Royal Dutch Shell a considérablement renforcé ses bénéfices en 2018

  • AFP
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Le géant pétrolier Royal Dutch Shell a considérablement renforcé ses bénéfices en 2018, grâce à la hausse des cours et à une discipline financière qu'il ne compte pas relâcher.

Le groupe anglo-néerlandais a publié jeudi dans un communiqué un bénéfice net annuel presque doublé, en hausse de 80%, à 23,4 milliards de dollars (20,3 milliards d'euros). Il s'agit du bénéfice net le plus élevé pour le groupe anglo-néerlandais depuis 2012 qui avait subi ensuite un trou d'air en 2015 à la suite de l'effondrement des prix du brut, avant de relever la tête au prix d'importantes mesures d'économies.

En 2018, le groupe dit avoir principalement profité de prix de ventes en hausse pour le pétrole, le gaz et le GNL (gaz naturel liquéfié) qu'il produit. Sa production totale d'hydrocarbure a toutefois stagné à 3,7 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2018, du fait notamment de cessions. De son côté, son chiffre d'affaires s'est élevé de 27% à 388 milliards de dollars.

Les cours du pétrole ont nettement progressé une grande partie de l'année, bondissant même jusqu'à 90 dollars au début de l'automne, alors qu'ils évoluaient autour de 50 dollars en 2017. Les prix ont bénéficié des efforts de l'OPEP et ses partenaires pour réduire la production, ainsi que des sanctions américaines contre l'Iran.

Shell n'a en revanche pas souffert d'un quatrième trimestre beaucoup plus erratique sur le marché pétrolier. Les cours ont brutalement décroché pour tomber à 50 dollars vers Noël, emportés par les doutes sur la capacité des pays producteurs à faire remonter les prix et rattrapés par les inquiétudes sur la demande sur fond de ralentissement économique mondial. Malgré tout, le bénéfice net de Shell pour le dernier trimestre de l'année a atteint 5,6 milliards de dollars, en progression de 47% sur un an.

Les actionnaires récompensés

"Nous avons tenu nos promesses cette année, en particulier l'achèvement d'un programme de cessions de 30 milliards de dollars (lancé en 2016) et le lancement de projets de croissance cruciaux tout en maintenant notre discipline sur l'investissement", résume le directeur général Ben van Beurden.

Il explique vouloir conserver une approche prudente sur les dépenses en 2019, afin d'être capable de renforcer encore son assise financière et de satisfaire ses actionnaires. Ses investissements se sont élevés l'an dernier à 25 milliards de dollars, somme qui sera à peine revue en hausse pour la période 2019-2020, sans exclure de poursuivre par ailleurs les cessions.

Pour Shell, cette discipline est nécessaire afin de lui permettre d'être rentable même avec un prix du pétrole moins élevé. Le groupe a néanmoins indiqué s'attendre au premier trimestre 2019 à une baisse de sa production de GNL et de pétrole, ainsi qu'à une perte de vitesse de ses raffineries en raison d'opérations de maintenance.

Shell a opéré ces dernières années une vaste transformation, marquée par son programme de cession d'actifs visant à se désengager des exploitations pétrolières et gazières matures afin de concentrer ses forces sur le GNL, sa priorité depuis le rachat bouclé en 2016 du britannique BG Group. Le groupe espère notamment démarrer prochainement les opérations de son usine flottante de GNL au large de l'Australie, longue de 500 mètres. Il a par ailleurs donné son feu vert fin 2018 à un énorme projet au Canada pour répondre à la demande asiatique et censé entrer en service d'ici à 2024.

L'amélioration de ses performances financières a permis à Shell de récompenser ses actionnaires, avec la conduite d'un programme géant de rachat d'actions de 25 milliards de dollars d'ici à 2020.

Les investisseurs réagissaient de leur côté positivement à la publication d'un quatrième trimestre meilleur que prévu. Le titre (action "B") grimpait de 4,11% à 2 379,50 pence à la Bourse de Londres vers 10h50 GMT. Pour Nicholas Hyett, analyste de Hargreaves Lansdown, "Shell est devenu une machine à faire de l'argent qui lui permet de financer l'investissement, rembourser sa dette et offrir de jolis cadeaux à ses actionnaires".

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