France: les dépenses néfastes pour le climat s'envolent sous l'effet du bouclier énergétique, selon une ONG

  • AFP
  • parue le

Les dépenses publiques néfastes au climat et à l'environnement s'envolent en France sous l'effet du bouclier tarifaire visant à contenir la hausse des prix de l'énergie, estime le Réseau Action Climat (RAC) dans un rapport publié mardi.

"Ce sont au moins 67 milliards d'euros d'argent public qui contribuent au changement climatique" dans le budget de l'Etat pour 2023, selon cette association qui fédère d'importantes ONG luttant contre le dérèglement climatique, un bond par rapport aux 25 milliards enregistrés en 2022.

Le RAC a choisi de comptabiliser dans ces dépenses néfastes 45 milliards d'euros de "bouclier" tarifaire mis en place par le gouvernement pour faire face à la flambée des prix de l'énergie.

"Nous évaluons les dépenses liées au bouclier tarifaire comme défavorables au climat et à l'environnement", explique-t-il.

"Cette cotation est d'autant plus pertinente que l'électricité consommée en France dépend encore en partie des énergies fossiles, et ce de manière plus importante avec la réouverture de la centrale à charbon de Saint Avold, mais aussi avec des importations d'électricité, elle-même plus carbonée", souligne le RAC.

Le bouclier subventionne aussi directement la consommation de gaz fossile, rappellent les auteurs du rapport.

D'un point de vue méthodologique, ils ont choisi de comptabiliser la totalité de ces 45 milliards (33,8 milliards pour l'électricité et 11,1 milliards pour le gaz) de manière brute et sans soustraire une partie des mécanismes de reversements des énergies renouvelables, à l'inverse de ce qu'a fait l'Etat en présentant son budget "vert". Ce mode de calcul permet d'avoir une "réelle vision d'ensemble du coût environnemental du budget de l'Etat", estime le RAC.

Ce dernier critique le fonctionnement du bouclier qui permet "un financement de la consommation d'énergie des ménages les plus aisés" et devrait donc être revu, selon lui. A long terme, le RAC prône la "transition écologique", estimant qu'elle n'a pas été suffisamment enclenchée en France, ce qui explique que le pays soit aujourd'hui aussi touché par la crise des énergies fossiles.

Commentaires

steph

Le RAC, tout en stigmatisant les pauvres qui reçoivent l'obole gouvernementale pour tenter de joindre les 2 bouts, oublie (mais c'est normal chez les idéologues fanatisés et hors-sol) un peu vite que la France figure parmi les meilleurs élèves en matière d'émissions de CO2.
Le livre de Christian Gerondeau, La religion écologiste, remet l'église au milieu du village.

Houyo

Christian Gerondeau c'est bien le mec qui soutenait que le "tout automobile est un progrès économique et social" ; lobbyiste n°1 de la voiture thermique ; membre de groupes climatosceptiques ; qui nie les conséquences de nos émissions de CO2 ; qui affirme que le réchauffement climatique s'est arrêté en 1998 et qu'il "n'existe pas d'urgence ou de crise climatique".

Ya pas de doute, votre égérie a bien les pieds sur Terre.

Guillaume

Il n'empêche, l'électrification des besoins est une folie car cela va démultiplier la puissance à installer avec les coûts afférents. Il faudrait notamment commencer par mieux isoler les logements et lisser les consommations dans la journée avant de mettre des pompes à chaleur de partout, grandes bénéficiaires de la "transition" actuelle.

Jean-Pierre Vérollet

Comment le RAC compte-t-il les dépenses pour fermer Fessenheim? Comme néfastes au climat ou comme favorables? Quelle taxonomie pratique-t-il?

Albatros

Ce serait bien de couper les subventions aux abrutis du RAC. Marre de ces fanatiques d'écolos qui dictent leur loi sans aucun mandat électoral !

Pierre 29

Sûr qu'il vaut mieux subventionner les économies que les dépenses !A44XZ

Denis Margot

Le RAC est un regroupement d’associations pour certaines ouvertement antinucléaires, le RAC lui-même ne cache pas ses orientations. Le nucléaire fait partie du problème et les ENRi de la solution : « Le nucléaire a également montré ses limites, avec les risques d’accident qui augmentent avec le vieillissement des réacteurs, la question des déchets nucléaires qui reste sans solution et les coûts astronomiques de cette filière ». Bref, les poncifs habituels de la bienpensance écolo. Le RAC vise le 100% ENRi et pas autre chose. Le RAC ne fait pas dans la demi-mesure en ce qui concerne le nucléaire : choix désastreux, passage en force, dialogue réduit à néant, bulldozer, greenwashing… mais le combat continue !
Le RAC est donc l’archétype de l’organisation écologiste (à ne pas confondre avec écologique) : dogmatique à souhait, pétris de contradictions, mais dans le camp des gentils et des bienfaiteurs de l’humanité.

