Frappes ukrainiennes : les exportations russes de carburants « au plus bas depuis une décennie », selon l'AIE

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Soldat en Ukraine

Les "attaques persistantes" de l'Ukraine sur les infrastructures énergétiques de la Russie ont entraîné en septembre une baisse de ses exportations de carburants tels que le diesel et le fioul, au "plus bas depuis une décennie", a indiqué mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Les capacités de raffinage réduites d'environ 500 000 barils par jour

"Des attaques persistantes contre les infrastructures énergétiques russes" ont réduit les capacités de raffinage du pétrole brut russe "d'environ 500 000 barils par jour, entraînant des pénuries de carburant dans le pays et une baisse des exportations de produits" raffinés, a indiqué l'Agence de l'énergie de l'OCDE dans son rapport mensuel sur le pétrole.

Depuis début août, Kiev a intensifié ses frappes sur les raffineries et les infrastructures pétrolières de la Russie, 3e producteur mondial et le deuxième exportateur de brut, avec plus d'une trentaine d'attaques à ce jour, afin d'affaiblir Moscou dans le financement de la guerre.

Face aux pénuries de carburants dans le pays, le gouvernement a prolongé une interdiction d'exportation d'essence et a imposé de nouvelles restrictions sur les expéditions de diesel pour les revendeurs, mais pas pour les producteurs, à compter du 1er octobre, précise l'AIE.

En conséquence, en septembre, ses exportations de produits raffinés ont chuté de 170 000 barils par jour, en variation mensuelle, pour atteindre 2,4 millions de barils quotidiens, "leur niveau le plus bas en une décennie" - exception faite d'avril 2020 pendant la pandémie de Covid-19 - une baisse principalement due au gazole et au fioul.

« Des répercussions mondiales »

Selon L'AIE, "les données préliminaires suggèrent que les expéditions vers l'Arabie saoudite ont notablement diminué". Dans ce contexte, la Russie a cherché à rediriger vers les marchés internationaux une partie de son or noir prévu pour ses raffineries.

Ses exportations de brut ont ainsi augmenté de 370 000 barils par jour pour atteindre 5,1 millions de barils quotidiens, "le plus haut niveau depuis mai 2023". Même en libérant plus de brut, la Russie a vu ses revenus pétroliers chuter le mois dernier à 13,4 milliards de dollars, sous l'effet des cours mondiaux plus bas sur les marchés mondiaux, qui anticipent une offre globale excédentaire.

Ainsi, si les revenus de ses exportations de brut ont augmenté de 200 millions de dollars sur un mois, cette hausse a été plus qu'effacée par la baisse de 440 millions de dollars pour les produits raffinés.

L'AIE souligne par ailleurs que la baisse des exportations russes de produits raffinés "a eu des répercussions mondiales", les acheteurs s'étant "précipités pour sécuriser des approvisionnements alternatifs", ce qui a eu pour effet de renchérir les marges de raffinage pour le kérosène et le diesel.

Ajouter un commentaire