Gouvernement (éphémère) : Agnès Pannier-Runacher reconduite à la Transition écologique « avec lucidité, gravité et détermination »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Hôtel de Roquelaure

Façade de l'hôtel de Roquelaure (©Bernard Suard/METL-MEDDE)

Cette dépêche a été publiée dimanche 5 octobre dans la soirée, avant la démission (acceptée) de Sébastien Lecornu ce lundi 6 octobre.

Membre de l'aile gauche du camp présidentiel et de tous les gouvernements sous Macron depuis 2018, Agnès Pannier-Runacher est pour la troisième fois reconduite dimanche en tant que ministre de la Transition écologique, un domaine sur lequel les marges de manœuvre ont été considérablement réduites.

Un ministère amputé de l'énergie l'an dernier

Agnès Pannier-Runacher, 51 ans, est passée par la Transition énergétique et l'Agriculture, avant de porter les questions de climat et d'environnement.

Cette haute-fonctionnaire de formation avait été nommée pour la première fois au ministère de la Transition écologique en septembre 2024 sous Michel Barnier, avant d'y être reconduite en décembre sous le gouvernement Bayrou.

Mais entre ses différents mandats, le contexte a considérablement changé, voyant les questions écologiques reléguées au second plan, voire battues en brèche.

Ainsi, l'an dernier, son ministère a été amputé de l'énergie, l'un des secteurs clés pour la décarbonation. Il s'est en revanche vu adjoindre la responsabilité de la mer, la forêt et la pêche.

Si depuis, Mme Pannier-Runacher a réussi à faire passer certains textes en souffrance, comme le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, elle a également dû batailler contre les coupes budgétaires qui menaçaient son portefeuille, allant jusqu'à mettre sa démission dans la balance.

« Ministère de l'Urgence écologique »

Sur d'autres dossiers, comme la loi Duplomb sur l'agriculture, elle a assisté, non sans protestation, à plusieurs reculs préjudiciables à l'environnement.

En septembre, elle avait estimé que son ministère devrait être rebaptisé "ministère de l'urgence écologique. Les choses seraient sans doute plus claires qu'avec le mot transition, dont il faut bien reconnaître que les Français ne savent pas trop où elle va".

Opiniâtre, celle qui déclarait l'an dernier qu'"un combat qui n'est pas mené est un combat perdu d'avance", n'a aussi pas hésité à s'opposer fermement à certains membres du gouvernement comme Bruno Retailleau, jugeant "irresponsable" et "populiste" sa prise de position sur le fait de stopper le financement des énergies renouvelables.

Elle est aussi plusieurs fois montée au créneau pour la défense des agences comme l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) ou l'Office français de la biodiversité (OFB), face aux attaques de la droite et même de François Bayrou.

Un engagement politique à partir de 2017

Cette diplômée d'HEC et Sciences Po fut d'abord inspectrice des Finances à sa sortie de l'École nationale d'administration (ENA), avant de passer par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, la Caisse des dépôts et BpiFrance. Elle rejoint ensuite le privé en 2011, chez l'équipementier Faurecia, puis en 2013 la Compagnie des Alpes (domaines skiables).

Son engagement en politique date de 2017, quand elle soutient le candidat Emmanuel Macron, rencontré dix ans plus tôt. En octobre 2018, elle entre au gouvernement par une porte discrète, le secrétariat d'État à l'Économie. Passée à l'Industrie en 2020, elle gère les ravages de fermetures d'usines, puis les pénuries liées au Covid.

Mais c'est au ministère de la Transition énergétique nouvellement créé qu'elle gagne en notoriété, à partir de mai 2022. Chargée de mettre sur les rails la stratégie énergétique de la France qui consacre la relance du nucléaire, elle doit aussi gérer les menaces de black-out à l'hiver 2022/2023 ou la flambée des prix de l'énergie.

Chargée des négociations climatiques

À l'échelle européenne, elle défend une réforme du marché de l'électricité préservant le nucléaire français, avant d'être nommée en février 2024, ministre déléguée à l'Agriculture, en soutien du titulaire Marc Fesneau, empêtré dans la crise agricole. Dans le monde de l'énergie comme de l'environnement, on loue sa connaissance des dossiers et son caractère "accessible".

Chargée des négociations climatiques internationales, elle défend l'atome à la COP28 de Dubaï en 2023, mais ne se rend pas à Bakou l'an dernier jugeant "inacceptables" les attaques du président azerbaïdjanais contre la France.

Elle attendra 2020 pour se frotter aux suffrages des électeurs. Après plusieurs échecs, elle finira par être élue en 2024, après la dissolution, à Arras, battant le RN. Mais elle ne siégera pas, appelée une nouvelle fois au gouvernement.

Commentaires

Olivier DE BOI…
Bel éloge ! Mais que pense cette personne devenue Ministre de la Convention citoyenne ? Ou la démocratie est "roulée dans la farine" par un Président au dessus des citoyens ...
Freudon Saké
Nukléopathe = centraliste planificastriste étatique !
Le gvt éphémère, nouvelle réalité d'un monde pas durable !
Des milliards de gaspillés par affairisme, orgueil et idéologie, nucléaire, éolien, hydrogène, voitures électriques, lignes HT et TGV, tous des autoroutes de l'inutile qui creusent la Dette !
Déchets = électricité la moins chère... Nos déchets sont exportés sur des cargos au fioul lourd, chez des "clients" qu'il faut payer pour qu'ils acceptent de devenir des décharges à ciel ouvert.
CO2 récupéré = Efuel, dont du méthane, plastiques et ciment.
Par contre, il y a 18000 "ouvrages d'art", qui pour d'urgentes raisons de sécurité nécessitent des travaux...
https://www.clubic.com/actualite-511864-des-panneaux-solaires-fixes-sur-un-mur-de-soutenement-en-bordure-de-route-il-fallait-y-penser-les-suisses-l-ont-fait.html
Plutôt que de raser la forêt, îlot de fraicheur, pour y planter du photovoltaïque subventionné, îlot de chaleur !
D'ailleurs, certains entrepreneurs, qui à coup-sûr votent Macron, ont trouvé une solution pratique pour fabriquer du foncier, il suffit de craquer une allumette en pleine canicule.
Et il y a aussi le chauffage zéro électricité et fossiles, pour ne pas cramer 100 milliards dans un nouveau réseau.
https://www.neozone.org/innovation/le-mur-trombe-un-ingenieux-systeme-de-chauffage-solaire-qui-fonctionne-sans-electricite
CORDIER-SERAY …
L'éloge fait à Mme Pannier-Runacher ne compense pas les milliards de subventions payées par les impôts et taxes, pour des énergies qui ne sont ni efficaces, ni stables mettant à mal RTE, ni sécurisées, et qui ne permettent pas la création pérenne d'emplois ... en France. Et je ne parle pas des pollutions multiples provoquées par certaines énergies comme l'éolien ou le photovoltaïque !

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