General Electric garde le cap malgré une lourde charge

  • AFP
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General Electric (GE), qui traverse une période difficile, a annoncé vendredi des résultats trimestriels solides et maintenu son objectif financier annuel, apaisant momentanément Wall Street, inquiet de son avenir.

Le conglomérat industriel a accusé une perte nette de 1,18 milliard de dollars au premier trimestre mais celle-ci est due principalement à une charge de 1,5 milliard de dollars liée à cinq contentieux portant sur des produits financiers intégrant des prêts immobiliers. Ces crédits toxiques avaient été émis par WMC, une entreprise rachetée en 2004 mais revendue trois ans plus tard après de premiers signaux de la crise des "subprime".

Les négociations en vue d'un accord avec le département de la Justice (DoJ), qui a lancé une enquête, ont eu lieu le mois dernier, a indiqué Jamie Miller, la directrice financière lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Hormis la charge, GE est bénéficiaire puisque l'entreprise a enregistré un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 16 cents contre 12 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le bénéfice opérationnel a quasiment triplé à 369 millions de dollars, contre 122 millions au premier trimestre 2017.

Porté par les activités aéronautiques (moteurs d'avions) et la division santé (équipements médicaux), le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 6,6% à 28,66 milliards de dollars contre 27,52 milliards anticipés.

"Nous sommes en train d'observer des signes de progrès dans notre performance", a expliqué le PDG John Flannery, soulignant que l'entreprise avait réussi à réduire ses coûts structurels de 805 millions de dollars au premier trimestre et était en voie pour atteindre son objectif de 2 milliards d'économies dans ses activités industrielles en 2018.

GE a par conséquent maintenu son principal objectif financier d'un bénéfice par action ajusté compris entre 1 et 1,07 dollar et espère toujours avoir des flux de trésorerie de 6 à 7 milliards de dollars pour ses activités industrielles - moteurs d'avions.

A Wall Street, les investisseurs, qui craignaient le pire, exprimaient leur soulagement: le titre GE gagnait 4,07% à 14,56 dollars vers 15H10 GMT. L'action GE a perdu plus de 21% de sa valeur depuis le début de l'année, alors que l'indice Dow Jones, comprenant les trente valeurs vedettes de la place new-yorkaise dont elle fait partie, a gagné 0,2%.

L'énergie, toujours un casse-tête

Le groupe, qui est affecté par le ralentissement des marchés de l'énergie traditionnelle, notamment le gaz et le charbon, a annoncé en novembre un plan de restructuration prévoyant 20 milliards de dollars de cessions d'actifs. Il s'attend à réaliser entre 5 et 10 milliards cette année, a assuré vendredi John Flannery, qui prévoit en outre de présenter un plan stratégique sur trois ans au conseil d'administration fin juin.

Il s'est séparé en février de ses activités d'éclairage en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Turquie et a vendu une filiale spécialisée dans les équipements et services de santé pour 1,05 milliard de dollars.

Il a mis en vente l'unité produisant les turbines à gaz alimentant les sites industriels. Celle-ci comprend les marques Jenbacher et Waukesha englobant les turbines de petite et moyenne puissance allant de 100 kilowatts à 10 megawatts.

GE pourrait également trouver repreneur pour ses activités d'éclairage aux Etats-Unis et sa division Transport, qui fabrique des locomotives et des systèmes de signalisation, d'ici la fin de l'année. Cette dernière activité a réalisé des revenus de 4,2 milliards de dollars l'an dernier.

Le groupe de Boston (nord-est) a en outre entamé des discussions avec de "petites" entreprises cotées pour combiner éventuellement des activités, selon le Wall Street Journal. L'avantage de cette option est qu'elle éviterait des factures fiscales salées aux actionnaires de GE, qui deviendraient investisseurs de nouvelles sociétés.

En attendant, General Electric n'a toujours pas trouvé la solution miracle aux difficultés de la division pétrole et gaz (Power, turbines à gaz et à vapeur, générateurs), qui n'a pas anticipé la chute des prix de l'électricité de gros et l'effondrement des commandes de turbines,

Ses revenus ont encore chuté de 9%, le bénéfice de 37,7% et le carnet de commandes de 29,2%, alors que les sociétés des services pétroliers ont vu leur activité repartir de l'avant suite au rebond des cours du pétrole actuellement à leur plus haut depuis trois ans.

 

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