Eni renoue avec les bénéfices porté par les cours du brut et une production record

  • AFP
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Le géant italien de l'énergie Eni a renoué avec les bénéfices de manière spectaculaire en 2017, grâce au rebond des cours du brut et à une production record, qu'il s'attend à voir encore progresser cette année.

Ces annonces étaient saluées par les investisseurs à la Bourse de Milan: peu après l'ouverture, le titre gagnait 1,60% à 13,72 euros, dans un marché en hausse de 0,73%.

Alors qu'il avait enregistré une perte nette de 1,46 milliard en 2016, Eni a engrangé l'an passé un bénéfice de 3,43 milliards d'euros. Un chiffre très largement supérieur aux attentes: selon le consensus Factset Estimates, les analystes tablaient sur 1,98 milliard.

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net s'est envolé, atteignant 2,1 milliards d'euros, soit six fois plus que l'an passé et ce alors que les analystes s'attendaient à 604 millions.

Son bénéfice net ajusté - un indicateur scruté de près, qui exclut des éléments volatils et exceptionnels - a atteint sur l'année 2,4 milliards d'euros contre une perte de 340 millions un an plus tôt.

"Nous terminons 2017 avec d'excellents résultats qui montrent comment le processus de profond changement engagé en 2014 a transformé Eni en une société capable de croître et de créer de la valeur même dans des conditions de marché difficiles", s'est félicité son patron, Claudio Descalzi, cité dans un communiqué.

- Nouveaux champs en production -

Le chiffre d'affaires a progressé de 20%, à 66,92 milliards d'euros, là aussi au-dessus des attentes (65,69 milliards).

Ces bons résultats ont été favorisés par le rebond des cours du pétrole. L'an dernier, ils se sont établis à 54 dollars le baril en moyenne contre 44 dollars en 2016.

Eni a parallèlement accru sa production. Sur l'année, celle-ci a atteint 1,82 million de barils par jour, le niveau le plus haut de son histoire.

Ce chiffre, qui représente une hausse de 3,2% par rapport à 2016, est en ligne avec ses prévisions. Fin octobre, le groupe avait revu à la baisse son objectif, tablant sur 1,815 million de barils par jour, contre 1,84 million précédemment.

Eni, qui présentera le 16 mars son nouveau plan stratégique 2018-2021, a d'ores et déjà annoncé vendredi viser une hausse de sa production de 3% cette année.

Cette augmentation sera tirée par la montée en puissance de champs entrés en opération en 2017, principalement en Egypte, en Angola et en Indonésie.

L'an passé, Eni a lancé la production de Zohr en Egypte, le plus grand champ gazier de Méditerranée, dans un délai record, puisqu'il avait été découvert seulement deux ans et demi plus tôt.

Le géant italien a placé l'exploration et la découverte de nouveaux gisements au coeur de sa stratégie, qui s'accompagne parallèlement de la cession d'actifs, prioritairement via la dilution de participations dans des découvertes récentes importantes, comme dans celui de Zohr.

- Procès à venir -

"Pour l'avenir, les perspectives de croissance sont excellentes", a assuré M. Descalzi, en précisant que le groupe agirait néanmoins avec une grande attention, en particulier en matière de discipline financière.

Tout comme Eni, les majors pétrolières sont à la fête cette année, après avoir connu une période difficile avec la chute des cours du brut.

Le britannique BP a annoncé début février un bénéfice net de 3,389 milliards de dollars, contre 115 millions en 2016 et après un exercice 2015 marqué par de lourdes pertes.

Même chose du côté du français Total, qui a vu son bénéfice bondir de 39% à 8,6 milliards de dollars.

Le norvégien Statoil est lui nettement revenu dans le vert, avec un bénéfice de 4,6 milliards de dollars contre une perte de 2,9 milliards un an plus tôt.

Le début d'année s'annonce néanmoins un peu compliqué pour Eni. Le groupe italien, tout comme Shell, comparaîtra à partir du 5 mars devant le tribunal de Milan pour des soupçons de corruption lors de l'attribution d'un contrat concernant un bloc offshore au Nigeria.

Parmi les prévenus figurent également M. Descalzi, son prédécesseur Paolo Scaroni, d'autres dirigeants et cadres de Shell et d'Eni, ainsi que l'ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete.

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