.

Du fait des sanctions européennes en lien avec le conflit, le groupe a d'abord dû faire une croix sur ses approvisionnements de matières premières essentielles à la production d'engrais (phosphate, potassium...) en provenance de Russie et du Bélarus.

Puis, Yara, parfois présenté comme le plus gros consommateur industriel de gaz naturel d'Europe, a fait face à l'envol du prix du gaz qui représente 90% des coûts des engrais azotés.

Le cours du gaz a battu des records en août, à plus de 340 euros le MWh. Il est depuis sensiblement retombé et, pour le premier trimestre, la facture gazière devrait baisser de 320 millions de dollars par rapport aux trois premiers mois de 2022.

Pour faire face à ces défis, le groupe norvégien a répondu en relevant ses prix et en réduisant sa production dans plusieurs usines européennes d'ammoniac et d'urée, notamment en France et en Italie.

Tous engrais confondus, la production a reculé de 10% l'an dernier.

Mais la compression des coûts et la hausse des prix de vente a permis d'améliorer le résultat brut d'exploitation (EBITDA) qui ressort à près de 5 milliards de dollars contre 2,8 milliards un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires annuel est, lui, en hausse de 45%, à 24 milliards.

Ces résultats vont lui permettre de distribuer un dividende de 55 couronnes (5,4 dollars) par action pour l'année.

M. Holsether s'est cependant inquiété des conséquences de l'Inflation Reduction Act américain (IRA), un plan de 430 milliards de dollars prévoyant de distribuer des subventions aux industries vertes.

"Je suis préoccupé pour l'industrie européenne", a-t-il dit, appelant à "une action rapide et audacieuse de la part des autorités européennes" en réponse à l'IRA.

"Si l'Europe n'agit pas, elle risque de perdre à la fois sa capacité à décarboner et une parti importante de son industrie existante", a-t-il fait valoir.

A 11H20 (10H20 GMT), l'action Yara progressait de 4,57% à la Bourse d'Oslo.

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