Géoingénierie : l'Académie des sciences met en garde contre un risque de « chaos climatique incontrôlable »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Soleil

L'Académie des sciences appelle, dans un rapport publié jeudi, à l'adoption d'un accord international bannissant toute initiative "publique ou privée" de modification du rayonnement solaire pour refroidir la Terre, en mettant en garde contre la "probabilité d'un chaos climatique incontrôlable".

Une possibilité « au prix de risques considérables à long terme »

"Les méthodes de modification du rayonnement solaire pourraient, en théorie, permettre de refroidir la Terre à court terme, mais au prix de risques considérables à long terme si la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère restait élevée", soulignent les académiciens.

L'échec de l'humanité à réduire suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique relance l'intérêt pour la géoingénierie solaire, en particulier pour la technique la plus aisément déployable, qui consiste à injecter des aérosols réfléchissants, notamment des particules de soufre, dans la stratosphère.

L'Académie des sciences met en garde contre les nombreuses incertitudes de cette méthode, sur la santé humaine ou sur les régimes de précipitation. Mais le principal risque de cette technique est celui qui surviendrait en cas d'interruption brutale des injections d'aérosol.

Consulter le rapport « Géo-ingénierie climatique : état des lieux scientifique, enjeux et perspectives » (Académie des sciences, octobre 2025).

Choc terminal

Cela "entraînerait inévitablement un rattrapage climatique, appelé choc terminal, caractérisé par un réchauffement global extrêmement rapide" ainsi que "des changements climatiques rapides et inégaux selon les régions, bien trop soudains pour que les sociétés humaines et les écosystèmes aient le temps de s'y adapter", souligne l'Académie.

Dans cette optique, "la probabilité d'un chaos climatique incontrôlable est très élevée", ajoutent-ils et "les bénéfices potentiels" d'une telle technique "ne compenseraient pas les conséquences négatives probables, tant à l'échelle locale que globale".

Le rapport plaide ainsi pour un accord international interdisant toute initiative de géoingénierie solaire. Malgré cette ferme mise en garde, les académiciens ne ferment pas complètement la porte à certaines formes de géoingénierie. 

Captage direct de CO2 dans l'atmosphère

"Si on veut atteindre les objectifs climatiques, on va avoir besoin d'émissions négatives", explique à l'AFP l'académicien Laurent Bopp, coauteur du rapport. "Car on n'a pas été capables de baisser nos émissions assez vite pour se conformer aux objectifs de l'Accord de Paris", souligne le climatologue.

Le rapport recommande ainsi de soutenir la recherche sur le stockage de CO2 dans la biomasse vivante terrestre et les sols (forêts, prairies permanentes, etc.), sur le piégeage de carbone par les océans (restauration des écosystèmes, alcalinisation de l'océan), mais aussi sur le captage direct de CO2 dans l'atmosphère.

Cependant, "la solution (au réchauffement climatique), c'est la réduction des émissions" de gaz à effet de serre, rappelle M. Bopp.

Commentaires

Rochain Serge
Eh oui, on n'a pas été capable de reduire nos émissions de GES rapidement, et on ne l'est toujours pas comme le précise l'académie des science, ou au moins un certain nombre de sses membres qui soutiennent une solutions de production d'électricité qui met au bas mot 20 ans pour produire ses effets bénéfiques, si tant est qu'il y en ai, en rejetant des solutions beaucoup plus rapides baséeqs sur les renouvelables .... merci Messieurs les académiciens pour votre inclairvoyance.
GARRET
Ce n'est pas pour refroidire la terre mais pour empoisoner la population en épandant des produits chimiques tous nocifs pour la santé et financé par la clique mortifère : Bill Gates, Soros, rockefeller, Obama, Clinton, et bien d'autres . . .
Silicate
La France c'est 1% du paquet CO2 mondial : et nous ON a été capable de réduire NOS émissions Culpabiliser les français est toujours plus facile que convaincre les géants des émissions CO2

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