Equinor: le reflux des cours occulte une hausse de la production en 2023

  • AFP
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Le géant norvégien de l'énergie Equinor a fait état mercredi d'une chute de 59% de son bénéfice net en 2023, plombé comme ses concurrents par le reflux du prix des hydrocarbures qui a occulté une hausse plus forte que prévu de sa production.

Le bénéfice annuel est ressorti à 11,9 milliards de dollars contre 28,8 milliards en 2022, une année record marquée par la flambée des cours provoquée par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine.

L'action lâchait 4,44% en début de séance à la Bourse d'Oslo.

La baisse des résultats observée l'an dernier est la conséquence d'un repli de 20% du prix du baril empoché par le groupe et surtout du prix du gaz, qui a diminué de 61% pour celui produit en Norvège et de 68% pour celui extrait aux Etats-Unis - même s'ils demeurent à des niveaux élevés.

La production d'hydrocarbures, elle, a augmenté de 2,1%, à 2,1 millions de barils équivalent-pétrole par jour (Mbep/j), sensiblement plus que la hausse de 1,5% prévue par Equinor.

"En 2023, nous avons encore contribué à la sécurité énergétique en Europe", a fait valoir le directeur général, Anders Opedal, dans un communiqué.

Pour l'année en cours, le groupe dit s'attendre à une production stable par rapport à celle de l'an dernier.

Indicateur préféré d'Equinor, le résultat d'exploitation ajusté, qui gomme certains éléments exceptionnels, s'est quant à lui élevé à 36,2 milliards de dollars, soit deux fois moins qu'en 2022.

Même cause, mêmes effets: toutes les majors internationales ont vu leurs résultats reculer l'an dernier, à l'exception notable de la française TotalEnergies qui a fait état mercredi d'un bénéfice net record de 21,4 milliards de dollars.

Signe que la transition énergétique est difficile: Equinor dit s'attendre à ce que sa production d'hydrocarbures reste stable jusqu'en 2030 et que le "cash flow" annuel tiré de ces activités continue de tourner autour de 20 milliards de dollars jusqu'en 2035.

La génération de trésorerie liée aux énergies renouvelables et aux solutions bas carbone devrait quant à elle être de 3 milliards de dollars en 2030 et dépasser 6 milliards en 2035.

A cette date, le groupe détenu à 67% par l'Etat norvégien prévoit de produire plus de 80 TWh d'énergie verte ou décarbonée.

Peinant à envisager un développement rentable de leurs projets communs dans l'éolien en mer au large de New York, Equinor et le britannique BP ont rompu leurs liens le mois dernier, le premier reprenant l'intégralité de la licence des fermes Empire Wind 1 et 2 tandis que le second récupère celle de Beacon Wind.

Cette année, le norvégien prévoit d'investir environ 13 milliards de dollars, significativement plus que l'an dernier (10,2 milliards).

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