Eni affiche un bénéfice record en 2022, dopé par l'or noir

  • AFP
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Eni a affiché en 2022 un bénéfice net record de 13,8 milliards d'euros, son meilleur depuis plus de deux décennies, dopé par la flambée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine.

Malgré un quatrième trimestre en berne, le géant italien des hydrocarbures a ainsi plus que doublé ses profits par rapport à 2021, déjà une année faste.

Ce résultat annuel, publié jeudi, est cependant légèrement inférieur au consensus des analystes de Factset Estimates, qui tablait sur un bénéfice de 14,02 milliards d'euros.

Les profits d'Eni surviennent en plein débat mondial sur les bénéfices record des majors pétrolières, dégagés en pleine urgence climatique et crise du pouvoir d'achat des ménages.

Le groupe a dû débourser 0,7 milliard d'euros dans le cadre de la taxation des "surprofits" des géants énergétiques instaurée par l'Italie pour soutenir familles et entreprises face à l'envolée des prix.

Cet impôt de solidarité a pesé sur le bénéfice net du quatrième trimestre, qui a chuté de 84% à 550 millions d'euros, restant nettement en dessous des attentes des analystes qui prévoyaient 2,46 milliards d'euros.

Le bénéfice net ajusté - un indicateur scruté de près par les marchés car il exclut des éléments exceptionnels - a cependant bondi de 47% à 2,5 milliards d'euros.

- Envolée des cours -

Eni a profité l'an dernier, à l'instar de l'ensemble des groupes pétroliers, de l'envolée des cours des hydrocarbures qui s'est cependant tassée au dernier trimestre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'est élevé à 101,19 dollars en moyenne en 2022, en hausse de 43%, selon le groupe.

Les concurrents d'Eni ont affiché, eux aussi, des bénéfices insolents en 2022.

L'américain ExxonMobil a ainsi dégagé un profit record de 55,7 milliards de dollars, le britannique Shell a aligné 42,3 milliards de dollars, suivi de l'américain Chevron avec 35,5 milliards de dollars et du français TotalEnergies avec 20,5 milliards de dollars.

Ces résultats n'ont cependant pas réussi à faire décoller le titre Eni à la Bourse de Milan, où il baissait vers 10h20 (09h20 GMT) de 1,29% à 13,93 euros, dans un marché en hausse de 0,71%.

Les investisseurs attendaient la publication du plan stratégique d'Eni, prévue dans l'après-midi.

Eni a enregistré "d'excellents résultats financiers" et a contribué "à la stabilité de l'approvisionnement énergétique de l'Italie et de l'Europe" en diversifiant les fournisseurs de gaz, a commenté son PDG, Claudio Descalzi, cité dans le communiqué.

- Fin du gaz russe -

"Au cours de l'année, nous avons été en mesure de finaliser des accords et des activités visant à remplacer totalement le gaz russe d'ici 2025", a-t-il assuré.

Parmi les pays qui ont augmenté leurs livraisons de gaz à l'Italie il a cité l'Algérie, l'Egypte, le Mozambique, le Congo et le Qatar.

En outre, Eni a signé fin janvier un accord avec la Compagnie nationale de pétrole libyenne NOC pour l'exploitation de deux gisements gaziers au large de la Libye portant sur un investissement de 8 milliards de dollars.

Dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Eni avait annoncé en mars 2022 céder sa part de 50% dans le gazoduc Blue Stream, qu'il contrôle à égalité avec le géant russe Gazprom, mais depuis aucune transaction n'a été conclue.

Le bénéfice net ajusté d'Eni a triplé en 2022, passant à 13,3 milliards d'euros, au plus haut depuis 2009.

Son chiffre d'affaires a bondi de 73% à 132,2 milliards d'euros, un résultat nettement supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 117,7 milliards d'euros.

Seul bémol, la production d'hydrocarbures d'Eni a baissé de 4% à 1,61 million de barils par jour (mbj) en 2022, alors qu'elle était attendue à 1,63 mbj.

bh/spi

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