Lecteur 76

On retrouve au RAC la même rhétorique que chez les autres activistes pro-climat et peu ou prou anti-industries: 1/ de bons arguments sur le fond : c'est vrai que la politique de bouclier tarifaire qui permet aux français de continuer à consommer à prix "réduits" des carburants est criticable d'un point de vue ... "climatique". Et le RAC s'en tient là, ou presque : il exprime toutefois son hostiilité, comme d'habitude --c'est gratuit et ça peut quand même rapporter-- au seul gouvernement en place. 2/ Ce faisant, il fuit la vraie question : le RAC (comme d'autres ONG du même type) est-il prêt à dire vraiment ce qu'on peut imaginer qu'il pense tout bas, lui et ses semblables : qu'il faut sacrifier les précaires à la religion climatique si on veut que celle-ci soit radicale et efficace ? Jamais ces ONG ne s'expriment sur cette question essentielle sauf à exclure le problème en exigeant de manière très générale que les mesures de ce type doivent être ciblées, exigence extrêmement difficile et souvent impossible à satisfaire ... Si le RAC était au gouvernement : supprimerait-il le bouclier tarifaire ? Si oui de combien et pour combien de temps ? En inventerait-il un autre ? Serait-il plus malin que les nombreux économistes qui cherchent précisément, sans les trouver, les bonnes routes vers les bonnes cibles sans inventer une nouvelle usine à gaz ? Le RAC, comme les autres ONGs, fuit ces vraies questions qui gênent sa communication - ils manquent tous de courage, mais cela leur permet de rester "purs" au yeux de nos contemporains bienveillants et un peu simplets. On s'en sort toujours en critiquant les gouvernements en place.

Denis Margot

Analyse pertinente qui, nonobstant les prises de position dogmatiques et angéliques de ces « groupuscules » (le N c’est mal, le solaire et le vent, c’est bien), montre bien à quel point la radicalité pour sortir de la crise climatique risque de déclencher une crise économique et sociale, tout ce dont on a besoin en ce moment !

Hélène de la R…

Que d'inepties écrites plus haut !
Le RAC plaide en faveur d'un fléchage prioritaire des aides financières vers les ménages en précarité énergétique. Une plus grande justice sociale en quelque sorte. Un ciblage efficace plutôt qu'un arrosage dispendieux si vous préférez.

Houyo

Oui mais vous comprenez Hélène, pour cela il faudrait qu'ils s’intéressent au fond des choses.

C'est beaucoup plus rigolo de se lâcher sur son clavier et de se répandre en invectives lapidaires. Voyez leur sourire lorsqu'ils composent des expressions toutes faites comme écolo hors sol, idéologues fanatisés, fous anti-nucléaire (alors que c'est pas du tout le sujet de l'article)...

Là vous leur gâchez le plaisir. Regardez certains n'ont déjà plus la bave au lèvre. Non vraiment, c'est pas sympa de votre part...

Lecteur 76

Je suis alle voir en cliquant sur le lien .... J'y vais d'ailleurs de temps en temps car prendre la mesure de la pauvreté (relative chez, j'ai passé pas mal d'années dans des pays où la pauvreté a une expression bien différente) ... Donc merci pour ce lien, qui ne fait que confirmer très exactement ce que j'exprimais plus haut. Les références aux pensées justes et aux ciblages sont bien là, mais elles me font penser au "et cum spiritu tuo" qui clôturait les longues messes basses de ma jeunesse - elles permettent de continuer à être radical sans faire face aux vrais problèmes, aux vraies difficultés que rencontre la radicalité. Le RAC comme de nombreuses ONG a deux visages: un visage scientifique (souvent mais pas toujours pseudo-scientifique) et un visage politique: on y utilise les grandes comédies de l'idéologie moderne : "voici ce qu'il faut faire et nous le RAC nous n'avons pas peur d'être radicaux devant les "mous" de la transition ... et s'i notre radicalité pose problème d'applicabilité; il suffit de bien cibles, de penser aux précaires et même s'il le faut le RAC n'hésite et nos membres n'ont pas peur de clamer haut et fort : il faut changer le système. Pensée religieuse, terriblement impuissante sauf à tenter de gouverner par les émotions et non par l'intelligence collective.

Hélène de la R…

Et bien alors Lecteur 76 dites-nous comment agiriez-vous en terme de radicalité ?

