Glencore se voit refuser en Australie une extension minière sur un site aborigène sacré

  • AFP
  • parue le

Le géant minier Glencore s'est vu refuser l'extension de ses activités minières près d'un site aborigène sacré, où il entendait déverser de grandes quantités de roches toxiques.

Le gouvernement du Territoire du Nord a interrompu cette semaine les projets d'expansion de la mine de McArthur River.

Cette décision intervient après le scandale provoqué en 2020 par le dynamitage dans l'Etat d'Australie Occidentale de la grotte de Juukan Gorge, un site vieux de 46.000 ans considéré comme sacré par une communauté aborigène.

Le groupe suisse Glencore avait demandé l'autorisation de déverser, au cours des 15 prochaines années, des roches inflammables à une hauteur de 140 mètres, à proximité du site sacré de Barramundi Dreaming, afin de doubler la taille de la mine de plomb et de zinc, qu'elle exploite via une filiale.

Le géant minier avait affirmé avoir obtenu l'aval de six gardiens aborigènes, ce que des propriétaires du site ont contesté.

Le ministre du patrimoine du Territoire du Nord, Chansey Paech, a rejeté cette semaine la demande de Glencore visant à annuler une décision de l'autorité de protection des zones aborigènes. Cette dernière avait estimé que le groupe minier aurait dû consulter un plus grand nombre de gardiens, le site en comptant 180.

Le directeur général de l'Autorité, Benedict Scambary, a déclaré que la décision du ministre "fait comprendre à tous les promoteurs que la consultation du bout des lèvres ne suffit pas". "La protection des sites sacrés n'est pas une case à cocher, ni un obstacle à contourner", a-t-il souligné.

La filiale de Glencore a déclaré mercredi vouloir continuer à négocier un accord d'utilisation des terres avec les propriétaires traditionnels. "Nous restons engagés dans ces négociations et dans une large consultation avec les propriétaires traditionnels", a-t-elle affirmé.

Fin 2020, une enquête parlementaire menée après la destruction d'un site aborigène par Rio Tinto avait recommandé que le géant minier dédommage la communauté autochtone, reconstruise le site détruit et s'engage à respecter un moratoire permanent en matière d'exploitation minière dans la région.

Glencore a annoncé mardi avoir renoué avec les bénéfices annuels en 2021 à près de 5 milliards de dollars, contre une perte de 1,9 milliard de dollars un an plus tôt, et révélé à cette occasion avoir mis de côté 1,5 milliard de dollars de provisions pour litiges.

Cette somme représente "sa meilleure estimation des coûts" pour régler les enquêtes sur des soupçons de corruption et manipulations de marchés à travers le monde.

Commentaires

APO

Et notre "crédit agricole" national finance même Glencore pour du charbon !!! Glencore étant basé

Certes, comme dit le dicton, "il n'y a pas d'omelette sans casse des oeufs!". Mais quand même ! Jusqu'où irons-nous à tout "casser" de par le monde, pour maintenir du "pouvoir" d'"achats" d'objets et de matières pour somme toute une petite partie de l'humanité et à l'utilité parfois plus que discutable !!! Les consommateurs s'en rendent-ils compte ???

« L'heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde. »
— Pape François, Encyclique Laudato si', 18 juin 2015

Ajouter un commentaire