Parc pilote d'éoliennes flottantes au large de Port-St-Louis-du-Rhône : les flotteurs sont prêts

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Ils mesurent plus de 40 mètres chacun et pèsent 2 000 tonnes : trois flotteurs destinés à accueillir un parc pilote d'éoliennes flottantes en Méditerranée, au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), à l'horizon 2023, ont été dévoilés lundi. "Nous avons passé une étape très importante, nous avons fini l'assemblage des parties hautes des flotteurs", a salué Christine de Jouëtte, directrice du projet Provence Grand Large, porté par le producteur d'électricité EDF Renouvelables, lors d'un point de presse.

Une fois ces flotteurs mis à l'eau débutera la phase d'assemblage, puis l'installation sur le site, à 17 km au large, prévue l'été prochain, détaille EDF Renouvelables qui estime qu'il s'agit du projet d'éolien flottant "le plus avancé de France".

Avec ses 2 800 km de côtes, la France a décidé de se lancer dans l'éolien en mer dès 2009, mais aucun projet flottant ne s'était matérialisé jusqu'à maintenant. Ici, le projet a fait l'objet de trois enquêtes publiques successives, aujourd'hui purgées de tout recours.

Si la France veut atteindre en 2050 la neutralité carbone pour lutter contre le réchauffement climatique, toutes les projections mettent en avant un rôle indispensable de l'éolien en mer, que le pays relance le nucléaire ou pas.

Les éoliennes flottantes, technologie encore immature mais dont l'Europe est pionnière, s'imposent en Méditerranée où le plancher marin descend vite. Ces flotteurs, construits sur le site d'Eiffage Métal à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), seront reliés à 100 mètres de profondeur par des lignes tendues, plus stables que les ancrages caténaires utilisés jusqu'à présent dans l'éolien flottant, a détaillé Stéphanie St-Hill, directrice commerciale énergies renouvelables pour la société SBM Offshore.

Cela permettra en outre d'avoir une empreinte au sol très réduite pour ce projet, dont les impacts sur la faune marine et les oiseaux ont été anticipés comme limités et seront suivis, a assuré Philippe Veyan, directeur de l'action territoriale et des autorisations chez EDF Renouvelables.

Les trois éoliennes devraient disposer d'une puissance de 25 MW dans cette zone industrialo-portuaire balayée par le mistral et la tramontane, soit de quoi fournir en électricité l'équivalent d'une ville de 45 000 habitants.

Financé en partie par des fonds publics, ce projet à 300 millions d'euros, est voué à rester pilote afin de tester les flotteurs et les impacts notamment environnementaux pour affiner les appels d'offres commerciaux à venir, notamment en France. "On vise tous les endroits où les profondeurs ne peuvent pas permettre l'éolien posé", de la Méditerranée à la Chine, a indiqué Christine de Jouëtte.

En Méditerranée française, on attend dans l'immédiat trois fermes pilotes: outre Provence Grand Large, le projet EolMed au large de Gruissan (Aude) et les éoliennes du golfe du Lion.

Commentaires

APO

Les flotteurs, ce ne sera pas le problème des éoliennes flottantes. On sait faire des choses flottantes bien plus complexes.
Par contre des ancrages qui dureront 30 ans sans trop de maintenance et surtout les cables des interconnexions par grand fond pour une durée de 30 ans aussi , là réside le Défi de ce secteur !!!
Sur ce projet, avec seulement 100 mètres de profondeur, faire un démonstrateur qui tient (ancrage + interconnexion) cela devrait le faire surtout pour une démonstration en mois ou pas plus de 2-3 ans , mais à plus de 200 mètres et plus, QUID???

Houyo

Un de mes proches qui travaillait dans le pétrole m'avait montré il y a dix ans les documents d'un projet au large du Nigeria.
Forage à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Têtes de puit posés au fond et entièrement automatiques. Des ombilics chauffés résistants à la pression de l'eau et aux charges internes... Une technologie digne du spatial.

