Flambée de l'énergie: Shell va payer 2 mds de dollars d'impôts exceptionnels

  • AFP
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Shell va payer 2 milliards de dollars d'impôts exceptionnels au quatrième trimestre liés aux taxes décidées par l'UE et le Royaume-Uni sur les "superprofits" des groupes énergétiques dus à la flambée des cours après l'invasion russe de l'Ukraine.

Dans un communiqué vendredi, le géant britannique des hydrocarbures indique que "l'impact sur les résultats du quatrième trimestre des taxes supplémentaires récemment annoncées dans l'Union européenne (la contribution solidarité) et l'impact retardé de la hausse" d'une taxe équivalente au Royaume-Uni "est attendu autour de 2 milliards de dollars".

Il précise toutefois que ces montants seront traités en éléments exceptionnels et n'auront pas d'impact sur son résultat trimestriel ajusté (hors exceptionnel, le ratio le plus suivi par les analystes) avec également "un impact limité en termes de trésorerie".

En marge de la publication des résultats du troisième trimestre, fin octobre, la directrice financière de Shell, Sinead Gorman, avait indiqué que le groupe n'avait pas encore payé de contribution supplémentaire en raison de dépenses d'investissements élevées en mer du Nord, mais qu'il s'attendait à en verser une au premier trimestre 2023.

Fin novembre, le gouvernement britannique avait annoncé qu'une taxe sur les bénéfices énergétiques, introduite en mai, augmenterait de 25% à 35% et serait prolongée de trois ans, jusqu'en 2028. Londres compte ainsi mettre à contribution des entreprises qui ont vu leurs bénéfices s'envoler avec la flambée énergétique depuis le début de la guerre en Ukraine.

De son côté, l'UE a adopté fin septembre une "contribution temporaire de solidarité" censée être payée par les producteurs et distributeurs de pétrole, de gaz et de charbon qui ont réalisé d'énormes bénéfices grâce à la flambée des cours consécutive à la guerre en Ukraine.

- "Réalité sociale" -

Shell publiera le 2 février ses résultats annuels et du quatrième trimestre 2022.

Au troisième trimestre, Shell et TotalEnergies avaient à eux deux encaissé plus de 13 milliards de dollars de bénéfices.

Partout en Europe, la flambée des factures énergétiques provoquée par l'envolée des cours du pétrole et gaz au début de la guerre en Ukraine, et l'inflation à des sommets étouffent les consommateurs.

Au Royaume-Uni, des millions de foyers n'ont plus les moyens de se chauffer correctement ou de manger à leur faim.

Les grands groupes pétroliers et gaziers ont longtemps fait pression contre ces taxations exceptionnelles, affirmant qu'elles se traduiraient par une baisse de leurs investissements dans la production et la transition énergétique.

Le français TotalEnergies a ainsi annoncé réduire d'un quart ses investissements prévus en mer du Nord britannique l'an prochain, après l'augmentation par Londres de sa "windfall tax" sur les bénéfices record des géants énergétiques.

D'autres entreprises, dont Shell, avaient annoncé également que la hausse de cette taxe allait les contraindre à revoir leurs investissements dans le pays.

L'ex-patron de Shell, Ben van Beurden, remplacé depuis le 1er janvier par Wael Sawan, avait pourtant estimé en octobre qu'une plus ample contribution du secteur à la protection des ménages les plus durement frappés par la flambée énergétique était "une réalité sociale" qu'il fallait "accepter".

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