Lecteur 76

Excellente question Helène et c'est d'ailleurs l'envers de celle que j'essayais de vous poser: comment agiriez vous si vous aviez à prendre la décision d'apporter ou non une aide à l'achat de carburants eaux ruraux travailleurs en cas d'augmentation forte (et +/- durable) des prix - et des banlieusards lointains peut-être ou peut-être pas ... Non ? Alors il faut en assumer les conséquences économiques personnelles et collectives [les entreprises] et les conséquences sociales si votre NON dure si la situation elle même s'éternise ... Un bon radical pourrait même aller plus loin, j'ai déjà essayé l'exercice: fermons les raffineries, puis les ports, puis les stations services ... Tunnel mortifère. Si au contraire vous dites OUI; que faites vous, combien ça coûte et pour combien de temps, révisable ou non ... - et quelles routes emprunter pour apporter à vos "cibles" l'aide que vous voulez mettre en place ? Mais là on tourne en rond : excusez moi de vous renvoyer éternellement la question. En fait je crois que la radicalité qui sur le fond a déjà convaincu (certes légèrement et un peu vaguement mais réellement) l'opinion; il n'y a plus en effet beaucoup de travail pour progresser de ce côté là-- se prive, en continuant d'être radicale, de l'ensemble des quelques rares moyens d'action dont on dispose pour s'orienter un peu plus vite dans le bon sens - puisque aucun de ces moyens plus "réalistes" ne lui paraît adapté à la gravité du problème. Je rêve d'une radicalité qui deviendrait intelligente et constructive ... Pas impossible, mais les activistes défendent farouchement le monopole de leur radicalité et le protègent même violemment si nécessaire contre tous ceux qui prendraient le chemin du réalisme - un peu comme les bolcheviks vs. les mensheviks .... ou les Maos de 1968 contre les "traitres" à la révolution en marche. Que faire quand on est radical et qu'on veut revenir à l'intelligence de l'action ? Mettre fin aux comportements de type bolchevique, s'ouvrir aux humanités, accepter que nos sociétés sont loin d'avoir les moyens d'aller aussi vite que l'intelligence de nos activistes - bref, admettre que les mots et les choses ne sont pas du même bois. C'est bien entendu encore plus vrai quand il faut réaliser que le climat en France ne dépend pas ou si peu des décisions de notre gouvernement et encore moins de nos radicaux mais d'un long et probablement lent effort de la planète +/- toute entière... Mais ceci est encore un autre sujet auquel la radicalité n'est pas du tout préparée sauf à multiplier les manifs sympas un peu partout dans le monde, puis la radicalité se retourne : il y avait plein de monde à la manif, les TV du monde entier en ont parlé ! Mais il ne se passe rien ! ... L'impuissance même de la radicalité me désole ...

Hélène de la R…

Au temps pour moi, ma question n'était pas assez précise, je voulais dire du point de vue des classes populaires dominées ?

Lecteur 76

De quoi et de qui parlez vous ? Vous avez des noms ? Et des critères de "domination" pour être sûre de ne pas vous tromper ?

Hélène de la R…

Origine sociale, couleur de peau, sexe, religion, logement, santé, loisirs, culture... les critères sont légion.

Lecteur 76

Une légion de critères, ça a l'air solide .... et une catégorie ("classe populaire dominée" - au pluriel ...) sociale vague, à la surface imprécise, historiquement connotée, furieuse, émotionnellement chargée, sans pertinence universelle (le nombril de l'histoire d'une toute petite partie de l'humanité, la nôtre), tout cela ne me convient pas - et ne convient pas du tout à l'objectif poursuivi (le passage du verbe qui se croit tout puissant --pourtant frappé d'incapacité presque totale-- à l'action collective, lente, progressive, peu spectaculaire et qui forcément, n'apporte pas aux activistes radicaux le plaisir cérébral qui anime leurs divagations et actions publiques (blocages, micro scandales, attaques d'installations industrielles, ZADs qui s'expriment de façon anti-démocratique ...). Bref, des moyens qui dans l'esprit de leurs auteurs sont justifiés par les buts poursuivis et qui, s'ils n'étaient pas souvent le fait d'individues jeunes et sympathiques, ressembleraient aux actions pré-fascistes de l'Europe des années trente ...

Hélène de la R…

Tout un verbiage qui n'efface pas la réalité historique : l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes. Si vous le souhaitez, nous reprendrons cette discussion dès que vous aurez assimilé les bases de cette analyse. Vous pourrez trouver notamment toute la précision qui vous paraît nécessaire dans l'immense œuvre de Pierre Bourdieu par ex. Car à ce stade tout dialogue semble vain. Cordialement.

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