Honnêtement, je serais étonné que la difficulté viennent d'ancrage à quelques centaines de mètres de profondeur ou de câbles électriques posés au fond de l'eau.

APO

@Houyo,

Vous avez parfaitement raison sur le coté industrie "spatial" du Deep Offshore... Les progrès depuis 30 ans ont été hallucinants pour aller chercher toujours plus de pétrole avec des développements de techniques incroyables !

Toutefois, petite question pour votre cousin : Combien de plateformes du golfe du Mexique se sont décrochées de leurs "amarres" depuis 30 ans lors de passages de tempêtes !? (il y en a quelques-unes et d'ailleurs les plateformes habitées sont en règle générale toutes évacuées lors du passage de cyclones dans le Golfe du Mexique... la confiance dans les infrastructures n'est donc pas totale... Au Nigeria, en Angola, il y a moins de tempêtes sérieuses donc moins de soucis.)
En resituant les petits problèmes potentiels dans notre Golfe de Gascogne nationale (je ne connais que très peu la Méditerranée donc je n'en parlerais pas) ça cartonne parfois assez sévèrement avec un couple "vent + Vague/Houle" qui est souvent à l'unisson - une des dernières en date la petite Justine - https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/tempete-justine-une-va… - Durant ce genre d'évènements ça tire sur les Ancrages (sans compter le couple/moment créé sur l'éolienne...). Et un petit autre évènement météo plus dans le Golfe de Gascogne qui avait attaqué un peu le Port de Royan - https://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/monde/hauteur-des…
Il va donc falloir du bien costaud et en plus pour de longues durées... Et là commence un des écueils potentiels le cout technico-économique et les arbitrages qui seront faits...

APO

@Houyo,

Si on compare la production d'une plateforme offshore en eau profonde (ie : flottante) et celle d' 1 éolienne offshore, la différence est saisissante (donc les budgets allouables aussi...).
En Offshore profond, les pétroliers partent sur des projets qui crachent des milliers de barils/jour (1 baril de pétrole = 1.7 MW.h !!!) donc sur des infrastructures qui vont "retirer" de l'environnement de l'énergie gratuite (mais pas renouvelable) en GW.h par jour... Si on prend 10.000 barils (rien d'hors du commun !) par jour cela fait 17 GW.h/jour (d'énergie de Stock et utile en pétrochimie...).
Une éolienne en offshore assez profond (on dira de 14 MW pour faire simple, mais cela risque d'être plus petit en flottant pour des raisons multiples) produira en moyenne de l'ordre de 168 MW.h/jour avec 50% de Facteur de Charge...
Le rapport est de 1 à 100 par unité de production d'énergie.
Et si vous demandez à votre cousin (hors phase de forage où il y a tout plein de matos divers), c'est en général une seule unité flottante qui collecte quand cela est nécessaire plusieurs têtes de puits immergées donc insensible à l'état de surface de la Mer... Donc 1 seul système d'ancrage et/ou de positionnement dynamique (multiples moteurs et positionnement ajusté en permanence pour ne pas casser les infrastructures entre la surface le fond...), mais cela crache énormément en production (et en cash...).
Pour une ferme d'éoliennes flottantes, il faudra 1 système d'ancrage par unité de production ! (il devrait toutefois y avoir des économies d'échelle sur le volume, mais aussi des risques de série !). De plus les câbles électriques risquent de bouger et de frictionner sur le fonds si les éoliennes et leur supports bougent donc de générer de l'usure de la gaine protectrice et au fil des ans des risques de "fuite" puis de court-circuit et de perte d'isolation... Plus la profondeur sera grande, plus ce genre de phénomènes risquent d'être important... (Sur du Posé rien ne bouge, donc pas de soucis...). A rajouter que les éoliennes en Mer sont installées en grappe donc si un élément fait défaut, Quid de la Grappe !? (sans compter le risque de percussion d'autres éoliennes d'autres grappes au passage ! "les emmerdes, ça vole en escadrille par moment").
Pour revenir à l'ancrage, sur de petits bateaux on "recommande" 3 à 5 fois la hauteur d'eau pour s'ancrer en "ancre"/cordage mise à l'eau. Je ne connais pas les angles qui seront décidés pour les éoliennes ni les poids-morts installés au fond qui dépendront eux-même du poids en surface donc in fine de l'éolienne... Ce n'est pas un sujet simple mais pas perdu non plus (je vous l'accorde techniquement on sait faire aussi, malgré des ratés de temps à autre dans le Golfe du Mexique et une plateforme pétrolière qui part à la dérive...).

