Gaz: état d'urgence en Moldavie, la flamme du soldat inconnu transférée

  • AFP
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La Moldavie a instauré vendredi un état d'urgence pour pallier des carences en gaz et a transféré temporairement la flamme du soldat inconnu, après la hausse des prix décidée par son fournisseur russe, dans un contexte de crise en Europe.

"Nous sommes face à une situation critique", a déclaré la Première ministre moldave, Natalia Gavrilita, devant le Parlement moldave, qui a pris cette décision exceptionnelle lors d'un vote.

Comme un symbole, les autorités ont été contraintes de transférer la "flamme éternelle" du monument dédié aux soldats soviétiques tués lors de la Seconde Guerre mondiale et situé dans la capitale Chisinau.

Le ministère de la Défense a expliqué que la flamme s'était éteinte à plusieurs reprises à cause du faible niveau de pression dans les tuyaux de gaz et de rafales de vent. Ce qui l'a poussé à suspendre temporairement le fonctionnement du monument.

Des militaires ont transféré la flamme avec une torche, lors d'une cérémonie, à l'intérieur d'un musée proche, selon des images publiées par le ministère.

"Quelle honte", a réagi l'ancien président pro-russe Igor Dodon, sur son compte Telegram.

Pays pauvre de 2,6 millions d'habitants, coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, la Moldavie reçoit son gaz de la Russie via une entreprise russo-moldave, Moldovagaz, formée avec le géant russe Gazprom.

Cet état d'urgence doit permettre à Chisinau de s'approvisionner en gaz dans d'autres pays d'Europe en évitant des procédures bureaucratiques.

En octobre, Gazprom a fait passer ses prix pour la Moldavie de 550 dollars à 790 dollars par 1.000 mètres cube, alors que l'Europe est confrontée à une crise du gaz due notamment à la reprise de l'activité économique post-pandémie, des stocks faibles et à l'arrivée de l'hiver.

Le mois dernier, Gazprom et Moldovagaz s'étaient entendus pour prolonger leur contrat jusqu'au 31 octobre.

Mais, selon la Première ministre moldave Natalia Gavrilita, membre d'un gouvernement pro-européen, les deux entreprises ne tiennent pas parole et ne livrent pas les quantités convenues.

Les négociations sont compliquées par le fait que le gaz fourni à Chisinau passe par la Transdniestrie, un territoire séparatiste pro-russe qui a fait sécession de la Moldavie il y a près de 30 ans après une guerre.

Selon Mme Gavrilita, Chisinau et Gazprom mènent toujours des négociations pour résoudre cette crise, mais elle a dit n'avoir "aucune confiance" dans leur succès.

Des pays européens ont accusé Moscou d'accentuer cette crise en refusant de livrer des quantités de gaz supplémentaires, des accusations rejetées par la Russie.

Concernant la Moldavie, des critiques du Kremlin soutiennent que Moscou a augmenté ses tarifs pour punir Chisinau après l'élection en 2020 de la présidente pro-européenne Maïa Sandu.

Ancienne république soviétique, la Moldavie est divisée depuis son indépendance en 1991 entre partisans d'un rapprochement avec Moscou et ceux voulant rejoindre l'Union européenne.

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