En revenant au "budget" à mettre sur la table pour des installations qui doivent durer (quel que soit la Météo) durant 25-30 ans, le risque est de faire "trop" light...
Les pétroliers ont des budgets énormes, pas les installateurs d'éoliennes (la couverture des Assurances risque de couter fort chère sur ce genre de projets...).

Donc in Fine, à combien le MW.h rendu sur un poste source RTE à Terre pour de l'éolien flottant !? (sans le coup du Stockage et du Back-Up !)
- un exemple d'éoliennes flottantes pour alimenter des plateformes pétrolières - https://www.clubic.com/mag/environnement-ecologie/actualite-446112-le-p… - à peine 100 MW et plus de 500 millions d'Euros investis (sans raccordement à terre... et juste en fonctionnement tel des groupes électrogène géants) !!!

Encore une fois en éolien en mer posé et/ou flottant mais pas par plus de 80-100 mètres pas de soucis, @Houyo, votre Avis !? (et celui de votre cousin sur les plateformes qui se désamarrent de temps à autre...)

EtDF

On retiendra que nous sommes les meilleurs,
Aux Chinois nous allons le montrer tout à l'heure
Car rien ne sert de flotter si le fond est bien loin

Les enquêtes publiques sont purgées de tout recours.. ouff!!! mais "Les éoliennes flottantes, technologie encore IMMATURE mais dont l'Europe est pionnière, s'imposent en Méditerranée où le plancher marin descend VITE.............."On vise tous les endroits où les PROFONDEURS ne peuvent pas permettre l'éolien posé", de la Méditerranée à la Chine, a indiqué Christine de Jouëtte...

Serge Rochain

Il y a des ânes qui pensent que l'on ne sait pas ancrer une plateforme pétroliere en mer et qui nous font un fromage la-dessus. à propos des éoliennes... ça fait bien d'essayer de se faire passer pour un spécialiste qui maitrise la situation et qui sait où se situe le point critique d'un ensemble de plusieurs contraintes.
Quel minable !

Schricke

Mr Rochain:
Je vous retourne votre "compliment", toujours d'une délicatesse exquise !...car, en effet, il vous va comme un gant !... Et, comme je suis, MOI, un "gentleman", j'évite de vous affubler de l'adjectif "minable" dont vous faites VOUS, une forte consommation !... (En fait, vous résistez mal à un vieux réflexe psychomoteur acquis ?...)
Je vous cite: "ça fait bien d'essayer de se faire passer pour un spécialiste qui maitrise la situation et qui sait où se situe le point critique d'un ensemble de plusieurs contraintes." N'est-ce pas que ce commentaire vous convient bien ?...

APO

@Schricke,

Le "Père Vert" Pépère Serge est en croisade contre tout avis divergent du sien... La religion ENRiste est parfois très impactante sur les Esprits !!!

Schricke

à APO:
Le tout, avec notre "génie interstellaire" (S. Rochain) est de savoir si les "esprits" existent toujours !... Il m'arrive d'arriver à en douter un peu, avec ce personnage !
On peut regretter qu'il ne renouvelle pas beaucoup le contenu de ses imprécations et autres gesticulations !...
Mais, bon, j'ai pris le parti d'en rire...

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